Le Réunionnais sera en tête d'affiche des " Golden Belts " le 14 juin

Gaël Grimaud : "le MMA n'est pas un sport de voyous"

  • Publié le 8 juin 2013 à 13:00

Vendredi 14 juin 2013, le Réunionnais Gaël Grimaud, champion du monde de MMA (Mixed martial arts), sera une des têtes d'affiche des " Golden Belts ", gala international de pankido organisé au stade de l'Est de Saint-Denis par l'association Coq Batay. Avant son combat face au Sud-Africain Wade Henderson, il se confie sur son parcours et sa discipline de prédilection. Selon lui, le MMA, interdit en France n'est pas un sport de voyous, mais un "sport à part entière, où les athlètes sont respectés". À noter que Gaël Grimaud, accompagné de Nassuf Mouhoudhoiri et de Floris Hoareau, également participants aux Golden Belts, fera une démonstration de karaté et de pankido ce samedi de 14 heures à 17 heures devant un magasin de sports, en face de la Mosquée, dans la rue Maréchal Leclerc à Saint-Denis. Une séance de dédicaces est également prévue.

Comment êtes-vous venu aux sports de combat ?

" Je viens du Chaudron, c'était un petit peu compliqué, ma mère nous a élevé toute seule mon frère et moi, c'était un quartier un peu chaud... Elle nous a mis au judo pour un peu nous canaliser, nous donner une autre éducation en plus de l'école. J'ai commencé le judo à l'âge de 7 ans à Saint-Denis et à 17 ans j'ai été sélectionné pour aller en sport-études à Orléans, où je suis resté dix ans. "

Que vous a apporté le judo dans votre jeunesse ?

" Avec du recul, ça nous a permis d'avoir une occupation, une passion pour quelque chose. Et le judo c'est un peu l'école de la vie, une école morale. Ça nous a permis de nous canaliser mon frère et moi. Le sport m'a permis de me découvrir une voie, de me cadrer. Ça m'a apporté beaucoup de choses, des joies, des peines qui ont fait l'homme que je suis aujourd'hui. C'est vraiment un vecteur d'éducation que je privilégie, un vecteur de valeurs vraiment important. Ça peut sauver des vies. "

Pourquoi êtes-vous passé du judo au MMA ?

" C'est une soif de partage. J'ai été élevé dans le partage, dans l'échange. La Réunion c'est beaucoup d'échanges culturels. Le monde du judo ne me suffisait plus, je voulais apprendre d'autres disciplines. Et puis j'étais attiré par le monde du MMA qui est un sport un peu plus complet. "

En quoi consiste cette discipline ?

" Le MMA rassemble les sports pieds-poings (boxe thaï, boxe française, boxe anglaise...), les sports comme le judo et la lutte, et puis le jujitsu brésilien, le grappling... Tous les sports de combat y sont regroupés. "

Le MMA ne souffre-t-il pas d'une image de sport très violent où tous les coups sont permis ?

" Tous les coups ne sont pas permis, mais toutes les disciplines sont autorisées. On ne peut pas mettre les doigts dans les yeux ou tirer les cheveux par exemple. En tout, il y a une cinquantaine de règles et d'interdictions. Mais on peut utiliser plusieurs techniques de combat pour arriver à ses fins. Ce qui paraît violent, c'est la discipline à haut niveau. Ce sont des athlètes qui s'entraînent toute l'année, c'est leur métier. Comme c'est une discipline de percussion, il y a des coups qui sont plus puissants que la normale. "

C'est tout de même un sport qui est interdit en France...

" Oui, car en France, ça a une image de sport de voyous. J'ai beaucoup voyagé, aux Etats-Unis, en Russie, au Japon... Dans le monde entier, c'est considéré comme un sport à part entière, où les athlètes sont respectés. Ce ne sont pas des voyous. Les voyous, c'est zéro règle. Or pour s'imposer dans cette discipline il faut être très rigoureux. Il y a un arbitre, des catégories de poids. C'est très codifié, avec un contrôle médical obligatoire beaucoup plus lourd que pour n'importe quelle autre discipline. C'est un sport complet qui apporte beaucoup de valeurs.  Moi je donne des cours à des chefs d'entreprise, des ingénieurs, on peut très bien le pratiquer en loisir comme en compétition. Si c'est cadré, c'est un sport à part entière. "

Parlez-nous du pankido et de l'événement du 14 juin...

" L'esprit du pankido, c'est de se faire confronter des combattants venus de disciplines différentes. C'est ce qui se rapproche le plus du MMA. Et puis ça a vraiment une valeur martiale pour moi. On est en kimono, on montre aux gens de quelle discipline on vient. Ce qu'on propose au public réunionnais, c'est vraiment un spectacle d'arts martiaux. On a un plateau extraordinaire, international, avec deux ceintures mondiales pour la première fois dans l'histoire du pankido et dans l'histoire de La Réunion. Notre priorité sur cet événement, c'est aussi de faire monter de jeunes Réunionnais et de les mettre en avant pour les faire progresser, les faire sortir du lot pour pouvoir accomplir leur sport à l'extérieur. "

Les jeunes Réunionnais sont-ils obligés de s'expatrier pour progresser ?

" Non, on a un gros patrimoine de sportif. Je pense qu'il faut d'abord construire ici, c'est pour ça que j'ai voulu organiser cet événement à La Réunion, pour provoquer des envies, pour que les sports de combat puissent grossir et que les clubs puissent s'identifier à un événement proche d'eux. Le but est de développer ce sport à La Réunion. "

Connaissez-vous l'adversaire que vous allez affronter le 14 juin ?

" Je l'ai vu uniquement en vidéo. Il s'appelle Wade Henderson, c'est un Sud-Africain qui a également parcouru le monde. Il a combattu en MMA, en karaté, il est ceinture violette de jujitsu brésilien, il a combattu en boxe thaï, il est vraiment très complet. Il veut prendre la ceinture, mais moi je ne veux pas qu'il la prenne... (rires) "

www.ipreunion.com

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