A quelques jours du départ

Grand Raid : pour les infiltré(e)s d'Imaz Press et les autres, le compte à rebours est lancé

  • Publié le 17 octobre 2021 à 12:07

A moins d'une semaine du départ, le peuple des raiders se prépare et la tension monte. Les heures passent, c'est l'heure du compte à rebours et nombre d'athlètes sont déjà dans la course. Ils se projettent déjà dans les chemins, vivent course, rêvent course, mangent course... Plus de 6.000 athlètes sont pour ainsi dire dans les starting blocks, eux qui attendent le Grand Raid depuis deux ans. Fidèle au poste, Imaz Press suivra les courses quasiment de l'intérieur, grâce à ses infiltrés qui parcourront les sentiers des hauts. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Le départ est prévu le jeudi 21 octobre à 21 heures de la Ravine Blanche, par vagues successives ; les coureurs de La Mascareignes s'élanceront du stade Paul-Dominique Hubert à Hellbourg et les relayeurs de la Zembrocal  de Domaine Vidot à 17h00, le 21 octobre 2021.

Diagonale des Fous, Trail de Bourbon, Mascareignes et Zembrocal vont sérieusement arpenter Mafate, faute de Maïdo : 49 km au total dans le cirque sur 160 km et 9.400 m de dénivelé (D+) pour la Diagonale et ses "fous", 105 km et 6.140 m D+ pour les trailers du Bourbon, 72 km et 3.900 m D+ pour les coureurs engagés sur la Mascareignes… Pour rappel, remise de dossards le mercredi 20 octobre sur le parvis de la mairie de Saint-Pierre, entre 6 et 19 heures.

Les athlètes engagés sur la Diagonale sortiront de Mafate par Deux Bras, après un passage depuis la Brèche par les ilets des Orangers et des Lataniers et la passerelle d’Oussy. Ils rejoindront finalement le parcours de La Mascareignes.

Les trailers de Bourbon feront de même, par le sentier d’Aurère, une descente en direction de la Porte et la Rivière des Galets. Ils laisseront Mafate derrière eux en empruntant la montée du mur de Dos d’Ane pour aboutir sur le chemin Ratineau et une fin de parcours classique.

Les relayeurs de la Zembrocal devront couvrir 173 km et grimper 11.000m de dénivelé positif sur un tracé qui court des pentes du Piton de la Fournaise jusqu'au cirque de Cilaos. Ils s'offriront ensuite Mafate par le col du Taïbit et rejoindront la côte pour triompher au stade de la Redoute, à Saint-Denis.

Les infiltrés d'Imaz Press nous donnent des nouvelles, qu'ils soient engagés sur la Diagonale, le Trail de Bourbon ou la Mascareignes.

• Sur la Diagonale des fous

Helen Bounéa, dossard 1215, sera au départ de sa première Diagonale après avoir participé à la Mascareignes en 2019. "C’est complètement fou, je plonge dans l’inconnu et plus l’échéance approche… plus c’est dingue. C’est une aventure et c’est ce qui est motivant", indique d’emblée la jeune kiné. Celle qui s’entraîne sans relâche dans son club de sport Oxygène, prend toute la mesure de ce qui l’attend sur les sentiers et s’y prépare de longue date d’autant qu’elle s’était inscrite au Trail de Bourbon l’an dernier, annulé à cause de la crise sanitaire. "J’ai l’habitude de faire des courses mais je n’ai jamais fait d’ultra-long. J’y vais donc au feeling mais pas les mains dans les poches non plus."

Elle tente alors l’aventure pour voir où cela la mène et reste aussi mobilisée pour Octobre rose à travers son engagement pour Odysséa. Là aussi c'est une grande première ! "Cette cause me tient à cœur, des membres de ma famille y ont été confrontés et de par ma profession de kiné, je soigne des femmes en suivi post-opératoire. Quand j’ai vu l’annonce des dossards solidaires pour Odysséa, je n’ai pas hésité."

Dans sa ligne de mire, la Redoute, peu importe le temps : "mon but c’est de passer la ligne d’arrivée, je ne me fixe pas de limite de temps"!

Michel Porhel, qui en est à sa sixième participation endossera le dossard 1431. Arrivé dans le département le 11 octobre dernier accompagné de sa compagne, il prendra le départ de la Diagonale avec son gendre Florent et d’un ami de ce dernier. Cet amoureux de La Réunion et de ses bons petits plats s’astreint depuis plus de deux mois à une hygiène de vie irréprochable : viandes blanches, poisson, sucres lents et pas d’autres boissons que de l’eau ! On oublie le sucre et les viandes grasses, bref, aucun écart toléré comparé à ses deux comparses plus jeunes : "les jeunes cabris ne vont pas attendre le vieux diesel" comme il se plaît à dire avec humour. 

Côté mise en jambes, Michel Porhel, habitant la plate région de Mayenne, a avalé beaucoup de kilomètres et de dénivelé positif dans les Alpes ainsi que dans le sud de la Corse.

Après un samedi "de décrassage" à arpenter les sentiers de Dos d’Âne, "histoire de ferrer les sentiers réunionnais et reconnaître Dos d’âne pour prendre quelques repères", il s’accordera quelques jours de repos bien mérités au bord du lagon avant le grand départ jeudi soir. Objectif final : passer la ligne d’arrivée à la Redoute pour la 6ème fois et mobiliser pour la bonne cause, à savoir Odysséa. "C'est une source de motivation importante car notre famille a été touchée de près par la maladie. Je l’ai intégrée à ma préparation mentale qui est pour moi 60% de la réussite."

