Crise sociale

Le ministre des Outre-Mer, Sébastien Lecornu, est en route pour les Antilles

  • Publié le 28 novembre 2021 à 13:28
  • Actualisé le 28 novembre 2021 à 15:04

Le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, se trouve "en route pour les Antilles" où il se rend d'abord en Guadeloupe puis en Martinique, après "un retour notable au calme" dans la nuit de samedi au dimanche, a indiqué à l'AFP son entourage.

"Le ministre est actuellement en route pour les Antilles (où) il approfondira sur place les échanges" des derniers jours, a expliqué une source du ministère qui n'a pas souhaité préciser l'heure d'arrivée "pour des raisons de sécurité". M. Lecornu doit rencontre lundi en Guadeloupe "des élus locaux, des acteurs économiques et des syndicats", comme le lendemain à la Martinique, a indiqué cette source sans donner plus de précisions, ajoutant que le ministre serait de retour mercredi à Paris.

"Dans les deux territoires de Martinique et de Guadeloupe, un retour notable au calme a eu lieu dans la nuit du samedi au dimanche grâce au travail sans relâche des forces de l’ordre", s'est félicitée cette même source.

Une baisse des tensions confirmées sur place à l'AFP de source policière: "pas de violence en Guadeloupe" au cours de la nuit, mais tout de même des barricades en Martinique "avec des jets de projectiles dont des cocktails Molotov sur des gendarmes". Un individu a été interpellé après avoir incendié un véhicule et un autre "pour refus d’obtempérer et non-respect du couvre-feu".

En Guadeloupe comme en Martinique, distante de 120 km, les forces de l'ordre avaient essuyé des tirs par arme à feu les nuits précédentes. Né du refus de l'obligation vaccinale des soignants et pompiers, il a embrassé des revendications multiples, sociales, économiques et identitaires.

Les élus de Guadeloupe avaient demandé samedi la venue d'une délégation interministérielle au sujet des "compétences de l'Etat" après que M. Lecornu a mis sur la table vendredi la question de l'autonomie de l'île, secouée comme sa voisine la Martinique par une explosion sociale.

- Ouverture de discussions -

Avant de s'envoler pour les Antilles, le ministre a salué un "accord de méthode signé cette nuit (heure de Paris) entre l'Etat, les élus locaux de Martinique et l’intersyndicale qui permettra l’ouverture de discussions sur les principales problématiques du territoire (santé, prix des carburants, jeunesse, transport…)", souligne l'entourage du ministre.

"Certaines de ces thématiques concernent l’Etat, d'autres davantage les collectivités territoriales: chacun y prendra sa part", explique cette source qui a pris "note de l’engagement de l’intersyndicale de lever provisoirement les barrages". "Le dialogue social pour les personnels hospitaliers et les pompiers non vaccinés se poursuivra", ajoute cette source.

Vendredi, dans une allocution télévisée aux Guadeloupéens, M. Lecornu a affirmé que le gouvernement était "prêt" à évoquer la question de davantage d'autonomie si cela pouvait permettre de "résoudre les vrais problèmes du quotidien des Guadeloupéens".

Selon lui, la question a été posée "en creux" par "certains élus" lors des négociations des derniers jours à la suite de l'éruption, il y a une dizaine de jours, d'un mouvement de contestation émaillé de violences, dégradations, pillages, incendies et blocages routiers.

La proposition de Sébastien Lecornu a été immédiatement pilonnée par l'opposition de droite et d'extrême droite qui a dénoncé un recul ou un lâchage, voire une tentative "d'acheter les indépendantistes radicaux" pour la candidate RN à la présidentielle de 2022 Marine Le Pen.

A gauche, Jean-Luc Mélenchon (LFI) a jugé "stupéfiante" la "réponse de Macron" et appelé à ne parler statut que "le moment venu", la résolution de l'"urgence sociale et sanitaire" étant prioritaire selon lui.

La question de l'autonomie est "hors sujet", a de son côté tranché Elie Domota, porte-parole du collectif syndical LKP, sur LCI, soulignant que les manifestants n'ont "jamais été entendus" sur leur revendication de "négociations sur l'obligation vaccinale et sur le pass sanitaire".

Le ministre "fait ça pour nous faire peur, pour qu'on reste tranquille! Nous on ne lui a jamais parlé d'autonomie!" même si "les décideurs locaux (doivent pouvoir) prendre des décisions sans passer par la France" a critiqué de son côté Danielle. "Car ce qui est bon pour la France n'est pas forcément bon ici, et vice-et-versa", résume cette femme de 63 ans rencontrée samedi dans une nouvelle manifestation, partie du CHU de Pointe-à-Pitre, pour demander la levée totale de l'obligation vaccinale pour les soignants et pompiers.

AFP

guest
1 Commentaires
5 mois
5 mois
2 ans

Il.lui reste 5 mois. En avril le CHANGEMENT