Première mondiale - Tendinite du cheval

Un nouveau traitement élaboré à La Réunion

  • Publié le 4 septembre 2011 à 07:00

La société STEMIS, basée à la CYROI (Cyclotron Recherche Océan Indien) à la technopole de Saint-Denis, a présenté ce vendredi 2 septembre 2011, un nouveau protocole en matière de traitement de la tendinite chez le cheval. Première mondiale, ce protocole permet la réinjection de cellules souches directement au tendon de l'animal blessé. Il pourrait être, dans le futur, envisagé dans le traitement des tendinites chez l'homme.

Spécialisée dans le développement et la recherche d'outils en matière d'utilisation de cellules souches en médecine régénérative humaine et vétérinaire, la société réunionnaise STEMCIS affirme avoir mis au point un nouveau traitement de la tendinite chez le cheval. L'opération consiste à une injection de cellules souches autologues, à savoir du même individu.

Réalisée pour la première fois le mercredi 13 juillet sur Mathusalem, un cheval du centre épique de Bourbon souffrant de tendinite chronique depuis plusieurs mois, l'opération s'est montrée concluante. "En trois semaines, grâce à un suivi hebdomadaire par échographie, nous avons constaté que le tendon a été réparé et a retrouvé une structure normale. Ce qui a fait gagner Mathusalem deux à trois mois de convalescence. Sans ce traitement, il aurait continué à boîter", indique Régis Roche, directeur général de STEMCIS.

Pour le directeur général de la structure, ce nouveau protocole s'appuie sur une originalité. "La graisse est prélevée par une liposuccion. Elle est aspirée grâce à une canule introduite sous la peau. Ce qui nous différencie de nos concurrents qui pratiquent une opération", précise-t-il. Une méthode qui n'est pas douloureuse pour le cheval.

Selon l'entreprise, cette méthode se démarque également de la concurrence internationale, dans la mesure où, ce nouveau protocole permet le prélèvement et l'injection des cellules souches, dans le même acte opératoire, en à peine trois heures. Ses deux seuls concurrents mondiaux privilégient, en effet, la culture des cellules pendant plusieurs jours avant la réinjection. "C'est une première mondiale au titre que les cellules souches sont récupérées dans la graisse puis réinjectées en en quelques heures seulement", affirme Régis Roche.

Le tissu adipeux est prélevé sur place, au centre équestre, il est examiné, par la suite, au laboratoire. "On peut imaginer le tissu adipeux comme une sorte d'éponge. Cette éponge sera dégradée par une enzyme que nous injectons au prélèvement. Toutes les cellules sont ensuite isolées et purifiées", explique Franck Festy, président de la structure et chercheur. Isolées, les cellules souches sont ensuite injectées directement sur le tendon blessé de l'animal. "C'est un travail assez technique dans la mesure où il y a différentes étapes de lavage et de dissociation du tissu adipeux et d'isolement des cellules souches", reconnaît Régis Roche.

Si cette opération marque un tournant dans le traitement des tendinites équines, Régis Roche note que l'envisager, un jour, sur un homme relève plutôt du "bénéfice risque". "L'utilisation des cellules souches actives est très réglementée. Ce n'est pas un problème d'éthique", explique-t-il. Néanmoins, le directeur général espère qu'en réalisant plusieurs centaines de cas, "cela accélèrera le processus du passage chez l'homme".

Le but de STEMCIS est, d'ensuite, produire un kit pour que les vétérinaires puissent reproduire l'ensemble de l'opération directement sur place. "Pour l'instant, ce kit n'est pas encore produit. Nous espérons réaliser un certain nombre de cas afin qu'il y ait des publications appuyant nos méthodes", souligne Régis Roche. L'entreprise envisage, ainsi, par la suite, se lancer sur le marché international, notamment au Qatar.

La société STEMCIS travaille actuellement, via ce procédé, sur d'autres pistes de traitement pour certaines pathologies, telles l'arthrose chez les chiens et l'incontinence chez la femme.

Emilie Sorres pour
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