• Sur le Trail de Bourbon

Nous (re)suivrons également Manon Dimier, numéro de dossard 5207, sur le Trail de Bourbon. Cette jeune habitante de Chambéry qui a vécu à La Réunion, est arrivée dimanche 17 octobre au matin et a repris les chemins des sentiers dès son arrivée. Et malgré l’annulation de l’événement l’an dernier, elle n’a cessé de s’entraîner et a participé à trois courses nationales. Une bonne mise en jambes couplée à une hygiène de vie irréprochable pour cette athlète elle aussi mobilisée pour Odysséa, une cause qui lui tient particulièrement à cœur.

"Quand Luc Bizouerne (directeur de Run Odysséa, ndlr) m’a sollicitée, je n’ai pas hésité une seule seconde. D’autant que pour ce Trail de Bourbon, je n’ai aucun objectif de temps, à part celui de passer la ligne d’arrivée. Pour moi, le plus important c’est de participer", conclut la jeune fille qui participera au challenge connecté d’Odysséa du 30 octobre au 7 novembre ainsi qu’à la marche en présentiel les 6 et 7 novembre. Une de plus pour celle qui a déjà participé aux éditions nationales Odysséa de Vichy et de Clermont. Merci !

Armande Cadet arborera le numéro de dossard 5116 au départ du Trail de Bourbon. Cette passionnée de courses s’entraîne au sein du club La Dominicaine à l’Étang-Salé et se dit prête à repartir à l’assaut des sentiers après avoir participé à son premier Grand Raid en 2019, bouclé en 45 heures. "Le Covid a été compliqué mais ça fait des mois que je me prépare et mentalement je suis prête. Je ferai de mon mieux pour passer la ligne d’arrivée sans trop de bobos", espère la traileuse qui a tous les atouts pour vivre cette nouvelle aventure : un mental d’acier, et de la détermination à prendre sa revanche suite à l’annulation de l’événement l’an dernier.

Seule petite crainte toutefois, le passage dans Mafate avec l’inconnue qu’est la météo. "On ne maîtrise pas le temps mais je vais tout donner pour y arriver ! Tous les soirs, je visualise le parcours et je sais que je vais vivre une grande aventure."

Le Trail de Bourbon est une grande première pour Sébastien Bak, dossard 5003. Licencié au club La Dominicaine, à l’Étang-Salé, ce passionné de course s’est remis au trail il y a quatre ans au rythme de quatre à cinq entraînements par semaine couplés à du vélo et de la natation. "À la base, je voulais faire la Diagonale des fous mais comme j’étais sur liste d’attente, j’ai demandé à basculer sur le Trail de Bourbon. Et comme c’est une première participation, 105 km pour commencer, c’est bien assez" précise Sébastien en toute modestie, lui qui aurait pu demander son inscription à la Mascareignes. Mais le format de la course et l’objectif de temps étaient trop contraignants.

Dans son viseur, juste la ligne d’arrivée. "Si tout va bien, je table sur 21 heures de course. Et je dois dire que quelques jours avant le départ, je suis impatient de partir malgré un peu de stress que j’arrive à gérer grâce à la mise en place de quelques petites routines. L’important pour moi est prendre du plaisir et de franchir l’arrivée."

• Sur la Mascareignes

Jérémy Benard, ancien journaliste à Imaz Press, prendra le départ de la Mascareignes avec le numéro 3048, vendredi prochain, à 1 heure du matin. Une chance pour celui qui était sur liste d’attente et qui malgré tout a pris tout le temps de s’entraîner. "Entre le couvre-feu et le confinement à cause du Covid, j’ai pu bénéficier d’un rayon d’action sur les sentiers des hauts de Saint-Denis pour m’entraîner régulièrement même si ce n’était pas une préparation optimale", regrette Jérémy.

Régime alimentaire spécifique, cure de spiruline pendant un mois, respect des temps de repos, quelques footings et plusieurs séances de vélo ont été au programme sur un laps de temps assez court. Cette course est une première pour Jérémy. "J’ai déjà participé à des trails plus courts, genre de 30 km mais jamais de 72. C’est donc forcément un challenge pour sortir de ma zone de confort. Je ne me fixe aucun objectif de temps car ma préparation a été courte. Mais j’aimerais arriver à la Redoute avant 14h, pour un temps de course d’environ 12 heures."

Bien dans sa tête et dans ses jambes, celui qui s’entraîne en solo vise plus haut : la Diagonale d’ici quelques années. Ou comment passer du simple au double en termes de distance ! Bonne course à lui.

Luc Bizouerne, directeur de Run Odysséa, participera pour la première fois au Grand Raid. Il s’élancera de Hellbourg pour la Mascareignes avec le dossard 3992. "Un défi lancé par mes enfants et mon entourage pour mes 50 ans l’an passé, mais comme j’étais blessé, je ne me suis pas assez préparé. Et puis le Covid est arrivé avec les suites qu’on connaît."

Entre Octobre rose et la préparation de la course (divers entraînements, renforcement musculaire), tout n’a pas été simple à gérer mais rien d’insurmontable pour cet amoureux du sport pour qui rester en forme est le plus important : "j’ai fait ce que j’ai pu malgré un manque de temps. Car en parallèle, j’ai créé une cagnotte solidaire pour Odysséa il y a cinq jours dans le but de récolter des fonds pour les malades au rythme de 10 euros par kilomètre parcouru. Voilà qui donne un supplément d’âme à la course".

Ses principaux objectifs : un temps de course de 18 heures et engloutir les 72 kilomètres avant la nuit, si possible "une heure avant le premier arrivé du Grand Raid". Allez Luc, on y croit !

plc/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Missouk
Missouk
2 ans

Merci pour ce joli reportage... Ca me rappelle quelques souvenirs maintenant assez lointains ! Une expérience absolument unique à vivre si son corps est à peu près en bon état.