Courrier des lecteurs de Jean-Claude Comorassamy

Un accord acceptable pour l'ensemble des personnels hospitaliers

  • Publié le 11 juillet 2020 à 09:06
  • Actualisé le 11 juillet 2020 à 09:08

Après plusieurs semaines de négociation entre les syndicats et le gouvernement, les contours du plan "Ségur de la santé" sont désormais arrêtés. Les organisations syndicales ont désormais jusqu'à lundi pour dire si elles acceptent de signer ce que le gouvernement souhaite appeler "les accords de la santé". (Photo rb/www.ipreunion.com)

Un projet d’accord, qu’on peut juger insuffisant mais "acceptable" a été trouvé dans la nuit du 8 juillet. Car, il ne concerne pas que les soignants mais une revalorisation de l’ensemble des corps hospitaliers, soignants et non soignants. Celui-ci est doté d’une enveloppe de 7,5 milliards d’euros, après l’intervention du premier ministre, Jean Castex. Une enveloppe d’un montant "historique", selon le ministère de la santé.

Le texte prévoit notamment une revalorisation "socle" de 180 euros net mensuels pour tous les personnels hospitaliers non médecins des secteurs public et privé non lucratifs, grâce à une augmentation en deux temps : 90 euros au 1er septembre 2020, puis 90 euros en mars 2021. Pour les personnels du secteur privé, cette hausse serait de 160 euros, également en deux temps.

D’autres augmentations ciblées seraient par le biais de mécanismes d’intéressement. Une refonte des grilles pour certains métiers est également prévue d’ici à 2022 d’après l’accord "Ségur de la santé" dont les aides-soignants en catégorie B.

Aussi, près de 15 000 personnels devraient également être embauchés dans les hôpitaux. Pour moitié, il s’agirait de créations de postes destinés à pourvoir des équipes de remplacement, et pour l’autre moitié, de recrutements de personnels sur des postes budgétés mais non pourvus par des titulaires. Bien sûr que c’est largement insuffisant, mais c’est toujours bon à prendre dans le contexte budgétaire.

Ainsi, plusieurs syndicats trouvent le compromis plutôt positif, dont la CFDT considère "qu’il y a des avancées significatives pour l’ensemble des personnels". D’autres syndicats estiment cette revalorisation reste toujours insuffisante.

- Des contours à redessiner au "Ségur de la santé" -

Quoi qu’on puisse dire, si un accord est signé, il constitue aussi une avancée assez significative aussi pour les "petites mains de l’ombre". Les non médicaux (agents techniques, administratifs, les agents hospitaliers, les chauffeurs, les cuisiniers, les mécaniciens, les techniciens, les agents de laboratoire voire même le personnel socio-éducatif etc.) dont la plupart est employée en catégorie C. Ce plan marquera surtout une reconnaissance certaine à ces personnels toujours oubliés et qui font les maillons essentiels de l’hôpital.   

Mais attention, outre cette revalorisation salariale, à ne pas oublier les autres volets du "Ségur de la santé" à savoir : quel plan massif d’investissement qui sera construit pour l’ensemble des hôpitaux publics sans oublier les hôpitaux psychiatriques ?  Quelle réponse apportée à la problématique des endettements des hôpitaux et les fermetures des lits ? Ne faudrait-il pas  désormais une gouvernance partagée pour les hôpitaux en incluant les médecins ? Quel coefficient géographique nouveau pour les Outre-mer ? Ne faut-il pas étudier une augmentation de l'ONDAM (Objectif National de Dépenses d'Assurance Maladie) à hauteur des dépenses de santé ? Quel plan pour la santé mentale ? Quelle place à la psychiatrie dans le système de santé ? Et à la création d’une spécialisation infirmière en psychiatrie... ?

Autant de contours importants à construire au "Ségur de la santé" dont les organisations syndicales doivent "veiller au grain".

Jean-Claude Comorassamy

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