La caisse des congés payés du BTP se plaint et met en garde les entreprises

Le protocole sur le gel des dettes "n'a pas de valeur"

  • Publié le 13 septembre 2012 à 05:00

Depuis quelques jours, des milliers de courriers sont envoyés aux entreprises ressortissantes de la caisse des congés payés du bâtiment et travaux publics (BTP). Ce courrier est signé par Roger Poudroux, président de la structure et il vient à la suite du protocole d'accord signé le mardi 4 septembre 2012 avec le collectif "Sauvons nos entreprises". Roger Poudroux affirme dans sa lettre que cet accord est d'une "totale illégalité" et qu'il n'a de ce fait "aucune valeur". Sans l'écrire clairement, le président note ainsi que les mesures sur le versement direct aux salariés des congés payés par les entreprises et surtout sur le gel des dettes des sociétés jusqu'au 30 juin 2013 pour cause de cotisations impayées sont nulles et non avenues

Après la plainte déposée le mercredi 5 septembre dernier contre le collectif Sauvons nos entreprises pour "extorsion de signature", la caisse des congés payés du BTP veut mettre en garde les entreprises. "Vous n'ignorez pas les graves évènements dont votre caisse a été la victime dans la journée du mardi 4 septembre de la part d’une poignée d'individus irresponsables; agressifs et violents relevant du mouvement dit "Sauvons nos entreprises", et dont la plupart des acteurs ne sont absolument pas concernés par les missions que la loi impose en matière de congés payés au sein de la Profession du BTP", écrit Roger Poudroux, dans un courrier adressé à l'ensemble des entreprises adhérentes de la caisse.

Le président de la structure affirme que "ces individus, dans un climat de séquestrations et par des vagues successives de manœuvres, de menaces, d'intimidations, d'insultes, de violences verbales et psychologiques tant à mon égard qu'à ceux d'un vice-président du conseil d’administration et du directeur de la caisse, m'ont contraint à signer au terme de plus de 12 heures de pressions, un document remettant en cause le fonctionnement même de votre organisme".

Il tient également à "exprimer personnellement et formellement que ce document est d'une totale illégalité et qu'il n'a de ce fait aucune valeur". "Aucun individu ou groupe d'individus ne pouvant en effet, se substituer ni déroger à la loi par un quelconque acte écrit, qui plus est lorsque celui-ci est obtenu par la force. J'ai donc porté plainte auprès du procureur de la République pour dénoncer ces actes et demander à ce que leurs responsables en rendent compte devant la justice", poursuit-il.

S’il dit ne "pas ignorer les conditions difficiles dans lesquelles la profession et au-delà une grande partie des entreprises réunionnaises sont plongées en ces temps de crise", Roger Poudroux martèle ensuite "ne pas accepter le fait qu'une minorité de personnes manipulatrices puissent vouloir imposer par la violence, la remise en cause de plus de 40 ans d'acquis sociaux".

"Je ne puis vous assurer que la gestion de votre caisse dont j'ai contribué personnellement à la création en 1971, est en bonnes mains : et pour illustration, ce n'est pas un hasard si votre caisse a le taux d’appel de cotisations le plus bas de l'ensemble du Réseau national", rappelle-t-il.

Roger Poudroux note encore : "je m'inscris donc en faux contre toutes les calomnies qui ont pu être proférées à l'égard de la gestion de votre caisse, par des individus irresponsables dont les seules motivations sont de faire régresser la profession et la paix sociale dans notre île (…)".

Au dos de ce courrier, Roger Poudroux a ajouté le communiqué qu'il "a fait paraître dans la presse dès le lendemain de ces évènements en dénonciation de ces soi-disant accords".

Pour rappel, c’est à la suite d’une journée de négociations très tendue au siège de la Caisse des congés payés que le collectif avait obtenu le gel des dettes jusqu'au 30 juin 2013 ainsi que le versement du montant des congés payés directement aux salariés et non plus à la caisse.

Avec ce courrier, l’application de ce protocole semble compromise, mais le déni de signature de la caisse ne peut être admis et nous veillerons au strict respect des engagements qui ont été librement souscrits", avait prévenu le collectif Sauvons nos entreprises. Des membres de ce collectif notent que seule une décision de justice "peut dire si le protocole est légal ou non". En attendant, disent ces chefs d'entreprise, "nous continuons à considérer qu'il est applicable. Il est trop facile de signer volontairement un document et prétendre ensuite que l'on a été contraint. Ce n'est pas sérieux et c'est surtout insultant pour les entreprises en difficultés".

www.ipreunion.com


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1 Commentaires
Marc
Marc
11 ans

Je signe, après je dis que j'ai eu peur et que ma signature ne vaut rien. L'affaire serait trop comique si l'avenir de milliers d'entreprises et donc de milliers de travailleurs n'était pas en danger. Et dire que les syndicats de salariés, CGTR y compris, s'unissent avec le patronat pour cautionner cette mascarade