Les bailleurs sociaux préfèrent la sensibilisation aux sanctions

Ne jetez plus vos détritus par les fenêtres

  • Publié le 24 juin 2018 à 02:59
  • Actualisé le 24 juin 2018 à 05:35

Exposer les déchets ramassés au pied de l'immeuble dans le hall d'entrée. C'est la façon dont l'office HLM de Colombes (Hauts-de-Seine) a décidé de mettre les résidents devant le résultat de ces incivilités, d'après une publication du Parisien. À La Réunion, ce manque de civisme existe aussi dans certaines résidences. Dans une note envoyée aux locataires d'une résidence SHLMR, le bailleur rappelait aux résidents que "le jet d'objets par les fenêtres et balcons est strictement interdit" sans oublier de mentionner les sanctions et risques qu'encourent les contrevenants. Imaz Press a questionné les bailleurs sociaux de l'île sur la façon dont ces incivilités sont traitées chez nous. Ceux qui ont répondu assurent "privilégier la sensibilisation et les actions associatives plutôt que de recourir aux sanctions".

Des sacs transparents remplis d'amas d'immondices ramassés au pied des résidences à la vue de tous. C'est la solution qu'a trouvé l'office HLM de Colombes pour sensibiliser au problème qu'expose un article du Parisien.fr

Jeter des couches, des emballages, ou encore des mégots de cigarettes par la fenêtre est un geste que font sans scrupule certains habitants d'immeubles. Le minimum de savoir-vivre consistant à jeter ses ordures à la poubelle semble étranger à certaines personnes. Que font les bailleurs sociaux pour mettre un terme à ces comportements ? Nous leur avons posé la question.

- Un comportement à faire évoluer -

Le courrier adressé aux locataires d'une résidence SHLMR du Port est plutôt dissuasif "si nous sommes amenés à faire appel à une société extérieure pour débarasser des détritus jetés par les résidents, cela entraînera une augmentation des dépenses au détriment d'autres améliorations possibles" en ajoutant "nous rappelons que l'auteur d'un jet d'objet ou immondice peut être pénalement poursuivi et condamné à une amende de 750 euros".

Interrogée, la SHLMR explique les raisons qui ont donné lieu à l'envoi de ce courrier "nous avons envoyé ce courrier à un groupe d'habitation soit parce qu'un résident du rez-de-chaussé s'est plaint de recevoir des déchets chez lui, soit après une visite durant laquelle on constate la présence d'ordures".

Le bailleur estime que l'objectif premier est surtout de "sensibiliser les locataires pour préserver la tranquilité et la sécurité de tous et faire évoluer les comportements".

La SIDR note que "ce n'est pas un comportement si fréquent", mais qu'ils sont ausi concernés. "C'est un comportement à faire évoluer et cela passe par la sensiblisation" estime-t-il.

La SHLMR assure "qu'une fois qu'ils ont reçu le courrier ça s'arrête".

- Sensibiliser à la propreté en partenariat avec les collectivités et associations -

Pour changer les comportements, la SHLMR et la SIDR ont pris certaines mesures à destination des locataires de leurs résidences.

"Dès la livraison d'une résidence, nous mettons en place un réunion d'information avec les locataires pour les sensibiliser sur la gestion des déchets et les règles du bon voisinage. On leur remet aussi un guide à cet effet" déclare la SHLMR. La SIDR organise aussi des réunions d'information  pour les locataires.

Lorsque des problèmes de respect de l'environnement et de déchets sont constatés dans une résidence, les bailleurs assurent "faire du porte à porte" pour sensibliser les résidents.

La SHLMR s'appuie sur le tissu associatif des quartiers pour sensibiliser "on met en place une médiation lorsqu'il faut rappeler les règles du tri sélectif ou comment utiliser les poubelles. On met aussi en place des ateliers avec les enfants toujours par le biais des associations". "Les enfants de certaines résidences ont été invités à participer à la visite de Cyclea (gestion des déchets dans l'Ouest) ou du centre d'enfouissement de Saint-Pierre" détaille le bailleur.

Les intercommunalités sont impliquées dans les actions menées par les bailleurs. "On organise des ateliers de sensiblisation avec le TCO, la Cinor, au moment des livraisons mais aussi lorsqu'il y a des problèmes de dépôts sauvages", souligne la SIDR.

La SIDR mène une expérimentation dans une résidence de Saint-Denis afin de responsabiliser les locataires de la résidence.

"Nous avions un problème récurrent dans cette résidence où les locataires jettaient des déchets dans l'arrière-cours. Nous avons lors décidé de fermer l'accès au rez-de-chaussée et de mettre en place un chantier d'insertion sous forme de jardin partagé" explique la SIDR. Cette solution a permis d'impliquer les résidents dans l'entretien de leur espace de vie avec l'aide d'associations. Aujourd'hui, les résidents peuvent profiter de ce jardin partagé "les lieux sont plus respectés" assure la SIDR.

La SHLMR évoque aussi des "actions d'embellissements, avec des jardinières au pied des immeubles pour améliorer le cadre de vie".

- Sanctions en dernier recours -

Les déchets au pied des résidence et les dépôts sauvages sont une "problématique globale" soutient la SIDR.  Et parfois, la sensibilisation ne suffit pas à changer les mentalités.

"Les intercommunalités se rendent parfois compte que les actions de sensibilisation ont leurs limites, et sont obligées de passer aux sanctions" explique la SIDR.

En effet, si des dépôts sauvages sont constatés et les responsables identifiés, la police municipale peut verbaliser. Le contrevenant risque une amende pouvant aller jusqu'à 750 euros.

• Nous avons contacté, la SHLMR, la Sedré, la Semader, la Sodiac, la SIDR et la Sodegis. Seuls la SHLMR et la SIDR ont donné suite à notre demande.

www.ipreunion.com

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