Making of de l'AFP

Ma Mer de Glace

  • Publié le 1 décembre 2019 à 13:00
  • Actualisé le 1 décembre 2019 à 15:37

"La première fois, c'est un souvenir tenace. Nous avions quitté le refuge en fin de nuit, vers 5 heures. Grimpé très lentement sur le glacier, encore mal réveillés, une pointe d'appréhension serrant le coeur, éclairés d'une lampe frontale", c'est ainsi que commence le reportage Gersende Rambourg, photographe de l'Agence France Presse (AFP)

En haut, au col qui marque la frontière entre la France et la Suisse, un éblouissement. Un grand cirque de neige intacte, immense, dans la lumière bleutée de l’aube. Un choucas noir nous survole en silence. L’émotion d’être témoin de tant de beauté, d’avoir le privilège de voir un spectacle que personne depuis la vallée ne peut voir.

Pour découvrir cet univers minéral de roche et de glace, comme un secret bien gardé, il faut grimper. Presque personne ne le fait, presque personne ne le sait.

Adolescente déjà, j’allais observer la Mer de Glace, le plus grand glacier français, au-dessus de Chamonix. Depuis la gare de Montenvers vers le bas ou tout en haut à l’Aiguille du midi, à 3.800 mètres. Avec les touristes. J’observais les jeunes montagnards au teint cuivré, leur corde enroulée autour des épaules, chausser leurs crampons et partir avec assurance sur la neige du glacier. Je me jurais qu’un jour je partirais avec eux.

Depuis je l’ai fait souvent, chaque été ou presque. Dans ce silence, cette beauté fragile. La chaleur humaine des refuges, avec leurs moments de fatigue sereine, de plénitude. Peu importe l’inconfort parfois, l’absence de douche. Au contraire. Et tant mieux qu’on n’ait pas de signal téléphonique, pas de wifi.

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