Commémoration du Rafle du Vel d'Hiv

Emmanuel Macron appelle "les forces républicaines" à "redoubler de vigilance" face à l'antisémitisme

  • Publié le 17 juillet 2022 à 20:31
  • Actualisé le 17 juillet 2022 à 20:32

Emmanuel Macron a appelé dimanche "les forces républicaines" à "redoubler de vigilance" face à un antisémitisme "encore plus brûlant" et "rampant" qu'il y a 20 ans, dans un discours à Pithiviers (Loiret) commémorant le 80e anniversaire de la Rafle du Vel d'Hiv.

"Nous n'en avons pas fini avec l'antisémitisme. Et nous devons en faire le constat lucide. Cet antisemitisme est encore plus brûlant, rampant, qu'il ne l'était en 1995, dans notre pays, en Europe, et dans tant d'endroits du monde", a souligné M. Macron.

Dans cette gare où ont transité une partie des 13.000 Juifs arrêtés à Paris et en banlieue le 16 juillet 1942, M. Macron a repris les mots de Jacques Chirac qui en 1995 avait reconnu la responsabilité de la France dans la Rafle du Vel d'Hiv: "Ces heures noires souillent à jamais notre histoire. La France ce jour-là accomplissait l'irréparable".

Désormais, l'antisémitisme "peut prendre d'autres visages, se draper dans d'autres mots, d'autres caricatures", a estimé M. Macron. "Mais l'odieux antisémitisme est là, il rode, toujours vivace, persiste, s'obstine, revient", a-t-il poursuivi, évoquant tour à tour la "barbarie terroriste", les "assassinats et crimes", les résurgences sur "les réseaux sociaux" ou les "profanations de tombes".

"Il s'immisce dans les débats sur les plateaux de télévision. Il joue de la complaisance de certaines forces politiques. Il prospère aussi autour d'une nouvelle forme de révisionnisme historique, voire de négationnisme", a-t-il insisté, faisant allusion, sans le nommer, au candidat d'extrême droite à l'élection présidentielle Eric Zemmour qui avait notamment soutenu que le maréchal Pétain avait "sauvé" des juifs français durant la Seconde Guerre mondiale.

"Ni Pétain, ni Laval, ni Bousquet, ni Darquier de Pellepoix, aucun de ceux-là n'a voulu sauver des Juifs. C'est une falsification de l'histoire que de le dire", a répondu le chef de l'Etat, en estimant que "ceux qui s'adonnent à ces mensonges ont pour projet de détruire la République et l'unité de la Nation".

"Regarder notre vérité en face, ce n'est pas affaiblir la France ni se repentir. C'est reconnaître tout pour ne pas le reproduire", a exhorté M. Macron.

Le chef de l'Etat a donc appelé "les forces républicaines de notre pays" à "redoubler de vigilance". "Car oui la mécanique de 1940 venait de loin et s'était nourrie de haine et d'antisémitisme devenus ordinaires", a-t-il fait valoir, appelant à "ne jamais rien céder, réprimer et punir, commémorer et instruire".

"Nous n'extirperons jamais les racines de l'antisémitsme si nous ne faisons pas lever en même temps les ferments de l'éducation et du dialogue", a encore plaidé M. Macron, qui avait visité plus tôt les lieux, transformés en musée par le Mémorial de la Shoah.

 AFP

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