Filière letchis

Tendance à la baisse pour le fruit rouge

  • Publié le 21 décembre 2009 à 12:50

Après une année 2008 exceptionnellement féconde, les producteurs accusent une baisse de 30 à 40% de leur production de letchis cette année, selon la chambre d'agriculture. Le pic de production se situe généralement entre le 10 et le 15 décembre. Cette année, force est de constater que les prix ne sont pas descendus en deçà de 2 euros. Les amateurs du petit fruit rouge auront quand même largement de quoi satisfaire leurs papilles.

De la baisse de production du fruit rouge, annoncée par la chambre d'agriculture, naît un espoir. Cette année en effet, peu de letchis devraient pourrir sur leur pied, ni mangés ni vendus, comme ce fut le cas de 20% à 30% d'entre eux l'année dernière. En 2008, les producteurs avaient obtenu près de 6.000 tonnes de letchis sur leur surface de 677 hectares de plantations répartis dans l'île. C'est trop, beaucoup trop pour les 800.000 habitants de l'île. Un excès qui avait conduit les producteurs à laisser mourir le fruit de leur travail plutôt que de les vendre à perte. On peut donc espérer que ce problème ne se pose pas avec autant de violence pour la production 2009.

Alors que la saison bat son plein et que les étals en bord de routes regorgent de grappes de fruits bien rouges, la chambre d'agriculture prévoit donc une baisse de production de 30 à 40%. De nombreux facteurs peuvent expliquer diminution. Pour commencer, la pousse des letchis connaît un phénomène d'alternance, comme sur d'autres arbres fruitiers tel que le manguier. " Si un arbre à letchis a beaucoup donné une année, il y a de fortes chances que l'année suivante soit moins productive, comme on l'observe en ce moment même ", explique Yannick Soupapoullé, responsable de la filière végétale à la chambre d'agriculture. Par ailleurs, l'attention que portent les producteurs à leur terre, et à leur plantation de letchis en particulier, varie grandement de l'un à l'autre.

Mais cette année la région du Sud est particulièrement touchée par la baisse contrairement à l'Est et notamment à Saint-Benoît qui connaît une année faste. Et le mystère de cette disparité demeure, pour l'heure, entier. "L'année dernière à Sainte-Anne, toute une partie d'une même plantation s'est révélée très productive, l'autre pas du tout. On ne se l'explique toujours pas", rappelle le responsable de la filière végétale, pour expliquer le peu de réponse qu'apportent les spécialistes à cette question. " On s'attendait à avoir moins de letchis parce qu'on anticipait le système d'alternance. Mais on n'avait pas prévu une baisse aussi importante dans le Sud par rapport à l'Est. Nous en cherchons les causes, mais il se pourrait que nous ne trouvions pas ", continue le responsable agricole.

Entre 2001 et 2008, la surface plantée en letchis est passée de 950 ha à 677 hectares. Une chute vertigineuse et surtout régulière qui la chambre d'agriculture explique par le peu de débouchés pour la production. Seules 200 à 300 tonnes de letchis sont exportées chaque année, depuis quinze ans. Par manque de rentabilité, de nombreux producteurs, qui n'appartiennent pas aux quelques privilégiés exportateurs, détruisent une partie de leurs arbres afin de se tourner vers d'autres plantations plus lucratives.


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