En 2019, 858 000 personnes vivent à La Réunion

Bilan démographique 2018 : moins de naissances, plus de décès

  • Publié le 29 janvier 2020 à 12:10
  • Actualisé le 29 janvier 2020 à 12:20

En 2019, 858 000 personnes vivent à La Réunion, rapporte le bilan effectué par l'Insee. La population continue de croître à un rythme supérieur à celui de la métropole : + 0,5 % par an entre 2009 et 2019, contre + 0,4 %. Le solde naturel, différence entre les naissances et les décès, reste le moteur de la croissance démographique. Il baisse en 2018 sous l'effet conjugué d'un recul des naissances et d'une hausse des décès. La fécondité reste élevée et nettement supérieure à celle de la métropole. L'espérance de vie diminue légèrement en 2018 pour les hommes et se stabilise pour les femmes.

La population de La Réunion est estimée à 858 000 personnes au 1er janvier 2019. Entre 2009 et 2019, elle croît en moyenne de 4 200 habitants par an (+ 0,5 % par an). Sa croissance reste plus dynamique que celle de la métropole (+ 0,4 % par an), mais est nettement plus faible que par le passé : + 1,8 % par an entre 1990 et 1999 et + 1,5 % par an entre 1999 et 2009. En effet, le solde naturel, différence entre les naissances et les décès, est moins élevé qu’au cours des deux décennies précédentes et le solde migratoire est devenu déficitaire. Sur la période récente, la croissance de la population de l’île repose uniquement sur celle du solde naturel.
 
Le solde naturel baisse en 2018
 
Après une stabilisation en 2017 par rapport à 2016, le solde naturel repart à la baisse en 2018 : les naissances baissent et les décès augmentent. Le solde naturel atteint son niveau le plus faible depuis 1951 (+ 8 400) (figure 1).
 
Ainsi, 13 400 bébés sont nés à La Réunion en 2018. Pour la troisième année consécutive, le nombre de naissances se situe sous la barre des 14 000, et retrouve son niveau du milieu des années 1990. 
 
Depuis le pic des années 2007 et 2008 avec près de 15 000 naissances, il naît un peu moins de bébés : en moyenne 14 100 par an entre 2009 et 2015 et 13 600 entre 2016 et 2018. Cette baisse des naissances à La Réunion résulte de celle du nombre de femmes en âge d’avoir un enfant (âgées de 15 à 50 ans).
 
Elle n’est pas liée au comportement de fécondité des mères. En revanche, au niveau national, c’est la baisse de la fécondité qui explique principalement celle des naissances en 2018.
 
Par ailleurs, 5 000 décès sont survenus en 2018. Ils augmentent sensiblement par rapport à 2017 (+ 340), davantage chez les hommes que chez les femmes. Ils se situent à un niveau élevé en comparaison de la décennie 1990 (en moyenne 3 400 décès par an). En effet, les générations nombreuses du baby-boom des années 1950 à La Réunion arrivent à des âges plus élevés, où la mortalité est plus forte.
 
La fécondité des femmes réunionnaises reste élevée
Avec 2,40 enfants par femme, la fécondité est nettement plus élevée à La Réunion qu’en métropole (1,84) (figure 2). Elle est même la plus élevée des régions françaises, après Mayotte et la Guyane et juste devant la Seine-Saint-Denis. Elle reste stable depuis le début des années 1990, alors qu’elle baisse au niveau national depuis 2011.
 
Les Réunionnaises ont leurs enfants plus tôt qu’en métropole : en 2018, l’âge moyen à la maternité s’élève à 28,7 ans, soit deux ans de moins. Mais comme au niveau national, les mères réunionnaises d’aujourd’hui mettent leurs enfants au monde plus tard que leurs aînées : au début des années 1990, elles accouchaient en moyenne à 27 ans.
 
