Le PCR lance son comité de rénovation

"Pour éviter une très longue traversée du désert"

  • Publié le 20 juin 2012 à 05:00

Après la débâcle historique enregistrée par le parti communiste réunionnais, un comité de reconstruction a été mis en place par le parti ce lundi 18 juin 2012. La décision a été prise par une quarantaine de dirigeants et militants représentant toutes les sections de l'île. "Cette reconsctruction est absolument nécessaire si nous ne voulons pas mourir. Il faut qu'elle soit profonde, qu'elle aille du sommet de l'organisation jusqu'à ses bases", précise l'un des participants à la réunion. "Il faudra bien arriver à admettre que la direction actuelle du parti doit passer la main au profit de représentants plus jeunes et plus en prise avec les réalités de terrain", ajoute plus crûment un autre militant. "C'est une priorité si nous voulons éviter une très longue traversée du désert" dit-il encore

Entre 150 et 200 personnes étaient attendues à la réunion de ce lundi soir au Port. "Dans un premier temps, on nous a dit que chaque section pouvait être représentée par une dizaine de militants. Finalement, on nous a indiqué que seuls deux ou trois représentants suffisaient", relate une militante du Nord. "Peut-être que la direction craignait que le débat ne parte dans tous les sens si les participants étaient trop nombreux", s'amuse un communiste de l'Est. Au final, une cinquantaine de personnes été présente et les débats ont été "riches, denses, décomplexés. Visiblement, les gens avaient besoin de dire les choses", commente une autre participante. Elle ajoute : "Il y a eu le constat de l'échec aux élections, son analyse sans tabou, et la volonté de redonner toute sa force au parti", ajoute-t-elle. Tous les points faibles ont été recensés, du manque de communication au départ très tardif des candidats en campagne, en passant par le manque d'explication". Précision importante : Paul Vergès, fondateur du PCR et président du parti, n'assistait pas à la réunion. Par contre, la quasi-totalité des élus et dirigeants étaient présents. Tous les candidats aux législatives et leurs suppléants, à l'exception notable d'Eric Fruteau, maire PCR de Saint-André, ont assisté à la réunion.

C'est Elie Hoarau, secrétaire général du PCR, et ex-candidat aux législatives dans la 4e circonscription, qui a présenté le rapport et l'analyse de la situation par le parti. "Son intervention a été très complète mais il n'est pas allé jusqu'au bout, sans doute pour laisser aux camarades la possibilité de s'exprimer", raconte un militant. Et effectivement, les interventions ont été nombreuses. "Dirigeants, candidats, militants, quasiment tout le monde a parlé. Tous ont souligné la qualité du discours d'Elie Hoarau, tous également ont souhaité aller au fond des choses", dit un autre militant.

En l'occurrence, il a été souligné que "le parti ne pouvait plus continuer sur cette voie". L'un des intervenants a même précisé : "Il est incompréhensible qu'un parti comme le notre, avec le meilleur programme de développement, ne soit pas capable de faire passer son message". Dès lors, la question est venue très vite de savoir qui était désormais en mesure de porter le message du PCR. "Les choses n'ont peut-être pas été dites aussi clairement, mais il était évident que c'est le renouvellement de la direction du parti qui était en cause. Le problème s'est d'autant plus posé que nous avons des cadres jeunes, en prise avec le terrain et donc capables de moderniser et de rendre plus audibles les propositions du PCR", affirme une militante du Sud.

Tous les participants interrogés notent que le nom de Paul Vergès n'a pas été prononcé, si ce n'est pour rendre hommage "au travail énorme qu'il a accompli au service de La Réunion". "Mais dans tous les esprits, c'est la question de son remplacement à la tête du PCR qui était présent", croit avoir deviné l'un des militants qui a assisté à la réunion. Un autre participant est moins catégorique : "Plus que de savoir qui doit diriger le parti et si untel ou untel doit passer la main, il s'agit de réfléchir à la mise en place d'une nouvelle méthode de gouvernance. Elle doit être basée sur la transparence, la communication, la confiance vis-à-vis des autres, sans outrance et sans invective".

A la question de savoir si le travail de rénovation qui doit être entrepris par le parti sera salutaire, les opinions divergent. Tous s'accordent à dire que ce travail est indispensable, "mais hélas il arrive trop tard. Il y a des années qu'il aurait dû être commencé", pensent certains participants. D'autres estiment que "si la situation est grave, elle n'est pas désespérée" et que "le travail de rénovation permettra au parti de repartir sur de nouvelles bases". Un discours auquel ne semble pas croire du tout un militant de l'Est : "Certes, ce comité de reconstruction a été mis en place, certes les gens se sont parlés, certes aussi beaucoup de bonnes intentions se sont manifestées, mais il n'y a eu aucun message fort en direction des militants de base et encore moins en direction de l'électorat et de la population réunionnaise en général". Il précise sa pensée en affirmant : "Il aurait fallu dire publiquement qu'il y aurait du changement à la direction du PCR et que le mode de gouvernance allait être changés".

