Agriculture

Sale temps pour les tomates

  • Publié le 30 mai 2012 à 07:00

Le prix du kilo de tomates reste élevé et il n'y a pas encore vraiment de raison que cela change... En cause, la sécheresse qui touche le sud de l'île mais aussi un virus nommé TYLC qui s'attaque aux tomates depuis plus de 10 ans. Certains agriculteurs ont déjà vu leur récolte décimée. Du coup, du plein champ, les maraîchers passent, petit à petit, à la serre.

L'information n'a échappé à personne : le prix du kilo de tomates atteint des sommets alors que les légumes ne sont pas très beaux...  La sècheresse qui a touché le sud de l'île, où sont majoritairement cultivées les tomates n'y est pas étrangère. Les coupures d'eau qui y ont succédé n'ont pas arrangé la chose. Aujourd'hui, les tomates paient un lourd tribu de ces mois passés sans une goutte d'eau.

Mais depuis 2000, c'est le virus TYLC, plus connu sous le nom de maladie des feuilles en cuillère, qui attaque les tomates préférées des réunionnais. " Il y a des accalmies, des fois ça remonte un peu. En ce moment, nous ne sommes pas dans une période d'explosion mais le virus est toujours là ", indique Pierre Tilma, chargé des cultures maraîchères à la chambre d'agriculture. Certaines parcelles ont pu être détruites à plus de 50%, faisant plonger le chiffre d'affaires de certains maraîchers.

Depuis l'identification du virus, la chambre d'agriculture prône des bonnes pratiques qui entrent peu à peu dans les moeurs. La première d'entre-elles est de planter des plans sains et suffisamment grands pour s'assurer de leur résistance en cas d'attaque. Car si le plan est en bonne santé, il sera moins affecté. La seconde est de bien étanchéiser les serres pour éviter que la petite mouche qui pique le plan et stoppe la circulation de la sève tandis qu'un champignon se greffe sur le pied de la tomate ne s'y introduise. D'ailleurs, " nous avons eu une augmentation de la production de tomates sous serre et une baisse du plein champ ", poursuit Pierre Tilma.

De 500 hectares il y a 10 ans, la culture de plein champ est passée à 200 aujourd'hui au profit de la serre. Sur les 12 000 tonnes de tomates produites par an, 7 000 le sont sous serre. Des habitudes anti virus qui entrent dans les moeurs. En revanche, les agriculteurs rechignent plus à choisir une autre variété de tomate que la fameuse " farmer ". Petite et allongée, elle garde la préférence des Réunionnais qui ont du mal à se faire aux autres variétés pourtant plus résistantes aux virus.

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