Bilan du cyclone

Gamède le capricieux

  • Publié le 2 mars 2007 à 00:00

Le cyclone s'est éloigné mais a laissé des traces. Dans les familles endeuillées, sur les routes, sur les paysages et dans les esprits. Gamede a surpris par la violence des phénomènes qui l'accompagnaient : houle du siècle, pluies diluviennes, crues et vent particulièrement violents. Retour en images sur les frasques d'un cyclone qui ne voulait pas partir.

Avec deux passages en 48 heures, le pont de la rivière Saint-Etienne effondré et des records de houle, Gamède a joué avec les nerfs des Réunionnais qui se souviendront longtemps de lui. D'abord parce que l'un des ponts de la Rivière Saint-Etienne, axe majeur qui relie le sud et le nord, a été emporté par la violence de la crue. Le second pont est rouvert depuis ce vendredi 2 mars 2007 mais il ne peut absorber toute la circulation. Du coup de graves embouteillages risquent de pénaliser les habitants des deux rives pendant plusieurs semaines. La reconstruction du pont détruit devrait coûter plus de 30 millions d'euros. La route du littoral doit également être réparée sur plusieurs endroits et au total, sera restée fermée plus d'une semaine. Sa réouverture est prévue pour ce dimanche
Côté destruction toujours, la plateforme installée pour l'analyse géologique des fonds marins de Saint-Denis a été emportée par la mer. Elle apporte donc la réponse à la question qu'elle posait : la création d'une plage devant le Barachois paraît difficile...
Les affres de la houle ont également emporté deux camions bar sur le littoral de Saint-Paul et offert aux badauds un spectacle époustouflant de violence. Des tombes se sont même affaissées au cimetière marin. Mais les caprices cycloniques ne font pas que détruire. Plusieurs restes humains remontant au XVIIème siècle et des ancres marines datant probablement de la fin du XVIIIème ont été découvertes alors qu'ils étaient enfouis sous plusieurs mètres de sable.

Crainte de la pénurie

Les hauts de l'île ont été balayés par des vents de plus de 200 km/heure et il est tombé plus de 1,20 mètre d'eau sur la Plaine des Cafres, ravageant les cultures et tuant plus de 400 têtes de bétail.
Gamede a également endeuillé deux familles. D'abord, une Tamponnaise de 45 ans a bravé l'interdiction et traversé un radier. Sa voiture a été emportée par les flots et elle n'a pas survécu. Ensuite, un jeune homme de 28 ans s'est noyé aux Avirons, alors qu'il rentrait à pied de Piton Saint-Leu.
Par ailleurs, ce cyclone n'a fait qu'aggraver les problèmes d'alimentation en eau que connaît le sud de l'île depuis deux mois maintenant. Les habitants du Tampon, Petite-Ile, Saint-Joseph, Entre-Deux, Montvert et Saint-Pierre ont été particulièrement pénalisés.
Sans compter les craintes de pénurie qui ont poussé de nombreux anxieux de la jauge et du frigidaire dans les stations essence et les supermarchés pour faire le plein. Ces mêmes craintes ont poussé le préfet à décider d'un arrêté bloquant les prix des denrées alimentaires à leur niveau d'avant cyclone.
Gamède s'éloigne et la vie reprend doucement son cours. Restent les problèmes de circulation, d'eau et les familles endeuillées. Gamède aura fait parler de lui bien au-delà des frontières du département. Et fait ressortir les problèmes structurels d'aménagement que connaît l'île.
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