Le parti réclame plus de transports collectifs

Taxe carburant : le PLR dénonce une situation insoutenable pour les Réunionnais

  • Publié le 14 novembre 2018 à 12:06
  • Actualisé le 14 novembre 2018 à 13:56

A trois jours des actions de protestation contre la vie chère du 17 novembre, le Parti Pour la Réunion a dénoncé, lors d'une conférence de presse ce mercredi 14 novembre la décision de la Région d'aligner le prix du diesel sur celui de l'essence et de parvenir à la convergence des tarifs Réunion-Métropole d'ici 2025. Une augmentation qui fragilisera les plus précaires, estime la députée Huguette Bello. Elle dénonce que la seule politique menée par le Président de Région Didier Robert se limite à la Nouvelle Route du Littoral.

Non, les Réunionnais ne sont pas accros à la voiture. D'ailleurs un sur trois n'en possède pas. Si les Réunionnais circulent en automobile, c'est qu'ils n'ont pas le choix. Parce que les cars jaunes sont bondés et refusent des passagers. Parce que les horaires ne sont pas adaptés. Parce que certains lieux isolés sont démunis de moyens de transport autre que la voiture. Parce qu'il y avait d'autres alternatives de transports en commun à développer, "notamment le tram-train qui aurait coûté moins cher que la NRL" et que ça n'a pas été le cas par absence de volonté politique. Pour la députée et conseillère régionale d'opposition Huguette Bello, la messe est dite : on ne peut pas reprocher aux Réunionnais de ne pas avoir pris le train du transport collectif quand on les a laissés sur le quai.

200 millions de taxes sur la voiture pour la Région

Le Parti Pour La Réunion dénonce donc vigoureusement toutes les taxes liées à la voiture qui pèsent sur le portefeuille des Réunionnais et gonflent le budget de la Région : l'octroi de mer, la hausse du prix de la carte grise, la taxe sur le permis de conduire et maintenant la hausse conséquente du carburant. "Soit 200 millions d'euros pris directement dans la poche des contribuables réunionnais".

"Didier Robert ne peut pas renvoyer la responsabilité de la hausse du carburant sur Emmanuel Macron ou sur les parlementaires. De 2014 et 2017, il était sénateur et il a voté ce texte ! Et de toute façon la décision du gouvernement ne l'oblige pas à augmenter les taxes régionales"

Pour la députée, la raison de toutes ces hausses se trouve dans le rapport des Orientations budgétaires de la Région, présenté récemment. : "Un milliard 28 millions d'euros d'endettement, soit 100% du budget annuel de la Région, s'indigne la députée qui explique qu'il faudra 45 ans pour éponger la dette. "C'est la conséquence directe du dérapage des dépenses sur la Nouvelle Route du Littoral, parce que les dossiers ont été mal étudiés, mal travaillés avec les entreprises en amont par le Président de Région", estime la députée.

L'urgence de répondre aux besoins de transports collectifs

Rien ne trouve grâce aux yeux de la députée, pas même le petit geste de la Région qui consiste à destiner aux plus précaires un chèque de 100 euros annuels. "Qu'est-ce que 100 euros annuels quand un seul plein d'essence va coûter ce prix-là ? Dans un département touché par le chômage à hauteur de 28%, comment un salarié touchant 1,2 SMIC et avec un seul salaire dans la famille pourra assumer les coûts de ses déplacements domicile-travail ? Et les étudiants, obligés de venir étudier en voiture car ne trouvant pas de place dans les transports collectifs et n'ayant pas pu obtenir de chambre au CROUS ? La politique du Président de région, ce n'est pas la formation, ce n'est pas la jeunesse, ce n'est pas le collectif, sa politique c'est la Nouvelle Route du Littoral et rien que la Nouvelle Route du Littoral".

De son côté, la conseillère régionale Lorraine Nativel a aussi pointé du doigt la nécessité d'un meilleur réseau de transports collectifs, citant l'exemple d'une personne âgée qui ne dispose que de 50 euros pour faire ses courses et doit réserver 20 euros pour un taxi pour remonter ses courses dans les Hauts.

"De plus en plus de personnes âgées dans les Hauts vont se retrouver dans un isolement total dans les années à venir, si aucune solution n'est trouvée et si le prix du carburant atteint des sommes impossibles pour le budget moyen du Réunionnais", estime Lorraine Nativel. Huguette Bello enfonce le clou : "Le transport collectif, c'est la compétence de la Région ! Si elle ne s'y attelle pas, on sera dans quelques temps confronté à un blocage complet pour cause d'encombrements, comme c'est déjà trop souvent le cas".

ml/www.ipreunion.com

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2 Commentaires
macatia
macatia
5 ans

Bravo madame Bello de montrer à ce dilapidateur des deniers publics Didix comment on gère une Région. Notre pharaon augmente toutes les taxes pour se faire bien voir par Macron et obtenir un poste mais Didix ou le un incompétent notoire depuis la mairie du Tampon où son budget a été plusieurs fois épingle par la chambre régionale des comptes, les dépenses somptueuses au moca, les salaires mirobolants, les primes, les frais de bouche... nous attendons les élections pour le chasser de la pyramide inversée.

Jacques
Jacques
5 ans

Les citoyens de l’île de la Réunion coûtent plus cher à l'Etat que ce qu'ils rapportent.
Oui, ceux qui sont imposés, (une minorité) par rapport à la majorité tirent la langue, pendant que la majorité profite des subsides sociaux, en quémandant toujours plus.
De plus, le carburant est bien moins cher ici.
Alors arrêtez de le brûler en montant et en descendant toute la journée à vous balader, pendant que ceux qui triment dur, subissent votre présence injustifiée sur les routes.