Six mois. C'est le délai d'obtention d'un Kbis à La Réunion. Autrement dit, c'est le temps que doivent attendre les créateurs d'entreprise pour obtenir la "carte d'identité" de la société qu'ils souhaitent créer. Un temps jugé trop long par l'Ordre des experts-comptables réunionnais. Jeudi 19 avril 2018, il a invité la presse à une réunion d'informations pour "tirer la sonnette d'alarme".
"Cela devient insupportable! s'exclame Rémy Amato, président de l'Ordre des experts-comptables de La Réunion. On a alerté les politiques qui ont relayé le message mais il ne se passe rien". Selon lui, attendre six mois pour obtenir un Kbis au Registre du commerce et des sociétés de Saint-Denis n'est pas normal. Le problème persiste depuis près de sept ans et chaque année, les délais s'allongent.
Six mois de délai à La Réunion, deux jours d'attente en métropole
"On n'arrive pas à délivrer sa carte d'identité à une entreprise au même rythme que la métropole" dénonce le président de l'Ordre qui informe que dans l'Hexagone, là où les greffes sont privatisés, ce délai est de deux jours seulement.
Pour quelles raisons? Rémy Amato tente de le savoir. Regardez :
#LaReunion #Kbis #Expertscomptables Le président de l'Ordre des experts-comptables de La Réunion dénonce : ici, le délai d'obtention d'un Kbis est de 6 mois alors qu'en métropole, il est de deux jours... pic.twitter.com/FI34svRpvQ
— Imaz Press Réunion (@ipreunion) 23 avril 2018
Pour trouver une solution, "il faut que l'entourage du Président de la République prenne conscience de la problématique car si rien n'est fait, l'année prochaine, on sera au moins à huit mois de délai pour obtenir un Kbis" prévient Rémy Attamo. "Aujourd'hui, les entrepreneurs cherchent des plans B en domiciliant, par exemple, leur entreprise en métropole avant de faire un changement d'adresse. Ce qui pose des problèmes de recrutement et des problèmes fiscaux" ajoute l'expert-comptable.
"On ne favorise pas la création d'entreprises"
Pour y remédier, deux solutions : doubler l'effectif des greffes des deux tribunaux de La Réunion ou les privatiser afin de permettre aux créateurs d'entreprise de faire une demande par internet. "Actuellement, on ne favorise pas la création de petites et de moyennes entreprises à La Réunion alors que ce sont elles qui embauchent. On se prive de différents porteurs de projet qui seront peut-être les fleurons de notre société de demain" regrette Rémy Attamo.
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