Compagnie arienne

Deux jours de répit pour Air Bourbon

  • Publié le 1 décembre 2004 à 00:00

Air Bourbon sera-t-elle liquidée ou sera-t-elle placée en redressement judiciaire? Le mercredi 1er décembre 2004, le tribunal de commerce de Saint-Denis s'est donné jusqu'à vendredi pour trancher la question. Érick Lazarus, le P.D.-G. de la compagnie, voit dans "un signe d'espoir" dans la mise en délibéré de l'affaire et se dit "confiant". Les premiers voyageurs d'Air Bourbon bloqués à La Réunion depuis samedi quitteront l'île ce jeudi matin

C'est pour permettre à Érick Lazarus "de justifier les éléments" qu'il a présentés au tribunal que les juges du commerce ont mis le dossier en délibéré. En clair, les magistrats veulent en savoir plus sur les investisseurs prêts à renflouer la compagnie et surtout obtenir plus de garanties sur leur crédibilité. Peu de choses ont filtré quant à l'identité de ces financeurs, mais il est probable qu'ils soient extérieurs à l'île. Ils viendraient ainsi s'ajouter à un collectif qui s'est constitué localement lundi.

Collectif d'aide

Plusieurs chefs d'entreprises ou de simples particuliers ont décidé de lancer une collecte en faveur de la compagnie. "Nous avons réussi à collecter 30 000 euros en 24 heures. Si le tribunal accepte de placer l'entreprise en redressement judiciaire, nous sommes quasiment certain de pouvoir trouver 1 million d'euro. Ce n'est pas assez bien sûr pour faire repartir Air bourbon, mais c'est un début" expliquait mercredi Charles Henri Gérard, conseiller municipal de Saint-Denis. En compagnie de plusieurs de ces investisseurs potentiels, il est venu assister à l'audience du tribunal de commerce.
Regroupés dans le hall du tribunal, une cinquantaine de salariés de la compagnie étaient également présents. En uniforme, hôtesses, stewards, personnels au sol ont longuement applaudi Érick Lazarus à son arrivée. "Je vous remercie, vous êtes ma famille" leur disait, très ému, le P.D.-G. de la compagnie. "Toutes ces personnes qui nous apportent leur soutien entreront ensuite dans le capital de la société" affirmait-il en faisant allusion aux collectifs des chefs d'entreprise, à celui des passagers "prêts à payer 100 euros chacun pour nous aider"

Lueur d'espoir

Accompagné des cadres de l'entreprise, il est ensuite aller présenter son dossier aux magistrats. À huis clos. L'audition a duré un peu plus d'une heure, le délibéré trois quart d'heure puis les juges ont accordé 48 heures supplémentaires à Éric Lazarus. "C'est important que l'affaire n'ait pas été jugée immédiatement. Cela laisse une lueur d'espoir pour vendredi" commentait le P.D.-G. de la compagnie. Pour le cas où l'entreprise serait placée en redressement judiciaire "nous serons en mesure de faire voler notre avion dès le milieu de la semaine prochaine" notait le chef d'entreprise.
Par ailleurs, environ 500 passagers bloqués à La Réunion par la brusque cessation d'activité d'Air Bourbon, devraient embarquer ce jeudi matin sur un vol spécial en direction de Lyon et Paris. Une deuxième rotation est prévue pour vendredi matin.
À leur arrivée dans l'île, les deux avions auront à leur bord des voyageurs bloqués en métropole. Ces deux vols affrétés par l'État, le conseil régional et le conseil général par le biais d'Air Austral et Corsair sont réservés aux passagers ayant déjà commencé leur voyage et prioritairement à ceux qui devaient voyager entre le 27 novembre et le 5 décembre. Les voyageurs doivent toutefois s'acquitter d'une somme de 300 euros pour obtenir leur billet. Une prise en charge du conseil général de La Réunion est proposée aux personnes qui n'ont pas les moyens de payer cette somme.
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