Incendie dans les Hauts de l'Ouest

Chaloupe Saint-Leu : le feu menace des fermes

  • Publié le 30 octobre 2011 à 08:30

Le pire a été évité de justesse dans les Hauts de la Chaloupe Saint-Leu dans la nuit du samedi 29 au dimanche 30 octobre. Le feu a franchi la route forestière des Tamarins. Attisé par un vent fort, il a ensuite foncé vers les fermes et les pâturages du chemin Vaudeville. Vers 21h30, le maire saint-leusien, Thierry Robert, a demandé aux familles d'évacuer le secteur. Les flammes se sont dangereusement approchées de l'exploitation de Morille Maillot. La famille et ses proches qui luttaient contre le feu en attendant les pompiers ont dû quitter les lieux précipitamment. Des informations des plus alarmantes indiquaient ensuite que la ferme avait brûlé et pris au piège les chevaux, les sangliers et les volailles de l'éleveur. Fort heureusement, il n'en était rien. Les Maillot ont pu s'en rendre compte dès le lever du jour. Leur maison et leur exploitation ont été sauvées. Du côté de la route forestière des Tamarins, le PC des pompiers a été déplacé en urgence à 3 heures du matin. Le feu menaçait sérieusement de l'attaquer. La situation semble s'être stabilisée dans les hauteurs des Makes.

"Depuis le début de l'après-midi, Morille Maillot sentait que le feu allait arriver chez lui. Il a lancé un appel au secours sur les ondes de Radio Freedom. Personne n'en a tenu compte", ne décolérait pas la famille de l'exploitant agricole, alors qu'elle croyait avoir tout perdu. Aidé par des amis et des voisins plus tôt dans la soirée, ils ont essayé de contenir le feu. Leurs moyens, des seaux et des tuyaux, étaient dérisoires face à l'ampleur des flammes.

"Les braises sautaient partout autour de nous à cause du vent. Des foyers éclataient de tous les côtés. On ne pouvait pas faire grand-chose", raconte Bernard Maillot, le neveu de Morille Maillot. C'est la reprise d'un vent violent qui a failli être à l'origine d'un drame. Attisées par les rafales, les flammes ont pris de cours les pompiers, exténués par la lutte acharnée et inégale qu'ils mènent contre le gigantesque incendie. Le feu est ensuite parvenu à franchir la route forestière des Tamarins avant de foncer sur les routes de la Chaloupe Saint-Leu.

Vers 21h, les flammes se rapprochant de plus en plus de l'exploitation des Maillot et d'autres fermes, le maire de Saint-Leu a donc pris la décision de faire évacuer le secteur. Chassés par une fumée âcre, Morille Maillot et ses proches ont été priés de quitter les lieux précipitamment. Mais ils ont refusé d'évacuer le secteur. "Nous ne sommes pas fous. Si le feu vient sur nous, nous évacuerons. Mais pour le moment, nous ne pouvons pas tout quitter comme ça. J'ai 11 000 poussins dans mon parc, je ne vais pas les abandonner", expliquait Bernard Maillot. La tension est montée quand les gendarmes ont tenté de faire évacuer ces habitants.

Vers 0h30, venus des autres zones de feu, les premiers camions de pompier sont arrivés sur les lieux. D'autres véhiculent de secours ont suivi. A 3 heures, le maire Thierry Robert a renouvelé son appel à l'évacuation : "Il ne faut pas attendre qu'il soit trop tard, il faut évacuer et commencer à mettre les animaux en sécurité". Dans la foulée, il annonçait que la ferme des Maillot avait brûlé. Il n'en a rien été. Les pompiers sont arrivés à temps pour sauver l'exploitation et le bétail.

Ce dimanche 30 octobre 2011, tous les éleveurs du secteur s'affairaient à vérifier que leurs animaux, souvent en liberté dans leur pâturage, n'avaient pas été victimes du feu. Les enclos ont été ouverts afin de permettre au bétail de s'enfuir en cas de danger. Le sinistre, lui, semble avoir été contenu, mais le vent, encore bien présent ce dimanche, provoque des sautes de feu.

Dans la nuit, des pluies de cendres se sont abattues sur le littoral, du Nord au Sud en passant par l'Ouest. Les flammes étaient visibles depuis la route des Tamarins.

Ce dimanche matin, une reconnaissance aérienne a été menée pour contrôler l'étendue des flammes. Les 200 personnels, envoyés en renfort de métropole, sont arrivés dans la matinée. Ils seront immédiatement confrontés au feu.

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