Plus modérée, une militante estime pour sa part "qu'il faut laisser le temps de la réflexion au passé et qu'il ne sert à rien de se précipiter". Elle ajoute : "Pour ma part, et je pense que nous sommes plusieurs dans ce cas, ce que je retiens de cette réunion n'est pas la nécessité absolue de changer de dirigeant mais plutôt de changer de mentalité. Il y a eu convergence de tout le monde pour dire qu'il fallait reconstruire". Un communiste du Nord abonde dans ce sens : "Il est vrai qu'il faudra changer notre manière de penser, notre système de fonctionnement. Il faudra aussi appliquer une discipline de parti et ne plus laisser la bride sur le cou à certains camarades qui croient tout savoir mieux que tout le monde". L'allusion à Huguette Bello est claire. Reste qu'il faut maintenant "arrêter de parler d'elle et uniquement d'elle, arrêter de lui faire porter le poids entier de notre défaite, et faire notre autocritique", dit ce même militant.

En matière d'autocritique, c'est un militant du Sud qui conclut : "Nous sommes tous responsables de la situation actuelle, je dis bien tous. Il faudra que tous nous assumions cela, et ne pas se dire que ce sont les autres qui ont mal fait leur travail car moi je ne me trompe jamais". Pour être sûr d'avoir un parti qui compte encore sur la scène politique, il faudra "que les anciens acceptent d'accompagner les plus jeunes à la tête du parti sans leur imposer leur vue. C'est une obligation absolue si on ne veut pas entamer une longue marche vers une très longue traversée du désert", termine ce militant.

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3 Commentaires
toukontfé
toukontfé
11 ans

Avec 50% d'abstentions, reste 50% et dans les 50% les candidats gagnent avec 50% C'est facile à compter, 25% des réunionnais font confiance à ceux qui sont élus,les autres n'y croient plus, il ne faut en être fier quand même, et là on parle la débâcle du PCR, moi j'y crois pas quand la plupart des ouvriers, des planteurs ect ne travaillant pas dans les communes ne sont pas aller voter. Vous croyez vraiment que le PCR a perdu ou ces sont les réunionnais qui ont perdu encore une fois la possibilité de voir leur pays d'avoir un réel développement,car, voyez-vous, je ne vois pas les programmes des élus socialistes pour la Réunion , huguette bello, qui a copié sur le pcr avec sa petite feuille et beaucoup d'insultes c'est avec ça qu'elle va développer la Réunion ? et Robert n'a pas de grand projet de société je me demande qu'est ce qu'il va faire ? Pour moi ces sont les réunionnais qui ont perdu, oui, ils auront au début de l'assistanat et on va faire leurrer dans l'éducation et la formation,dans l'augmantation des alloc et après, où voit-ils trouver l'argent pour continuer à faire de l'assistanat ? mais où sont-ils les projets de société pour un vrai développement durable dans l'économie, dans le social c'est à dire des créations des entreprises, ils en n'ont pas, eux ils attendent que le gros blanc de Hollande fasse pour eux, hollande , hollande ils savent dire que ça. Hollande va faire, mais hollande va faire à condition que vous lui apportait des programmes, un plan d'action politique, une vision de la Reunion aucun candidat élus n'ont ce projet pour donner au gouvernement de Hollande. Mais, le PCR avait un projet, une vision que hollande a promis de le mettre en place dés son arrivé au pouvoir, pour créer des emplois, sortir de l'assistanat permanent, de l'assistanat invétéré , des petits boulots. Je me demande qui a perdu SI C'EST VRAIMENT LE PCR ? vous et les journalistes sont content de la défaite d'un parti qui a toujours eu une vision, tous les acquis sociaux, tous les structures administratives (la sivom par exemple) le droit des travailleurs, dans la culture , tout ça c'est le parti communiste qui a vu juste et une vision, alors que tout le monde n'était pas d'accord, , les politiques, la presse,tout le monde était contre eux, contre Paul Vergès, contre sa personne, comme on le fait aujourd'hui, Mais, s'il y avait pas lui où étaient-ils ces journalistes aujourd'hui et leurs famille ? A présent ils sont content de profiter le combat du PCR. OUI ! qui a perdu, ce n'est pas le PCR et qui a gagné ce n'est pas vous. Le média jubile, mais eux ils sont bien planqué, ils ont du travail eux , leurs enfants par leur connaissance ont du travail ils sont heureux mais vous exclus, travailleurs pauvres, travailleurs des petits contrats pour survivre, planteurs, tout ce monde qui attendent un logement, vous êtes sûr d'avoir gagné ?

25 mars 62
25 mars 62
11 ans

une page se tourne rendons a Paul Verges le merite d'avoir avec les autres luter dans les moments d iCamille ifficile avec la fraude generaliser et bourrage d'urne l'information confisque par la doite on donnait au parti a la possession 16 voix on lisait le journal du parti en cachette un soir de mars 1967 sur le balcon de la mairie de stlouis Debre declarait le PCR est mort 45ans apres il existe encore c'est vrais que depuis l'annee 1984 LE CAMARADE paul a pris une strategie suicidaire avec le rassemblement et camille sudre le zembrocal du conseil general mme gaud lagourgue tak et tiery robert ce qui a deboussole la base du parti on a pas affaire alliance avec ses gens de droite restons nous memes avec l'union de toutes les forces de gauche souhaitons une nouvelle etape avec mme Bello fruteau fabrice et les autres

akom
akom
11 ans

Camarades,je crois je crois que notre traversée du désert seras encore longues avant de trouver l'oasis.Avec les mémes guides nous allons au devant d'autres tempétes aussi pire que ceux de ce dimanche.Du courage camarades.