Les JO 2020 auraient dû être les premiers pour le surf

Coronavirus : Johanne Defay "contente" du report des Jeux

  • Publié le 25 mars 2020 à 11:27
  • Actualisé le 25 mars 2020 à 15:09

Rentrée d'Australie prématurément il y a 10 jours suite à l'annulation du début de saison par la World Surf League (WSL), Johanne Defay est confinée à la Réunion, où les nouvelles arrivent au jour le jour. Samedi 21 mars 2020, elle apprenait que les championnats du Monde ISA qui devaient avoir lieu au Salvador en mai étaient reportés au mois de juin. Dans le même temps, la WSL confirmait que toutes les compétitions étaient annulées jusqu'à juillet. Dans cette optique, il paraissait peu probable que les Jeux Olympiques soient maintenus à Tokyo à partir du 24 juillet. La surfeuse réunionnaise se satisfait de cette sage décision. (Photo rb/www.ipreunion.com)

Johanne, vous avez appris mardi 24 mars 2020 que les Jeux Olympiques de Tokyo étaient reportés d'un an, suite à l'annonce du président du Comité International Olympique, Thomas Bach. Comment l’avez-vous vécu ?

Disons que je m'y attendais un peu. La question était en suspend car rien n'était officiel. Maintenant ça l'est et ça enlève une certaine incertitude. Je suis contente de cette décision car on vit quelque chose hors du commun avec ce confinement et cette pandémie. Le sport est secondaire dans ces moments. Nous sommes obligés de faire une parenthèse, mettre de côté des projets. C'est difficile de se projeter pour le moment, d'imaginer reprendre la saison et être prête pour les Jeux alors qu'on est enfermé chez soi et qu'on ne peut plus surfer. Alors oui, je suis contente même si ce n'est pas le scénario que j'avais envisagé pour mes Jeux.

Que pensez-vous de cette décision qui arrive en pleine crise du coronavirus ?

C'était la seule décision correcte à prendre. Toutes les épreuves qualificatives sont annulées en amont des Jeux. Le risque de contamination est sérieux partout dans le monde donc ce n'était pas envisageable de rassembler des millions de personnes au Japon.

Tokyo devaient être vos premiers JO, mais aussi les premiers JO du surf. Ce report change-t-il quoi que ce soit ?

Non je ne pense pas. Cette crise du coronavirus marque une pause dans tous les domaines. Une fois passée, tout le monde sera content de reprendre une vie normale et les sportifs se focaliser à nouveau sur les Jeux. Pour nous les surfeurs, Tokyo est une première et nous n'avons pas eu 4 ans d'attente entre deux olympiades comme d'autres sportifs ont pu avoir. On attend depuis des années, donc une de plus ou de moins... (rires)

Quand on se prépare depuis des mois, voir des années, quel impact cela a-t-il sur votre vie, votre motivation ?

C'est clairement un challenge ce confinement, auquel nous devons faire face. En tant que sportif de haut niveau, je n'ai pas de compte à rendre à un boss ou à faire de télétravail. Je dois me concentrer sur mon entrainement et continuer de m'investir là dedans. La motivation je l'aurai quoiqu'il arrive dans un mois ou dans six mois. J'ai cette passion du surf, de la compétition et de l'entraînement.

L'aspect financier des JO a aussi peser dans la balance concernant le report. On imagine aisément que cette crise sanitaire a également un impact direct sur les sportifs professionnels comme vous...

Pour être honnête, je ne me suis pas encore penchée sur la question. Pour le moment, je ne travaille pas, donc je ne perçois pas les prize money versés par la WSL. En ce qui concerne les aides de la Fédération pour les Jeux, nous n'avons eu aucune info pour le moment.

Beaucoup d’athlètes n'étaient pas encore qualifiés pour ces JO 2020. En revanche, vous l'étiez déjà. Votre qualification tient-elle toujours ou serez-vous obligée de vous qualifier pour 2021?

C'est encore flou sur ce point. Le Directeur Technique National, Michel Plateau, ne sait pas non plus comment cela va se passer. Je pense que personne ne le sait. En revanche, si la saison 2020 est amputée de plus de la moitié, cela paraît compliqué de remettre en place des qualifications. Pour 2020, les qualifications ont duré 2 ans... Ce qui est positif, c'est que si les qualifications tiennent toujours, alors les surfeurs qui ne sont pas encore qualifiés vont disposer de plus de temps pour valider leur qualification. A l'inverse, si on repart de zéro, on va avoir beaucoup moins de temps pour se qualifier. On verra.

Savez-vous déjà comment vous allez organiser votre saison 2020 ? Avez-vous des informations de report pour les épreuves de la WSL ?

C'est aussi flou pour la WSL. Le dernier point officiel disait que toutes les compétitions étaient annulées jusqu'à juin. J'ai pu échanger avec Erick Logan (patron de la WSL) qui m'a fait comprendre que ça allait être compliqué de reprendre avant juillet, et que si par chance cela reprenait, le calendrier serait grandement modifié pour reporter des épreuves de début d'année sur les six derniers mois.

www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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