Une centaine de personnes dont une vingtaine de journalistes spécialement venus de métropole. Ce n'était pas la foule des grands jours à l'aéroport Roland Garros ce vendredi 23 mars 2007, mais il y avait pourtant nettement plus de monde que lors deux précédents séjours de François Bayrou à La Réunion en août et décembre 2006.
Le fait que dans l'Hexagone les sondages place le candidat UDF en troisième position pour l'élection présidentielle n'est sans doute pas étranger à cela, même si localement il n'y a pas de forte implantation de ce partiFrançois Bayrou a semblé le premier surpris par cet accueil enthousiaste, mais il s'est très vite adapté à la situation. "J'avais dit que je reviendrai à La Réunion et bien je suis revenu" a-t-il souligné.
"On ne sait pas où vous êtes"
Il s'est rendu sur le marché des Camélias tout de suite après avoir quitté l'aéroport. Pendant plus d'une heure, au hasard des étals, il a discuté avec les forains et les acheteurs.
Il a été question des problèmes posés aux agriculteurs, du montant des minima sociaux ou encore du manque d'emploi
Le contact a été plutôt bon même si quelques échanges ont été assez rudes, comme avec ce bazardier qui lui lançait "un coup vous êtes à droite, un coup à gauche, on ne sait pas où vous êtes". Le candidat UDF s'est contenté sourire sans répondre.
Pas de rencontre avec Jean-Paul Virapoullé
À noter que François Bayrou ne rencontrera pas Jean-Paul Virapoullé ancien chef de file de l'UDF locale passé depuis dans le camp de l'UMP. "Non je ne le rencontrerai pas. Je n'ai pas envie de faire semblant. Ce n'est pas dans mon idée de me lancer dans des négociations politiques" a t-il indiqué.
Vers 16 heures, François Bayrou avait rendez-vous avec des acteurs de la filière lait à la Cilam à Saint-Pierre. L'occasion pour lui de découvrir le mode de production et transformation laitière à La Réunion.
Il a été accueilli par Paul Martinel, président directeur de la Cilam et Yves Evenat, directeur de la Sicalait qui ont salué "le Béarnais". La visite a commencé par l'atelier UHT pour voir la production de lait en brique Piton des Neiges. Un passage pour chaque étape du processus et le cap a été mis en direction de la cour de l'usine où un buffet de fromages pays l'attendait.
Adaptation de la réglementation
Les éleveurs ont pu faire passer certains messages, concernant les réglementations européennes notamment. Les agriculteurs réclament la possibilité d'adapter certaines d'entre elles au contexte local : insularité et climat tropical. Leur requête a été entendue : "on n'est pas obligé d'appliquer dans un pays tropical des règles qui sont élaborées dans des pays froids. Il faut que quelqu'un s'occupe de ça" a noté le candidat UDF.
Après avoir félicité les fromagers et largement honoré leur buffet, François Bayrou répondu à quelques questions des journalistes. Il s'est prononcé pour une adaptation du principe de droit du sol en termes de nationalité. "Je suis favorable à ce que la nationalité française ne soit pas accordée à tout le monde. Je suis un antiraciste viscéral mais en Guyane ou à Mayotte par exemple, il faut réfléchir à ce que la nationalité française ne soit pas automatique".
Il est ensuite retourné le cap a Saint-Denis où il devait tenir un meeting.
Le candidat Bayrou regagnera Paris samedi soir après une journée de visite à Mayotte.
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