Les enjeux du second tour

Municipales riment aussi avec intercommunales

  • Publié le 23 juin 2020 à 12:20
  • Actualisé le 23 juin 2020 à 12:32

Les électeurs réunionnais éliront le 28 juin prochain 17 maires, 7 ayant déjà été élus lors du premier tour le 15 mars dernier. Mais pas seulement. Ce scrutin revêt un autre enjeu stratégique, celui de l'élection des conseillers communautaires qui siègeront dans les différentes " interco " de l'île (CIVIS, CINOR, CIREST, TCO, CASUD) et qui définiront donc le cap des politiques publiques de ces collectivités qui montent en puissance au fil des lois de décentralisation, attirant la convoitise des différents candidats. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

- Cirest : le grand flou -

Difficile pour l’instant de dire si la CIREST, présidée par Jean-Paul Virapoullé, va basculer ou rester dans le giron de la droite. En effet, toutes les communes de ce territoire seront le théâtre de confrontations qui s’annoncent indécises au second tour, ce qui ne permet pas, pour l’heure, de dessiner de rapport de force au sein du futur conseil communautaire.

Chaque victoire sera décisive, et précieuse, en vue de la présidence de cette interco qui aura la lourde tâche de porter le développement économique de l’Est, de relever le défi de la gestion et de la valorisation des déchets, et de résoudre, aux côtés des autres collectivités, la difficile question des déplacements entre l’Est et le Nord, avec deux grands projets, celui de la route des hauts de l’Est porté par le Département, et celui de la liaison ferrée entre Saint-Benoît et Saint-Denis via le Run Rail porté par la Région. Sur ce dernier point, les conseillers communautaires avaient  validé le 3 février dernier le lancement d’études de faisabilité en vue de l’extension du Run Rail jusqu’à Saint-Benoît.

- Cinor : Didier Robert en embuscade -

C’est ce que beaucoup affirment dans le microcosme politique dionysien. En cas de défaite à Saint-Denis, Didier Robert lorgnerait sur la Cinor. En effet, même en cas de défaite, le président de Région pourrait s’appuyer sur les mathématiques pour parvenir à ses fins (supposées) puisqu’il pourrait compter sur le soutien de Sainte-Marie (Richard Nirlo et Gérald Maillot sont tous deux considérés comme proches de Didier Robert) et de Sainte-Suzanne en cas de victoire de Maurice Gironcel ou de Daniel Alamelou. Il suffirait alors, au président de Région de " perdre honorablement ", pour avoir un maximum de sièges de conseillers communautaires et ainsi faire pencher la balance en sa faveur. Bien évidemment, mathématique ne rimant pas forcément avec arithmétique, la réalité pourrait être différente et le siège de la Cinor être attribué à une autre personnalité telle qu’Ibrahim Dindar qui figure en bonne place sur la liste d’Ericka Bareigts.

Quel que soit le futur président de cette intercommunalité, plusieurs défis l’attendent sur le plan économique, la gestion des déchets et de la politique de l’eau mais surtout sur le plan des aménagements avec deux grands dossiers : les téléphériques qui cristallisent certaines oppositions ainsi que le projet TAO qui entre directement en concurrence avec le Run Rail porté par la Région.

- TCO : Saint-Paul au coeur des tractations -

Dans l’Ouest, 2 des 5 futurs maires sont déjà connus : Olivier Hoarau au Port et Bruno Domen qui gagnera faute de candidat en face à Saint-Leu, le 28 juin prochain. S’il reste trois maires à élire (La Possession, Trois Bassins, et Saint-Paul), une commune sera à suivre de très près, à savoir la ville de Saint-Paul où Alain Bénard affronte Huguette Bello au second tour. La victoire de l’une ou de l’autre liste pourrait en effet faire pencher la balance de la majorité dans un camp ou dans l’autre. Quelle que soit l’issue de ce scrutin, une personnalité s’est déjà positionnée pour prendre la présidence du TCO, Joseph Sinimalé. C’est d’ailleurs sur la base de cette condition que l’union entre le maire sortant, Alain Bénard et Jean-François Nativel s’est faite.

Dans l’Ouest également, la question des transports sera au cœur des politiques publiques de ces prochaines années avec la question de la connexion de ces territoires avec le Run Rail porté par la Région. Il s’agira aussi de relancer l’activité touristique sur une zone qui a fortement souffert de la crise du coronavirus. Enfin, les questions relatives à l’aménagement du territoire et du développement économique seront également des priorités de la future mandature

- Civis et Casud : construire le " Grand Sud " -

La prochaine mandature devrait être celle de la fusion entre la Civis et le Casud. C’est en tout cas le souhait des deux hommes forts du Sud, Michel Fontaine, d’ores et déjà réélu à Saint-Pierre, et d’André Thien Ah Koon, en ballotage favorable au Tampon. Les deux élus avaient d’ailleurs réaffirmés ce souhait de bâtir un " Grand Sud "lors d’un meeting commun le 8 mars dernier, envoyant ainsi un signal fort d’unité et de volonté de travailler ensemble dans cette démarche.

Il s’agit, pour le sud, de se doter d’une intercommunalité plus cohérente, permettant de mener, de concert, des politiques d’aménagement et de développement pour l’ensemble du territoire sudiste. Les deux hommes ne cachent pas non leur volonté, à travers cette nouvelle collectivité plus puissante, de peser pleinement sur les débats politiques à venir, lors des départementales et des régionales de 2021.

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1 Commentaires
Sin poloi
Sin poloi
3 ans

Oui il faut que les Réunionnais puissent profiter de la mer mais on ne peut pas s'avancer et faire l'intéressant. Linteressan ? Ou vé dire Natifion ki rode in ti poste a tous prix ??? Alé manze ma payé don' natifion !! Rouve la plaze cambé na bainyé dan la taye ! ð??"