En 2018, 300 bébés sont nés de mères mineures, soit 2,2 % des naissances. Cette part reste six fois plus élevée qu’en métropole. Au début des années 2000, les naissances issues de mères mineures étaient plus nombreuses : environ 600 par an, soit 4,5 % des naissances. Ces naissances sont moins fréquentes aux Antilles (1,3 %), mais elles le sont davantage en Guyane (5,6 %) et à Mayotte (4,9 %).
 
L’espérance de vie marque le pas
 
L’espérance de vie à la naissance recule légèrement en 2018 pour les hommes (77,6 ans) et se stabilise pour les femmes (84,0 ans). En métropole, l’espérance de vie reste plus élevée, de 2,0 ans pour les hommes et de 1,5 an pour les femmes. 
 
Au début des années 1950, les écarts d’espérance de vie entre La Réunion et la métropole étaient bien plus marqués : 16,5 ans pour les hommes comme pour les femmes. La seule région métropolitaine où l’espérance de vie est plus faible que sur l’île en 2018 est la région des Hauts-de-France.
 
En lien avec la tendance à la hausse de l’espérance de vie, la population réunionnaise vieillit : en 2019, 18 % de la population réunionnaise a 60 ans ou plus, contre 9,5 % vingt ans plus tôt. Elle reste cependant jeune par rapport à la métropole et aux Antilles : ainsi, les moins de 20 ans forment 30 % des habitants de l’île et sont encore près de deux fois plus nombreux que les seniors. En métropole, les seniors sont aussi nombreux que les jeunes : ils représentent chacun environ un quart de la population.
 
Surmortalité à La Réunion
 
En raison de la jeunesse de la population, le taux de mortalité reste inférieur sur l’île à celui de métropole (5,8 ‰ contre 9,2 ‰). Cependant, si la population réunionnaise avait la même structure par sexe et âge que la population métropolitaine, le risque de décès y serait supérieur, tant pour les moins de 65 ans que pour les plus âgés.
 
Les décès sont plus nombreux chez les hommes : en 2018, 2 700 hommes sont décédés, contre 2 300 femmes. L’écart de mortalité entre hommes et femmes est plus marqué à La Réunion qu’en métropole : en 2018, 6,6 hommes sur 1 000 sont décédés, contre 5,1 femmes sur 1 000 (respectivement 9,5 ‰ contre 9,0 ‰ en métropole). 
 
Les hommes meurent aussi plus jeunes : la moitié des hommes réunionnais avaient moins de 71 ans au moment de leur décès en 2018, contre 81 ans pour les femmes. En effet, alcoolisme, tabagisme et accidents sont plus fréquents chez les hommes et augmentent leur risque de décéder prématurément.
 
Par ailleurs, la mortalité infantile reste à un niveau élevé à La Réunion : en 2018, 82 nourrissons sont décédés avant leur premier anniversaire, soit 6,5 décès pour 1 000 enfants nés vivants. Ce taux est presque deux fois plus élevé qu’en métropole (3,6 ‰). Cela pourrait s’expliquer par des conditions socio-économiques moins favorables sur l’île, davantage de facteurs à risque pesant sur les grossesses, et une entrée plus tardive des femmes enceintes dans le parcours de santé prénatale.
 
La mortalité infantile ne baisse plus à La Réunion depuis le début des années 1990, tandis qu’elle est stable en métropole depuis 2005. Elle y est cependant un peu moins élevée que dans les autres DOM : 8,0 ‰ en Guadeloupe, 10,2 ‰ en Martinique, 9,6 % à Mayotte et en Guyane.
 
Légère baisse des mariages
 
En 2018, 2 955 mariages ont été célébrés à La Réunion, soit environ 100 de moins qu’en 2017. Sur l’année, 33 mariages de personnes de même sexe ont eu lieu : ils constituent une part plus faible des mariages qu’en métropole (1,1 % des mariages contre 2,8 %).
Les femmes se marient plus tôt à La Réunion en 2018 : en moyenne à 34,7 ans, soit 1 an de moins qu’en métropole. Les hommes se marient au même âge (38,2 ans contre 38,3)
 
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