Parc National de La Réunion

Au chevet du vestige de la forêt semi-sèche

  • Publié le 30 juin 2010 à 09:00

Ce mardi 29 juin 2010, des experts des Mascareignes ont visité le site de La Grande Chaloupe dans le cadre d'un atelier de travail organisé par le Parc national de La Réunion. Ces échanges s'inscrivent dans le projet européen Corexerun. L'objectif est la restaurer et reconstituer la forêt originelle du nord-ouest de l'île, dite semi-sèche.

À La Réunion, il ne reste qu'1% de la forêt semi-sèche. "Les principales reliques se trouvent dans le massif de La Montagne" indique Pascal Truong, coordinateur du projet au Parc National. Cette forêt indigène abritant 24 espèces végétales protégées est menacée par l'introduction d'espèces envahissantes. "Une fois introduites, les espèces exotiques se naturalisent et prennent la place des espèces locales", explique Pascal Truong.

"L'envahissement a principalement été causé par le déboisement, le pâturage et les feux dus au climat chaud et sec du nord-ouest de l'île", ajoute Pierre Thueux, assistant technique de terrain au Parc National. Parmi ces végétaux nuisibles, figurent le choka vert, l'avocat marron, le galabert, ou encore la liane papillon, "une des plus envahissante au monde" précise Pierre Thueux.

Le projet européen Life + Corexerun (conservation et reconstitution de la forêt xérophile* de La Réunion) a fait appel à des botanistes de La Réunion mais également de Maurice et Rodrigues. Pour le Parc de La Réunion, cette rencontre est l'occasion de bénéficier de l'expérience d'autres organismes tel que le Parc National des Gorges de la Rivière Noire (Rodrigues) et la Mauritian Wildlife Foundation. "À Maurice nos actions de restauration et de conservation ont débuté il y a 15 ans et ont été fructueuses" indique Jean-Claude Savathian, botaniste de la Mauritian Wildlife Foundation.

Coordonné par le Parc national de La Réunion, le programme Corexerun, est le premier à bénéficier d'un financement européen Life +. Prévu sur 5 ans jusqu'à 2013, le projet vise à restaurer 30 hectares et reconstituer 9 hectares de forêt semi-sèche sur la zone de la Grande Chaloupe. "La restauration de la forêt semi-sèche en luttant activement contre les espèces envahissantes et en renforçant les espèces locales" explicite Pascal Truong, "et d'autre part la reconstitution, c'est à dire refaire une forêt à partir de zéro", ajoute-t-il. "Dans les milieux ouverts comme la plaine des Allèzes, tout reste à faire" déplore Pierre Thieux, en montrant un bois de demoiselles isolé, une espèce indigène encerclée par des chokas verts.

Les récoltes de semences pour la replantation et l'état des lieux des zones à restaurer font partie des actions en cours. Cette rencontre avec les experts de toute les Mascareignes participera à orienter la conduite à suivre pour restaurer et reconstituer la forêt semi-sèche réunionnaise.



*xérophile: caractéristique de milieux pauvres en eau
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