Election présidentielle de l'Union des Comores

Les Comoriens ont voté dans le calme

  • Publié le 14 mai 2006 à 00:00

Moroni, dimanche 14 mai 2006 (HZK-Presse) - C'est sous la haute surveillance de la mission africaine de sécurisation des élections (Amisec), que les 300.000 électeurs Comoriens ont voté ce dimanche. Ils avaient le choix entre trois candidats. Le vainqueur présidera l'union des Comores jusqu'en 2010. Selon les premières informations, les opérations de vote se sont déroulées dans le calme. Les résultats seront connus dans un ou deux jours, mais dès ce lundi une grande tendance devrait se dégager. Le dirigeant religieux Ahmed Abdallah Sambi est le grand favori

Les électeurs avaient le choix entre Ahmed Abdallah Sambi (alias Ayatollah), Mohamed Djaanfari et Ibrahim Halidi. C'est-à-dire entre les trois candidats victorieux de l'élection primaire du 16 avril dernier à Ndzouani (Anjouan). C'est en effet à cette île que revient le tour de présider l'Union après le mandat de Ngazidja (Grande Comore) dont est originaire le chef de l'Etat sortant Azali Assoumani. L'élection se déroule suivant le mode de scrutin à un tour sur l'ensemble des trois îles indépendantes (Grande Comore, Ajouan, Mohéli)

Dans la capitale, (Moroni - Grande Comore) la plupart des bureaux de vote ont ouvert avec retard. Les matériels électoraux n'étaient pas arrivés à 8 h 30, alors que les électeurs attendaient dès 7 heures.

Quant au déroulement du vote, des erreurs ont été constatées dans les listes électorales. C'est le cas par exemple à Magoudjou 2, à Moroni où un électeur porteur de la carte n°111 n'a pas pu accomplir son devoir civique, le même numéro étant attribué à un autre électeur portant un nom différent. Un autre citoyen, Soidri Msaidié, qui s'est présenté au bureau Magoudjou 3 avec son ancienne carte (avec laquelle il avait déjà voté 5 fois de suite depuis 2001), s'étonne de ne pas figurer sur la liste électorale.

À Ndzouani (Anjouan) le déroulement des opérations de vote s'est sensiblement amélioré par rapport aux primaires du 16 avril dernier où il a été constaté un retard considérable dans le démarrage du scrutin, surtout dans la région de Nioumakélé. À Mohéli, aucun incident n'a été signalé et tout semble se passer dans le calme.

Le chef de l'Etat sortant, Azali Assoumani, accompagné de sa femme, a voté à Mitsoudjé, son village natal. À sa sortie du bureau de vote, il s'est félicité du bon déroulement de l'élection. Pour le colonel Azali "ce 14 mai est un moment crucial pour le pays. Il doit consacrer le choix du peuple comorien et parce qu'il constitue le fruit de la volonté de toutes les parties de jouer le jeu de la démocratie, après les années du séparatisme".

À une question posée par un journaliste étranger, s'il n'avait aucune intention de s'accrocher au pouvoir, le colonel Azali a répondu "la question est déjà dépassée, puisque les deux phases de l'élection présidentielle sont réalisées avec succès. Je remettrai le pouvoir le 25 mai prochain [date prévue pour l'investiture du nouveau président de l'Union, ndlr]". Il conclut en se félicitant d'être parvenu au "stade de l'alternance démocratique" qui démontre, selon lui "la maturité du peuple comorien".

En marge du scrutin, des tentatives de fraude ont dénoncées depuis le milieu de la semaine. Une affaire implique un membre de la Commission nationale électorale, Ahmed Haliba, arrêté en flagrant délit de détention frauduleuse de cartes d'électeur. Il est toujours entre les mains de la mission africaine de sécurisation des élection (Amisec) qui poursuit ce dimanche les investigations afin de remonter la filière de ce réseau.

Ahmed Haliba a été arrêté en possession de 393 cartes. Il se défendrait en faisant porter la responsabilité à d'autres membres de la Cnec. Il accuserait ainsi le président de la Cnec, Abdérémane Hilali, seule autorité habilitée à signer les cartes d'électeur. Soupçonné de complicité dans l'opération, le directeur de cabinet du secrétaire d'Etat en charge des élections devrait aussi être entendu.

El-Had Said Omar
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