La non sélection de la discorde

Judo : imbroglio autour de l'absence de Ruddy Pinchard aux championnats de France

  • Publié le 10 mars 2020 à 03:00
  • Actualisé le 10 mars 2020 à 10:04

Le judoka Ruddy Pinchard se retrouve au milieu d'une bien malheureuse mésentente entre son club du Dojo Dionysien et la Ligue de judo de La Réunion. Une bisbille qui lui a peut-être coûté une participation aux championnats de France juniors le week-end dernier. Explications (Photo DR).

Il avait créé la sensation aux Jeux des îles de l'océan Indien l’été dernier. Tous les espoirs de titre reposaient sur ses épaules, lui, alors cadet 3e année. En finale par équipe, contre Maurice, les Réunionnais s'attendaient à devoir logiquement se contenter de la médaille d’argent. Et de presque nulle part est sorti Ruddy Pinchard pour remporter son combat contre un adversaire qui l’avait battu en individuel, et apporter aux siens le point décisif. La médaille d’or autour du cou, le renouveau du judo réunionnais définitivement entériné. Le point de départ aussi du manque de reconnaissance, dont se plaint Théo Pitaval, le responsable du Dojo Dionysien.

Moins d’un an plus tard, Ruddy Pinchard, désormais chez les juniors, n’a pas pu se qualifier pour les championnats de France, ne terminant que 7e du tournoi qualificatif d’île-de-France, dont seuls les 5 premiers obtiennent leur billet. Cependant, la Fédération française de judo prévoit, dans son règlement, des repêchages dans des cas particuliers : “Exceptionnellement, pour des raisons sportives, le Directeur Technique National peut qualifier “hors quota” des combattant(e)s supplémentaires.”

C’est précisément ce point de règlement que souhaitait faire intervenir Théo Pitaval, pour voir son judoka, également médaillé de bronze en individuel aux Jeux des îles, participer aux championnats de France. “On a fait une demande pour qu’il soit repêché étant donné qu’il a apporté beaucoup au judo réunionnais l’année dernière. On attendait à ce que la Ligue soutienne la demande. J’en ai parlé aux dirigeants qui m’ont dit clairement qu ça ne passerait pas. Ensuite, on n’a jamais eu de réponse à notre mail, ni de la Fédération, ni de la Ligue.”

- Quota supplémentaire -

Et l’entraîneur d’invoquer la distance géographique pour justifier sa pétition : “Dans les DOM-TOM, on bénéficie normalement d’un quota supplémentaire par rapport au fait qu’on soit loin, qu’on ne puisse pas participer à toutes les qualifications. On a quand même un handicap. Le gamin est 7e des demi-finales les plus relevées de France...”

À la Ligue, on justifie de ne pas avoir appuyé la demande de Ruddy Pinchard auprès des instances nationales par la crainte que cela n’ouvre une boîte de Pandore. “On ne peut pas accorder des passe-droits comme ça. Ruddy n’est pas dans le quota et on nous demande de le faire passer. C’est aberrant, sachant qu’à La Réunion on a une deuxième personne qui était dans ce cas-là. Il n’y a pas de grief par rapport à Ruddy, c’est juste qu’il n’est pas qualifié.”

Théo Pitaval, lui, s’étonne que les deux médailles, dont celle en or, glanées par son poulain aux Jeux des îles ne soient pas un facteur pris en compte.

- "Pas de parti pris"-

Du côté du Dojo Dionysien, on soupçonne les relations tendues entretenues avec la Ligue depuis le contentieux autour de Thierry Grimaud, évincé en 2016 du pôle espoir judo de La Réunion, dont il était à la tête.

“Il y a eu beaucoup de problèmes avec l’affaire Thierry Grimaud, qui est de notre club. Depuis cette histoire, on est jamais mis en avant. Malheureusement ça fait plusieurs années que ça dure. On a deux cadettes, qui sont les premières Réunionnaises qualifiées pour les championnats de France. La Ligue est au courant, pas un seul mot, aucune communication dessus. Il y a toujours une guéguerre derrière. C’est dommage parce que ce sont les judokas qui payent derrière, alors que nous n’avons aucun problème avec eux.”

La Ligue également se défend de tout parti pris à l’encontre du club de Saint-Denis pour le cas de Ruddy Pinchard : “La qualification se décide au niveau national. Ca n’a rien avoir avec Ruddy.”

En attendant que les tensions ou malentendus se résorbent entre l’un des clubs phares de l’île et l’instance dirigeante, Théo Pitaval et sa structure de judokas disent faire de mauvaise fortune bon coeur et avancer avec la même détermination. “On est toujours autant motivé. Ca fait déjà plusieurs années qu’on marche comme ça. On travaille et on essaye d’avancer par nos propres moyens.”

aa / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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3 Commentaires
Prout de volaille
Prout de volaille
4 ans

Si seulement c t possible de ne pas avoir de caquetage qd on parle judo ...

Pedro
Pedro
4 ans

Roberto,l'actualité ne se resume pas au coronavirus et au elections municipales,il y a des choses qui se passent qui ne sont pas misent en lumière,heureusement qu'il existe des gens courageux qui osent denoncer cela,tant pis pour les autres,(criti gateurs),a bons entendeurs...

Roberto
Roberto
4 ans

Faire un article pour ça ... vous êtes sérieux ? Y a pas d autres sujets plus importants en ce moment ?