Tribune libre de la Fédération de l'Hospitalisation Privée de l'Océan Indien

Offre de soins de santé à la Réunion : les établissements privés réclament une prise en compte de leurs spécificités

  • Publié le 22 octobre 2020 à 16:39

La fédération de l'hospitalisation privée de l'Océan Indien (FHP OI) sollicite le soutien des parlementaires réunionnais pour porter sa demande de placement du secteur de la santé en compétitivité renforcée, pour répondre au besoin de renforcement de l'offre de soins et de l'autonomie sanitaire de La Réunion.

Deux amendements ont été déposés par les députés Karine Lebon et David Lorion, dans le cadre de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2021 actuellement débattu à l’Assemblée nationale. 

La FHP OI demande le placement du secteur de la santé à La Réunion en  compétitivité renforcée pour compenser les pertes occasionnées par le retrait du  crédit d’impôt sur la compétitivité et l’emploi (CICE), il y a deux ans. 

Dans le cadre du CICE, les cliniques privées – comme l’ensemble des entreprises  ultramarines – bénéficiaient d’un crédit d’impôt qui s’élevait à 9% de leur masse  salariale. Depuis le 1er janvier 2019, la disparition du CICE a été compensée par une  baisse des charges sociales employeurs à hauteur de 6%. Pour les établissements  de santé privés réunionnais, le changement de dispositif a occasionné une hausse  des charges comprise entre 2,5 millions et 3 millions d’euros, rien qu’en 2019. 

Ajoutées aux réformes de financement actées entre 2014 et 2018, qui avaient déjà  fortement impacté le secteur privé, ces pertes viennent encore fragiliser des  établissements pourtant indispensables dans la structuration de l’offre de santé au  plan local. 

Raison pour laquelle la FHP OI milite depuis deux ans pour le classement des  entreprises réunionnaises de la santé en secteur de compétitivité renforcée, ce qui  leur permettrait de bénéficier d’une exonération des cotisations patronales sur les  salaires allant jusqu’à 2 SMIC. 

À La Réunion, la masse salariale des établissements de santé privés représente entre  50% et 70% de leur chiffre d’affaires, ce qui en fait leur premier poste de dépenses.

Tout en remerciant les députés réunionnais et leurs cosignataires d’avoir porté sa  demande jusqu’à l’Assemblée nationale, la FHP OI regrette que le rapporteur du  gouvernement n’ait pas pris en compte les besoins spécifiques du territoire en termes d’offre de soins, avec une densité de lits et de médecins par habitant bien moindre  que dans l’Hexagone. 

La FHP OI se tourne désormais vers la prochaine étape de l’examen du PLFSS et  appelle désormais les sénateurs réunionnais à soutenir ses amendements. 
Alors que le gouvernement a de nouveau déclaré le 17 octobre 2020 l’état d’urgence  sanitaire avec la volonté de le prolonger jusqu’en février prochain, la crise a mis en  exergue les besoins et failles de l'offre de soin nationale. C’est pourquoi la FHP OI  s’étonne que le secteur de la santé réunionnais ne soit pas traité de manière  spécifique et prioritaire afin qu’il puisse rattraper son retard.

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