Impôts - CSG : les avantages des retraités dans le viseur de la Cour des comptes

Les retraités peuvent se faire des cheveux blancs

  • Publié le 15 octobre 2012 à 05:29

En métropole jeudi dernier, ils étaient des milliers à défiler dans les rues pour dénoncer la situation des retraités. Les manifestants ont protesté notamment contre un rapport de la Cour des comptes qui préconise de supprimer diverses mesures fiscales dont bénéficient les retraités, de soumettre les pensions aux cotisations d'assurance-maladie, et d'augmenter la CSG (contribution sociale généralisée). S'il n'y a pas eu de manifestation à La Réunion, l'inquiétude est quand même présente. "Si ces mesures passent, cela aura pour conséquence d'appauvrir davantage les personnes âgées, alors qu'un grand nombre d'entre elles vit déjà en dessous du seuil de pauvreté", déplore Roger Alagama, secrétaire général de l'UCR (union confédérale des retraités) CGTR.

"La situation des retraités est en train de s’aggraver", s’inquiète Roger Alagama. "Contrairement à ce qui est exposé dans le rapport de la Cour des comptes, les retraités ne sont pas des gens riches", ajoute-t-il. "Aujourd’hui, on veut supprimer l’abattement de 10% sur les pensions, soumettre à l'impôt les majorations de pensions dont bénéficient les parents de trois enfants, et augmenter le taux de CSG pour s’aligner sur celui des salariés actifs. Mais comment vont faire les retraités pour s’en sortir ? Beaucoup d’entre eux vivent déjà en dessous du seuil de pauvreté", rappelle le secrétaire général de l’UCR CGTR.

Selon une enquête menée par l’Insee (institut national de la statistique et des études économiques) en 2008 à La Réunion, 51% des seniors, c’est-à-dire des personnes âgées de 65 ans et plus, ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté national, fixé à 911 euros par mois. Ce qui représente 32 100 personnes âgées. La moitié d’entre elles ont un "niveau de vie mensuel concentré entre 633 et 1000 euros", souligne l’Insee.

"C’est compliqué de joindre les deux bouts dans un contexte comme celui-là, d’autant plus à La Réunion, où le coût de la vie est en moyenne 40% plus élevé qu’en métropole", souligne Roger Alagama. "Les retraités ont déjà un pouvoir d’achat très bas, ce n’est pas normal que le gouvernement s’en prenne à eux, il devrait plutôt se diriger vers le gros patronat pour avoir des recettes", estime-t-il.  

Le syndicaliste déplore par ailleurs "le manque de travail aujourd’hui pour les jeunes". "Dans les années 1970, huit personnes cotisaient pour une retraite. Aujourd’hui, c’est 1,8 personne qui cotise pour une retraite", indique Roger Alagama. "Il y a un gros problème, il n’y a pas de relance d’activité, beaucoup de travailleurs ont des salaires trop bas, et en conséquence, les retraites sont faibles également", poursuit-il.

Pour améliorer le pouvoir d’achat des retraités, le syndicat UCR CGTR réclame l’ouverture de véritables négociations, la mise en place d’une retraite minimum à 1 700 euros, le paiement effectif des pensions de retraites le 1er de chaque mois. Le syndicat demande également une véritable loi sur l’aide à l’autonomie dans le cadre de la sécurité sociale et non basée sur l’impôt, et l’accès aux soins pour tous, alors que le premier syndicat des médecins libéraux souhaite une réévaluation du tarif des consultations des personnes de plus de 80 ans.

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