C'est ce mercredi 3 février 2016 que s'ouvre le procès en assises de l'ex caporal-chef Patrice Nirlo, le pompier qui avait provoqué les incendies du Maïdo de 2010 et de 2011 qui avaient détruit près de 3 500 hectares de faune et de flore, mobilisé des moyens matériels et humains considérables et provoqué une vive émotion chez les Réunionnais. Ce procès inédit sonne comme un douloureux retour sur des images qui ont frappé La Réunion tout entière.
Il y a des événements qui nous marquent à jamais, tant leur violence et le choc ressenti sont immenses. Les attentats du 11 septembre 2001, du 7 janvier 2015 ou du 13 novembre 2015 en font partie. Mais les Réunionnais se souviennent également de ce mois d’octobre 2010 et encore plus du mois d’octobre 2011 qui ont vu le Maïdo être la proie de violents incendies, alors que notre île venait de célébrer l’inscription de nos pitons, cirques et remparts au Patrimoine mondiale de l’Unesco. Jamais La Réunion n’aura connu d’incendies d’une telle ampleur, tant dans les dégâts enregistrés que dans les moyens mobilisés.
Exceptionnels par leur ampleur, ces incendies seront également exceptionnels du fait de l’identité de l’auteur des faits. En 2014, à la faveur d’un recoupage de plusieurs informations concordantes, les enquêteurs vont confondre le caporal-chef Patrice Nirlo comme étant celui qui a allumé ces dramatiques feux de forêt.
Si ce pompier de carrière émérite montrait une fascination particulière pour le feu, rien ne présageait que de tels actes seraient commis. Au contraire, Patrice Nirlo était particulièrement respecté et apprécié de sa hiérarchie qui lui reconnaissait une maîtrise pointue en matière de lutte contre les feux de forêt. C’est dire combien le SDIS de La Réunion fut ébranlé par les révélations de cet agent qui avait d’ailleurs été décoré suite aux premiers incendies du Maïdo, en 2010.
Ce mercredi 3 février débute le procès du désormais ex caporal-chef. Un procès inédit qui soulève encore bien des interrogations et des attentes. Pourquoi Patrice Nirlo a-t-il agi ainsi ? Comment les moyens considérables qui ont été déployés seront-ils compensés ? Mais surtout, comment obtenir réparation de tout le mal qui a été fait à la faune et à la flore protégée de notre île ? Ce sont autant de questions auxquelles les différentes parties prenantes de ces incendies (Sdis, ONF, conseil Départemental, associations, etc.), et plus largement les Réunionnais dans leur ensemble, attendent des réponses.
www.ipreunion.com