Santé

Attention à la dengue

  • Publié le 2 juin 2004 à 00:00

En mars 2004, plusieurs cas inhabituels de dengue avaient été détectés à La Réunion. Selon un bilan effectué en ce mardi 1er juin 2004 à la D.R.A.S.S (Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales),150 cas ont été recensés. 58 d'entre eux ont été confirmés par une analyse biologique et 92 autres cas restent suspects. Sans doute en raison d'une chute des températures l'épidémie serait en train de régresser

"Depuis le 10 mai, on est dans une phase de diminution. Le plus dur est derrière nous" affirment les intervenants non sans une certaine réserve.
En effet, le risque n'est pas pour autant écarté. Le responsable de ce fléau est un moustique, l'Aedes Albopictus, reconnaissable à son aspect zébré noir et blanc. La femelle donne naissance à des larves aquatiques. Mais ces ?ufs de moustiques peuvent vivre plusieurs mois sans eau. Il suffit ensuite d'une petite flaque d'eau ou d'une forte pluie pour redémarrer le cycle de la dengue. Comme ce fut le cas pour l'épidémie de 1977-1978.

Trois communes

90% de l'épidémie actuelle se concentre sur trois communes de l'île : le Port, la Possession et Saint Paul. Quelques cas isolés existent malgré tout, notamment à la Rivière Saint Louis, à Saint André, à Saint Benoît et Saint Denis.
Cette épidémie touche surtout les personnes d'âge mûr et très peu d'enfants. Les symptômes de la dengue restent difficiles à distinguer car ils sont similaires à ceux de la grippe : fortes poussées de fièvre, maux de têtes, courbatures très accentuées. Il n'existe pas de traitement efficace connu à ce jour. Le seul moyen de lutte est encore aujourd'hui de s'y prévenir en appliquant les recommandations données par les professionnels de la santé.

Les mesures de lutte

Malgré la possible régression, la surveillance se poursuit. Un réseau d'une vingtaine de médecins a pour tâche d'identifier les cas suspects. Ceux-ci sont ensuite analysés dans des laboratoires. 40 agents sont également déployés sur les sites contaminés. "Mais ce n'est pas avec 40 agents qu'on pourra mener une action globale. Il faut trouver d'autres relais" assure Julien Thiria, ingénieur sanitaire à la D.R.A.S.S. Une campagne de communication plus vaste a d'ores et déjà été lancée en partenariat avec les communes de l'île. Une distribution de prospectus informe la population des risques encourus. "Les gens doivent avoir conscience que c'est une lutte communautaire. Le vecteur de transmission se trouve dans nos jardins, dans nos cours et donc élevé indirectement par chacun d'entre nous" ajoute Jean-Louis Solet, épidémiologiste de la Cellule Inter-régionale d'Epidémiologie de la Réunion et Mayotte (CIRE).

Florence Prianon
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