Résultats de l'enquête de séroprévalence sur le chikungunya

80% de la population menacée

  • Publié le 9 mars 2006 à 00:00

Selon les résultats de l'enquête de séroprévalence menée par le centre d'investigation clinique de La Réunion, 20% des Réunionnais ont déjà été contaminés par le chikungunya et 80% de la population risque de contracter la maladie. Ces chiffres, souligne le préfet, "rappellent à une plus forte vigilance, la lutte contre l'épidémie doit plus que jamais continuer"

Plus de 80% de la population réunionnaise présente le risque de contacter le chikungunya, soit 4 personnes sur 5. C'est ce que soulignent les résultats de l'enquête de séroprévalence menée par le centre d'investigation clinique de La Réunion. Ces chiffres préliminaires rappellent à une plus forte vigilance, la lutte contre l'épidémie doit plus que jamais continuer.
Cette enquête réalisée auprès de 567 femmes enceintes entre le 15 janvier et le 15 février 2006 a révélé, après analyse sanguine, que 19% de ses futures mamans avaient bien contracté le virus.

Les porteurs sains sont très rares

"Ces résultats semblent notamment indiquer que les formes asymptomatiques sont très rares, le nombre de porteur sain est très faible" a indiqué Patrick Hervé, délégué régional à la recherche et à la technologie. En conclusion si 20% des Réunionnais ont déjà contracté le virus, les 80% restants ne sont pas à l'abri et représentent une population à risque.
Extrapolé à la population réunionnaise ce pourcentage de 19% correspondrait à une population infectée de l'ordre de 150 000 personnes. "Si l'on compare ce chiffre avec celui du 23 février, communiqué par l'institut de veille sanitaire, qui était de l'ordre 157 000 personnes atteintes, l'on se rend compte que les résultats sont très proches" note Patrick Hervé. Selon lui, cette concordance des chiffres met fin aux nombreux débats quant à l'ampleur réelle de l'épidémie.

Continuer la lutte

Pour le préfet, Laurent Cayrel, la seule réponse à cette menace reste la lutte anti-vectorielle. "Il s'agit d'une lutte qui va durer dans le temps car elle est plus que jamais nécessaire. Les actions de démoustication ont repris depuis hier et ne baiseront pas en intensité dans les prochains mois" souligne-t-il. D'autres actions sont également prévues. Dans ce cadre, une campagne de communication sera mise en place. Des messages forts seront diffusés en direction de la population afin de pérenniser les comportements individuels de lutte et de protection. Ils s'adresseront plus particulièrement aux personnes à risque afin de maintenir une forte vigilance. Une nouvelle enquête de séroprévalence sera menée en juin 2006, elle permettra de réajuster les moyens de lutte contre le chikungunya.

Ingrid Koenig
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