L'épouse et la belle-soeur de Francis Collomp, otage au Nigéria, reçues en préfecture (actualisé à 20h09)

"Nous avons le sentiment d'être délaissées"

  • Publié le 26 décembre 2012 à 20:09

Une semaine après l'enlèvement de Francis Collomp au Nigéria, sa femme Anne-Marie, sa belle-soeur Gilda Marbois, ainsi que la députée-maire de Saint-Paul Huguette Bello et le conseiller municipal du Port Olivier Hoareau, ont été reçus par le préfet Jean-Luc Marx ce mercredi 26 décembre 2012. "Nous avons été bien accueillis et nous avons reçu une oreille attentive de la part du préfet, mais nous n'avons rien appris de nouveau. Très sincèrement, nous avons le sentiment d'être délaissées", a confié Gilda Marbois à l'issue de l'entretien qui a duré une vingtaine de minutes. Elle s'indigne notamment du manque de considération du Quai d'Orsay : "Est-ce que parce qu'on est loin, on n'est pas considéré comme Français ? On est venues ici aujourd'hui pour faire entendre notre désarroi et essayer d'avoir de nouvelles informations. Hélas, nous n'avons rien eu".

Gilda Marbois rappelle le déroulé des événements : "Ma sœur a appris que son mari a été enlevé mercredi dernier par la radio. Elle a dû appeler l’entreprise de mon beau-frère pour en avoir la confirmation. C’est seulement après qu’elle a reçu un appel du Quai d’Orsay". Elle explique que le ministère des affaires étrangères leur a assuré qu’ils appelleraient tous les jours. Or, depuis samedi, plus rien. "Nous n’avons plus aucune nouvelle, nous avons le sentiment d’être abandonnées", confie Gilda Marbois.

Indignée, la belle-sœur de Francis Collomp s’interroge : "Est-ce que, parce qu’on est loin, ça veut dire qu’on n’est pas considéré comme Français ?". "Nous sommes venues ici pour faire entendre notre désarroi, et pour tenter d’avoir d’autres informations. Hélas, nous n’avons rien eu", dit-elle.

Gilda Marbois soulève par ailleurs un autre problème. Sa sœur, Anne-Marie Collomp, 56 ans, "ne travaille pas". "Elle n’a pas de revenus. La famille pourra l’aider un moment, mais après ? Comment va-t-elle faire pour vivre ?", demande-t-elle. Interrogée sur ce que lui a répondu Jean-Luc Marx à ce sujet, elle déclare : "Le préfet a dit qu’il allait faire remonter l’information au gouvernement".

Revenant sur l’enlèvement de son beau-frère, elle dit éprouver "un grand sentiment d’injustice". "Il n’est pas parti au Nigéria dans le but de détruire, mais dans le but de construire. Il a été pris dans le tourbillon d’une bataille qui le dépasse. Les ravisseurs ont un problème avec l’Etat français, pas avec mon beau-frère. C’est profondément injuste", commente Gilda Marbois.

"Le gouvernement dit que la France fait tout pour libérer les otages. Mais avant Francis, ils étaient huit à être retenus. Maintenant, ils sont neuf. Certains ont été enlevés il y a plusieurs mois, d’autres depuis des années", observe-t-elle. Très troublée, Anne-Marie Collomp, l’épouse de l’ingénieur, s’est pour sa part peu exprimé.

De son côté, Huguette Bello, députée-maire de Saint-Paul, a déclaré : "Nous avons été reçus par un préfet très sensible à la détresse de cette famille, et très humain". "Dans une telle situation, il faut faire preuve de prudence et de délicatesse parce que le problème est lié à la diplomatie française, à la géo-politique", a expliqué Huguette Bello. "Il faut montrer notre solidarité, mais bien réfléchir aux actions qu’il faut mener. Ce qui est certain, c’est que notre devoir est d’accompagner au mieux la famille Collomp", a-t-elle ajouté. Elle a précisé qu’elle enverra des courriers au président de la République François Hollande, au ministre des Affaires étrangères, au ministre de la Défense et au ministre des Outre-mer.

Pour sa part, dans un communiqué rendu public mercredi soir, la mairie du Port que "ce n’est pas la première fois qu’une famille portoise est victime de conflits ou d’accidents survenus loin de notre île". La municipalité portoise ajoute "ainsi avons-nous appris avec beaucoup de tristesse que l’ingénieur enlevé le 19 décembre dernier au Nigéria, Francis Collomp, était domicilié au Port où sa famille suit l’évènement avec angoisse et une grande inquiétude". Le communiqué souligne que "au moment où résonnent partout les bruits et les éclats des fêtes de fin d’année, nous imaginons la douleur de sa femme et des ses proches. Par une sombre ironie, Francis Collomp a été enlevé  le jour même de son anniversaire". La municipalité dirigée par Jean-Yves Langenier poursuit : "mais, outre l’expression de notre sympathie, nous voudrions affirmer notre volonté de faire tout ce qui est au pouvoir de la municipalité du Port pour que cette famille soit à nouveau réunie. Il s’agit d’exprimer une solidarité portoise et réunionnaise et de faire entendre notre voix pour que le gouvernement français mette tous les moyens en œuvre pour la libération de cet otage. Il s’agit là d’un enjeu majeur qui touche au respect de la vie humaine, et toute La Réunion doit parler d’une même voix".

Pour rappel, Francis Collomp est détenu par le groupe Ansaru depuis une semaine. Il a été enlevé le 19 décembre dernier dans le nord du Nigéria. Le rapt a eu lieu à Rimi, à 25 km de Katsina. Les ravisseurs étaient au moins au nombre de trente, et ont attaqué la résidence où logent les ingénieurs de Vergnet. Lors de leur opération, ils ont tué un agent de sécurité et un voisin, tous deux Nigérians, et ont grièvement blessé un policier.

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1 Commentaires
corinne
corinne
11 ans

Réagissez vite avant qu'il ne soit trop tard... Les Nigériens tuent les Chrétiens et les Francais faudrait faire pressions sur la France pour qu'elle envoie sur place des personnes en vue de négocier ou de trater avec les ravisseurs. ce ne sont pas des musulmans mais des fous f'Allah comme on dit