Accompagnants d'élèves en situation de handicap

Rassemblement devant le rectorat contre la précarisation des AESH

  • Publié le 20 novembre 2019 à 16:32
  • Actualisé le 20 novembre 2019 à 17:13

Dans le cadre de la mobilisation nationale des AESH (accompagnants d'élèves en situation de handicap), les syndicats réunionnais se sont déplacés devant le rectorat pour dénoncer la précarisation de ces accompagnants. Ce mercredi 20 novembre ils étaient peu nombreux, moins d'une dizaine, mais une délégation a malgré tout été reçue par les représentants de l'Académie. Objectif : réclamer un corps dédié dans la fonction publique, et mettre les AESH existants en temps plein. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Six à sept représentants seulement étaient rassemblés ce mercredi 20 novembre devant le Rectorat, ce qui n'a pas empêché les syndicats d'être reçus et entendus. Victor Rodrigues, secrétaire académique adjoint de la FSU Réunion, le rappelle : "nous reprenons la mobilisation nationale pour dénoncer la précarisation des AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap, ndlr), qui sont absolument indispensables au service d'éducation".

Les contrats sont précaires et mal payés, selon les syndicats, et les AESH sont souvent en temps partiel. Avec la réforme, c'est la nouveauté de la rentrée, les accompagnants sont embauchés pour une durée de 3 ans au lieu d'une seule année. "Une légère évolution" estime Victor Rodrigues, "mais ce que nous demandons surtout, c'est un corps dédié créé dans la fonction publique, avec un concours". Sur le plan des contrats il ajoute qu'il faut "commencer par mettre les AESH existants à temps plein, mais sans mutualiser sur 3 ou 4 élèves pour autant. Avec des handicaps différents de la dyslexie aux problèmes de mobilité, ça demande une formation pointue. Il faut plus d'accompagnants, et mieux formés".

Un corps dédié, mais sans tomber dans la mutualisation abusive

En effet avec l'arrivée des PIAL (Pôles inclusifs d'accompagnement localisés), "ces AESH sont mutualisés, donc elles doivent se déplacer et ont plusieurs élèves à suivre, avec des salaires, on peut le dire, indécents", dénonce Nora Chelalou, co-secrétaire départementale du SNU IPP FSU Réunion. "Les conditions de travail sont assez difficiles." La co-secrétaire pointe également du doigt des retards de salaires : "certaines n'ont pas été payées avant le mois d'octobre, ce début d'année a été assez chaotique".

Pour Francis Fonderflick, secrétaire général de l'Académie, il s'agit "d'anomalies": "sur les retards de paiement, ou les types de contrats on a recruté en puissance donc il y a pu avoir quelques anomalies, quelques problèmes ici et là sur la paye. Mais globalement tout a été payé, et les contrats sont adaptés à la durée de suivi des élèves". Il ajoute être à l'écoute des AESH : "l'idée c'est bien de professionnaliser ce corps et offrir un temps complet sur leur métier".

 

Des contrats pas assez pérennes

Cindy, AESH depuis bientôt deux ans, aimerait bien avoir la garantie d'être reconduite en tant qu'accompagnante. Elle arrive au terme de son contrat PEC au mois de mars : "pour avoir un autre CDD, il faut passer un entretien mais c'est très sélectif. J'aimerais bien qu'on nous renouvelle automatiquement, d'autant plus que les nouveaux contrats, eux, ont eu tout de suite 3 ans et sans passer par la case entretien".

Elle accompagne un enfant de 6 ans, en CP, qu'elle suit depuis la moyenne section. Sophie, elle, suit un enfant de 5 ans. AESH depuis le mois d'avril, elle est venue au rendez-vous des syndicats, "pour une fois qu'on défend notre cause". Elle aussi s'inquiète de la nature de son contrat : "on veut une vraie embauche. J'espère que le rectorat sera à l'écoute. Si ça bouge au niveau national, ça peut aussi permettre d'aller plus loin."

Les élèves atteints de handicap pénalisés

D'autant plus que le manque de présence des AESH impacte en premier lieu les élèves touchés par un handicap. "Il y a deux niveaux : la situation des personnels AESH et les conditions de prise en charge des élèves handicapés", explique Cendrine Peignon, co-secrétaire du SNUEP FSU. "Globalement quand l'AESH n'est pas présent, c'est compliqué dans une salle de classe où un élève est atteint d'un handicap, surtout quand il y a en plus des élèves agités. On peut avoir des situations un peu chaotiques. Ça a des répercussions sur l'ensemble de la classe." A La Réunion, on dénombre environ 2.000 AESH.

 

mm / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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3 Commentaires
hardcore
hardcore
4 ans

Montez un collectif, allez voir un avocat et faîtes valoir vos droits, ou alors demissionez, d autres le feront pour l honneur des salariés

Les benala de blanquer
Les benala de blanquer
4 ans

Cette semaine, il y avait un leche botte du rectorat qui animait un stage en vantant la gloire de blanquer en faisant fi du devoir de reserve. Il se vantait que sa femme avait obtenu un contrat a plein temps alors que la plus part des autre ont ete recrutés à mi temps. Exactement comme figaro, les collabos sont récompensés.

Benarf, depuis son mobile
Benarf, depuis son mobile
4 ans

bravo pour l'objectivité
il y avait moins de 10 personnes
il eut été plus honnête de préciser le nombre de présents (Bonjour, vous n'avez manifestement pas lu l'article attentivement : "Ce mercredi 20 novembre ils étaient peu nombreux, moins d'une dizaine". Bonne journée - webmaster)