Protection de l'environnement

Interdiction du plastique à usage unique en 2020, un délai difficile à tenir

  • Publié le 11 août 2019 à 14:51
  • Actualisé le 11 août 2019 à 14:55

Le plastique appartient à notre quotidien depuis bien longtemps. Ce réflexe d'utiliser des ustensiles en plastique à usage unique devrait pourtant bientôt disparaître de nos habitudes. Le gouvernement a pris le problème à bras le corps en l'interdisant dès 2020. Le Premier Ministre, Edouard Philippe, évoquait lors de son dernier discours de politique générale la possibilité de voir les départements d'Outre-mer devenir pilotes dans cette lutte. À La Réunion, le délai semble être difficile à tenir.

Le chemin s'annonce difficile, La Réunion exporte à elle toute seule près de 5.000 tonnes de déchets plastiques vers l'Asie en toute légalité. Cela peut paraître énorme mais c’est en réalité un faible taux par rapport à la quantité énorme qui rentre d’après Ileva, l’entreprise qui traite les déchets du secteur Ouest et Sud entre Le Port et Saint-Pierre. "À La Réunion plus qu’ailleurs la gestion du plastique doit être prise en compte" alarme Eddy Lebon, syndicaliste dans cette même entreprise. Quant au reste, il se retrouve souvent dans la nature ou dans le meilleur des cas, dans le bac des ordures ménagères. L’un des objectifs d’Ileva est d’ailleurs de parvenir à un tri pour récupérer le plastique.

En cause, la taille des accessoires, petits et cassants assez facilement, ce type de déchet est très difficile à capter par les machines. Ici plus qu’ailleurs, la gestion des matières plastiques doit être prise en compte. En chiffre cela représente 15 à 20.000 tonnes de plastiques dont un tiers à usage unique. "Le processus de fin de cycle doit être prise en compte avant la conception de ces objets et encore plus ici sur une île" commente Eddy Lebon.

Le syndicat souhaite à terme que les producteurs prennent conscience de la quantité de plastique énorme rejeté et cessent la commercialisation de ces petits objets certes pratiques au quotidien mais source non négligeable de pollution.

Des marques engagées dans la lutte contre le plastique

Pour lutter contre cette pollution, des entreprises s’engagent contre le plastique à usage unique et tentent à leur échelle de changer les mentalités. C’est le cas de Tristan, fondateur de la marque Goodbye Plastic. Il a imaginé une solution et il est enthousiasmé par l’engouement du public. "Il y a une réelle volonté des consommateurs pour de la fin du plastique ! Lorsque l’on a lancé la marque on ne s’attendait pas à avoir une attente aussi élevée" souligne Tristan. D’après lui, la prise de conscience est effective depuis quelques temps grâce notamment aux mouvements "zéro déchet". " La plupart des consommateurs sont prêts à ce changement et semblent moins frileux que les pouvoirs publics" estime-t-il.

Tristan constate aussi un engagement chez les professionnels du tourisme. 31 établissements touristiques de l’île collaborent avec Goodbye Plastic. La marque fournit à ces hôtels, restaurants ou bars, étoilés ou non, des pailles personnalisées fabriquées en bambou. "C’est un bel effort que font ces établissement car la facilité voudrait qu’ils utilisent des pailles jetables. Ils doivent laver à chaque fois les pailles et cela leur fait perdre du temps mais cette démarche est louable, on aimerait que plus d'établissements le fassent!" lance Tristan.

Si la fin du plastique à usage unique reste programmée pour 2020, il reste du chemin à parcourir avant de voir disparaître définitivement ces objets de notre quotidien. Le temps commence à presser, y compris pour la planète puisque chaque année environ huit millions de tonnes de plastique se retouvent dans les océans.

Dans la continuité de la lutte contre les déchets plastiques, la secrétaire d'Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, Brune Poirson a présenté le 5 août 2019 la charte d'engagement, "Une plage sans déchet plastique pour des communes littorales éco-exemplaires". Réalisée avec les membre de l'Anel (Association Nationale des Élus du Littoral) elle s'engage à réduire la présence du plastique dans les océans dont le taux représente aujourd'hui 75% de la totalité des déchets.

Lire aussi : Une charte pour des plages sans déchet plastique

bh/www.ipreunion.com/redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
jeanvaljean
jeanvaljean
4 ans

usage unique ? donc tous les plastiques qui ne servent qu'une fois doivent être stoppés ! donc faut arrêter tous les emballages alimentaires !ce ne sert qu'une fois

Lilye Mai
Lilye Mai
4 ans

Il suffit de le vouloir pour pouvoir. Quand on voit les tortues et les poissons remplies de plastiques, des océans de plastique dans certains endroits, sans compter tout ce qu'on doit avoir dans l'organisme...Il faut arrêter dire que c'est difficile, il faut agir et l'expliquer aux gens, aux clients en les préparant. Une affiche suffisamment grande, on le dit et le répète. Il suffit d'en comprendre l'intérêt pour le faire. Et à quand la gourde ? Les filtres à eau pour éviter tout le plastique des bouteilles. Sans parler des limonades. Bougeons la Réunion, on est capable !