Manifestations contre la vie chère sur l'île aux parfums

Les émeutes paralysent Mayotte

  • Publié le 6 octobre 2011 à 11:30

"Mayotte a de nouveau sombré dans le chaos le plus complet" ce mercredi 5 octobre 2011 selon le journal France Mayotte Matin. Le conflit qui touchait Mamoudzou et Kawéni a gagné Petite-Terre, mais aussi la brousse et le port de Longoni. Un aéroport est désormais protégé par l'armée de terre. L'économie est au point mort dans le 101e département français, tout comme les négociations. "Les commerces de Mamoudzou n'osent plus ouvrir leurs portes de peur de se faire piller" et "Kawéni devient un véritable champ d'affrontement entre forces de l'ordre, manifestants et casseurs", indique le journal Flash Infos Mayotte. Dans le département, seuls persistent "des actes de violence incroyable", souligne France Mayotte Matin.

Alors que les manifestations contre la vie chère rythment le quotidien de Grande-Terre à Mayotte depuis environ une semaine, les habitants de Petite-Terre sont entrés dans le mouvement ce mercredi 5 octobre 2011. La tension s'accroît sur l'île aux parfums, laissant place à de virulents affrontements entre forces de l'ordre et grévistes.

Ce mercredi 5 octobre 2011, à Petite-Terre, dès 5h du matin, le rond-point de Mayotte Première a été pris d'assaut par les manifestants afin de bloquer l'un des principaux axes routiers à l'aide de poubelles et de divers objets trouvés dans la rue. Le magasin Shopi a été obligé de fermer ses portes. Ce mouvement s'est renforcé aux alentours de midi pour perturber l'accès à l'aéroport. Les voyageurs ont donc été obligés de s'y rendre à pied. A noter que depuis ce mardi 4 octobre 2011, l'armée de terre a été dépêchée à l'aéroport pour sécuriser la structure. A Labattoir, le Jumbo Score n'a pas ouvert de la journée. Des objets ont été brûlés à Pamandzi.

A Grande-Terre, les blocages ont aussi commencé tôt dans la matinée. A Mamoudzou, la tension est montée d'un cran, avec des incidents tout au long de la journée. Forces de l'ordre et manifestants se sont affrontés à coups de jets de pierres, de grenades assourdissantes et de bombes lacrymogènes. Plusieurs blessés étaient à déplorer chez les manifestants, dont une femme enceinte.

A noter aussi que des barrages étaient dénombrés à Tsararano, Coconi, Pamandzi, et Koungou. Plusieurs tentatives de pillage ont eu lieu dans la journée à Mamoudzou et Kawéni. Un piquet de grève a été posé sur le port de Longoni. L'activité économique tourne au ralenti, de nombreux magasins se trouvant contraints de fermer leurs portes par peur des représailles. Les grévistes ont aussi mis feu au magasin Sodicash à Kawéni et au restaurant snack face à la trésorerie départementale.

Sept arrestations ont eu lieu dans la journée de mercredi. Deux personnes étaient encore à garde à vue mercredi soir. Les interpellations ont été mal vues par les grévistes qui sont allés interrompre les négociations entre les représentants syndicaux, la préfecture et les entrepreneurs dans la matinée. Les négociations ont repris dans l'après-midi. Seule avancée : les grévistes ont obtenu que la bonbonne de gaz passe à 25 euros. Mais cette avancée reste insuffisante pour les syndicats, qui réclament un alignement des prix sur ceux de La Réunion.

Entre caillassage, violence et pillages, Mayotte se retrouve dans le chaos et totalement paralysée. Les négociations et les manifestations se poursuivent ce jeudi 6 octobre 2011.

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