Nouveaux animaux de compagnie

Les perroquets s'invitent dans les salons

  • Publié le 21 mai 2011 à 07:00

Les chiens et les chats auraient-ils du souci à se faire ? Simple effet de mode ou véritable passion, les Réunionnais craquent de plus en plus pour les NAC (nouveaux animaux de compagnie). Souris, perroquets, serpents ou encore poissons rares sont les vedettes des animaleries et tendent à s'introduire dans les foyers de l'île. Mais les acquéreurs doivent prendre des précautions.

Derrière les NAC se cachent des familles d'animaux de taille et de couleur différentes : rongeurs, oiseaux, reptiles ou encore insectes. Leur coût peut varier selon les espèces, de neuf euros pour un hamster à 2500 euros pour un perroquet, en passant par les furets à 250 euros.

Effrayant, repoussant, manquant d'esthétisme, bizarre...Voilà les mots qui peuvent venir à l'esprit quand on évoque les araignées, serpents, rats et autres gerbilles. Pourtant, ces nouveaux animaux de compagnie connaissent un réel engouement auprès des Réunionnais.

L'appellation NAC a été donnée dans les années 1980 par un vétérinaire lyonnais qui recevait souvent dans son cabinet des animaux exotiques et des rongeurs. Depuis, on regroupe sous ce nom tous les animaux domestiques qui sortent de l'ordinaire, qui ne sont ni des chats ni des chiens.

"Les Réunionnais s'intéressent aux NAC parfois par simple curiosité ou par effet de mode. Mais le plus souvent, c'est parce qu'ils leur vouent une vraie passion", commente Océane Chalmeaux, vendeuse dans une animalerie de Saint-Denis. Dans ce commerce, ce sont les oiseaux qui obtiennent le plus de faveur. Leur chant et leur beauté séduisent bon nombre de férus d'ornithologie. La vendeuse poursuit : "En ce moment, les perroquets font fureur auprès de la clientèle". Et les espèces se vendent à prix d'or : l'achat d'un cacaotès "élevé à la main" (il se pose sur les bras et les épaules de son maître et ne s'enfuit pas même s'il est hors de sa cage) peut ainsi atteindre les 4 000 euros.

Dans cette animalerie, on trouve également des rongeurs et des poissons. Lapins nains, hamsters et octodons (petits rongeurs) accrochent le regard à l'entrée du magasin. Deux fillettes s'amusent à regarder les souris et finiront par acheter celle qu'elles considèrent comme "la plus mignonne", en échange de cinq euros. L'animalerie propose aussi à la vente des tortues terrestres , mais aucun autre reptile. Selon Océane Chalmeaux, "les serpents et les lézards ont tendance à effrayer les gens". Pourtant, d'après Eric Lengagne, gérant d'une animalerie de Saint-Paul, "ces espèces ont connu un fort succès il y a trois à quatre ans". Depuis, la demande s'est stabilisée, mais les serpents, iguanes et lézards ont toujours leur public.

Mais avant d'adopter un nouvel animal de compagnie, il y a des éléments à prendre en compte. Parmi les NAC, il y en a qui sont à l'origine des animaux sauvages. Certains sont à approcher avec précaution puisqu'ils possèdent un venin, des griffes ou des dents pouvant causer des dégâts pour l'homme, la faune et la flore. La détention de certaines espèces non domestiques est soumise à autorisation préfectorale et au marquage obligatoire au sein des élevages d'agrément. C'est le cas par exemple des belettes, loutres, paons ou tortues radiata. Pour avoir plus de renseignements et se faire délivrer un certificat de capacité, il faut contacter les services de la DAAF (direction de l'agriculture, de l'alimentation et de la forêt).

"Les clients doivent aussi prendre conscience que l'on n'adopte pas un NAC si l'on n'a pas l'intention de lui donner des bonnes conditions de vie", souligne Eric Lengagne. En effet, la règle d'or pour acquérir un NAC - et tout autre animal d'ailleurs -, est d'abord "de se renseigner sur les besoins de l'animal", surenchérit Jean-Marc Devroye, vétérinaire spécialisé en faune sauvage. "Il faut offrir au NAC une alimentation adaptée, un environnement serein, un bon équipement en cage, en terrarium...Le client ne doit surtout pas céder à l'achat coup de coeur sans connaître l'animal", prévient-il. Ainsi, un serpent qui coûte 40 euros peut entraîner des dépenses en équipement allant jusqu'à 300 euros.

Pour Jean-Marc Devroye, "les NAC ne détrônent pas encore les traditionnels chiens et chats, mais il y a davantage d'animaux sur le marché et davantage d'équipements spécifiques". Concernant les soins vétérinaires à donner à ces nouveaux animaux de compagnie, les vétérinaires sont amenés à mieux se former, mais la spécialisation NAC n'a pas encore été créée.

Samia Omarjee pour

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