Un climat social "préoccupant"

Rugby: les dirigeants du Mondial-2023 dans la tourmente

  • Publié le 23 juin 2022 à 01:29
  • Actualisé le 23 juin 2022 à 08:22

La Coupe du monde de rugby 2023 dans la tourmente: le ministère des Sports a décidé mercredi de saisir l'inspection du travail sur "des éléments préoccupants" liés au "climat social" au sein du comité d'organisation dirigé par Claude Atcher après une enquête du journal L'Equipe publiée mercredi.

Dans un long article, le quotidien sportif détaille "le climat de travail au sein du comité d'organisation de la Coupe du monde 2023 extrêmement dégradé". Avec force détails, il raconte un "malaise social profond", où se mêlent burn outs, démissions et crises d'anxiété sous le coup d'un "management par la terreur" mis en place par Claude Atcher et sa cheffe de cabinet.

C'est pour "faire toute la lumière sur cette situation" que la nouvelle ministre des Sports a décidé de saisir l'inspection du travail ainsi que "le comité d'éthique du Groupement d'intérêt public" (GIP) du Mondial, a ajouté la ministre dans un communiqué.

Elle veut que les conclusions de "ces investigations lui soient transmises le plus rapidement possible". "Les partenaires sociaux seront réunis dès demain (jeudi) par la direction générale du GIP et pleinement associés à cette démarche d'enquête et d'analyse."

- "Chercher la vérité" -

Interrogé par l'AFP mercredi soir, Claude Atcher n'a pas souhaité réagir, indiquant uniquement "laisser les gens chargés de chercher la vérité faire leur travail".

Dans la foulée, la Fédération française de rugby (FFR), présidée par Bernard Laporte, a annoncé convoquer le comité économique et social de France-2023 "afin que soit diligentée dans les meilleurs délais une enquête sociale". "La FFR s'associe à l’Etat dans sa volonté de faire toute la lumière sur la situation interne", a-t-elle ajouté.

Directeur général de France-2023, Claude Atcher, sera par ailleurs jugé en septembre, avec le président de Montpellier Mohed Altrad et Bernard Laporte, dans le cadre des soupçons de favoritisme autour du sponsoring du XV de France. Il comparaîtra pour "recel d'abus de confiance", "abus de biens sociaux" et de "travail dissimulé par dissimulation d'activité".

La justice le soupçonne d'avoir notamment bénéficié, entre 2017 et 2018 via des prestations inexistantes payées à sa société Score XV, d'environ 80.000 euros que Bernard Laporte aurait détournés au préjudice de la FFR.

"Monsieur 2023", l'ancien troisième ligne s'est imposé depuis plus de trente ans comme un acteur majeur du rugby mondial, au point même d'être désigné 7e du classement des personnalités les plus influentes du rugby mondial, établi en 2020 par le magazine Rugby World.

Il faut dire qu'Atcher, ancien footballeur venu au rugby sur le tard, est crédité des obtentions de l'organisation des Coupes du monde 2007 et 2023 pour la France, de celle de 2019 pour le Japon.

La ministre des Sports a expliqué "connaître l'implication au quotidien" des équipes du GIP et les "assure du plein soutien de l'Etat pour qu'elles puissent poursuivre leur mission dans les conditions de travail et la sérénité qu’elles méritent.

- "Collaborateur sous pression" -

Dans un communiqué, le GIP assure de son côté "prendre toute la mesure de la situation" tout en affirmant que "le leadership et l'autorité de Claude Atcher sont essentiels pour fixer et tenir le cap jusqu'à la clôture finale de la Coupe du monde de rugby". La "planification stricte et rigoureuse" de cet événement, ajoute-t-il, "est susceptible de générer un inconfort auprès de certains collaborateurs, qui peuvent, dans ce contexte, se sentir sous pression".

Le GIP a par ailleurs expliqué que "l'organisation d'un événement international tel que la Coupe du monde de rugby implique, de facto, un rythme de travail soutenu dans des délais particulièrement contraints, qui sont la norme dans le secteur de l'événementiel".

Il se doit "de respecter les échéances qui ont été fixées en commun avec la Fédération internationale de rugby (World Rugby) pour réaliser un événement conforme aux attentes des sportifs, des fans et des partenaires économiques, et permettant de dégager des ressources financières pour laisser un héritage durable au rugby amateur sur tout le territoire français".

AFP

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1 Commentaires
ZembroKaf
ZembroKaf
1 an

Mer...de...moi qui croyait que le rugby est un sport "propre" !!!