Hauts de Saint-Paul

Maïdo : le périple des soldats du feu

  • Publié le 17 octobre 2010 à 16:00

En amont du gîte des Tamarins, au niveau de la forêt de tamariniers, une équipe composée de 25 militaires de la sécurité civile de Brignoles (sud de la France) se met en place ce dimanche 17 octobre 2010. Leur mission va être de sécuriser toute la lisière de la zone, mouiller la végétation et refroidir les centaines de fumerolles. Mais avant d'attaquer cette dure mission, il faut se mettre en place, se positionner et déterminer les zones d'attaque.

C'est le rôle des responsables du secteur. Munis d'une carte et en contact constant avec l'hélicoptère de la gendarmerie, le PC (poste de contrôle) et l'ONF (office national des forêts), ils sont chargés de repérer les zones à traiter pour éviter que le feu se propage. Une fois qu'elles ont le feu vert, les équipes se préparent. Les militaires vont alors s'engager sur les sentiers, avec des sacs de 60 kilos sur le dos, chargés de quelques mètres de tuyaux et autres matériels pour faire le lien entre le camion-citerne, la lance à incendie et les zones à traiter. Commence alors un long périple.

Un des militaires de la sécurité civile ouvre la marche avec sa lance à incendie nouée autour de la taille. Derrière, l'équipe suit avec le reste du tuyau sous le bras. Le terrain est difficile, il y a de la roche partout et surtout des ravines à franchir avec tout le matériel, sans oublier les mètres de tuyaux qui suivent. Les soldats du feu s'arrêtent uniquement pour rallonger de quelques mètres la lance à incendie. L'équipe évolue malgré tout rapidement. Elle en profite au passage pour refroidir quelques fumerolles qui seraient susceptibles de s'enflammer avec le vent.

Une fois arrivée sur les lieux qui à maintenant l'allure d'un champ de bataille, l'équipe va enfin pouvoir commencer sa mission. Sur place le décor est apocalyptique. De la fumée et de la poussière partout. Les hélicoptères bombardiers d'eau ne cessent de larguer le contenu de leur citerne. Sur des centaines de mètres, s'étale un cimetière de végétation calcinée.

Les équipes sont en place et vont pendant des heures, refroidir la végétation qui a brûlé, mouiller et sécuriser la lisière. Et c'est ce qu'ils font depuis des jours. Malheureusement ce travail ne suffit pas, car il y a des centaines de fumerolles éparpillées sur des hectares et dès l'instant où le vent se lève, elles deviennent difficilement contrôlables. Et la sécheresse qui sévit au Maïdo ne fait qu'empirer la situation. "Si la pluie n'arrive pas cet incendie va nous rendre fou", lâche un des militaires de la sécurité civile.

Pour rappel, les deux foyers d'incendie du Maïdo se sont rejoints dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 octobre 2010. La propagation du sinistre a été modérée au Sud et à l'Ouest et a pu être contenue par les pompiers. Au Sud et au Sud-Ouest, une action majeure est menée par les sections de l'UIISC (unité instruction intervention de la sécurité civile) et le SDIS (service d'incendie et de secours) afin de ralentir la progression des flammes en direction de la forêt des Bénares et de celle des Tamarins. "À l'Est, les moyens du SDIS déployés sur la piste rénovée du sentier de la Glacière protègent le cirque de Mafate" indique la préfecture dans un communiqué publié ce dimanche matin. 780 hectares de forêt ont déjà brulé. Les flammes ont franchi ce samedi la ligne des 1 800 mètres.

Dans un communiqué publié dimanche soir, la préfecture note que "le vent faible et le renforcement des effectifs ont permis de maintenir et contrôler les flancs Sud, Est et Nord tout en menant des actions d'envergure sur le flanc Ouest". Pour autant plusieurs foyers "dont certains, encore menaçants", se dirigent vers l'Ouest en direction de la route forestière des Tamarins.

Pour cette nuit "un dispositif de lutte terrestre important est prévu. Les actions se concentrent depuis la côte 1800 vers la côte 1500 pour prendre le feu à revers sur le secteur Ouest" indique la préfecture. À noter que les les prévisions météorologiques laissent craindre une reprise du vent dans la journée de lundi.


Julie Fioretti pour

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