L'ancien directeur de la rédaction du JIR est à La Réunion

Jacques Tillier : "La presse locale ? Des efforts ont été faits sur la météo"

  • Publié le 7 mars 2013 à 06:19

Actuellement à La Réunion pour la présentation de son livre "Une plume libre, de Mesrine à Sarkozy, souvenirs d'un journaliste pas comme les autres", Jacques Tillier, ancien directeur de la rédaction du Journal de l'île, était en dédicace ce mercredi 6 mars 2013 à la librairie Autrement (Saint-Denis). L'occasion de livrer son regard sur la presse écrite réunionnaise d'aujourd'hui, entre autres, au cours d'une interview accordée à Imaz Press Réunion. Interview.

Jacques Tillier, vous êtes de retour à La Réunion après cinq ans d’absence. Quel regard portez-vous sur la presse écrite locale aujourd’hui ?

Des efforts ont été faits sur la météo.

C’est tout ce que ça vous inspire ? Vous trouvez que la presse écrite manque d’impertinence par rapport à avant ?

C’est difficile de comparer parce que les journaux ne sont plus ce qu’ils étaient. Le Jir et le Quotidien ont tous les deux changé. Avant, c’était différent. Aujourd’hui, il n’y a plus de ton. Mais bon, peut-être que les élus se sont assagis, peut-être qu’ils sont tous désormais convenables, qu’il n’y a plus rien à critiquer.

Quel est l’avenir de la presse écrite à La Réunion selon vous ?

Comme en métropole. Comme partout ailleurs. Au mieux, les journaux locaux ont encore cinq ans devant eux. Au pire, dix ans. L’avenir, c’est la presse en ligne.

Et quel regard portez-vous sur la presse en ligne ?

Il y a davantage de liberté de ton dans la presse en ligne. Parce qu’il y a moins de publicité que dans la presse papier, parce qu’il y a davantage un besoin d’exister aussi.

Vous êtes ici pour présenter votre livre. Pourquoi avoir choisi La Réunion pour en faire la promotion ?

Parce que c’est là où j’ai le plus d’attaches. J’ai passé 20 ans ici, ça signifie quelque chose.

Ce n’est pas parce que c’est là où vous pensez que les ventes de votre livre seront meilleures ?

Non. Ça, je m’en fous. Il y a des gens qui sortent un livre, pour passer sur toutes les télés, toutes les radios. Moi, ce n’est pas mon intention. J’ai écrit ce livre pour raconter mes souvenirs. S’il se vend bien, tant mieux. S’il ne se vend pas, je n’en ai rien à faire.

Est-ce que vous avez l’impression d’avoir marqué l’histoire du journalisme à La Réunion ?

Je n’en sais rien. Ce n’est pas à moi de le dire. Je sais que j’ai marqué un certain nombre d’élus et de magistrats. Peut-être que j’ai laissé un peu une trace dans le journalisme. Ou plutôt mes éditos du samedi dans le Jir ont laissé une trace.

Dans ces éditos du samedi, on a le souvenir d’une plume assassine. Est-ce que vous avez des regrets sur les attaques que vous avez formulées à l’encontre de certaines personnalités ?

Non, je n’ai aucun regret.

Même s’il vous est arrivé d’attaquer sur le physique ou les orientations sexuelles de certains ?

Non, aucun regret. Et je n’ai jamais attaqué sur le physique ou les orientations sexuelles. J’ai fait certaines descriptions peut-être, mais c’est mon style.

Quelles sont vos relations aujourd’hui avec le Journal de l’île ?

Je n’en ai aucune. Quand j’ai quitté le Jir, j’ai fermé toutes les portes. Les amis que j’ai au Jir, je les vois à l’extérieur. Je n’ai aucun jugement sur ce qui est fait aujourd’hui. On ne peut pas être et avoir été. Je ne suis plus le directeur, le patron du Jir.

A votre départ du Jir, vous avez laissé votre place à Jean-Louis Rabou. Il n’est même pas resté un an…

S’il n’est pas resté, c’est qu’il n’en était pas capable. Je pensais que c’était une bonne chose de lui laisser la place. J’ai fait une erreur. Mais je ne regrette rien. Et puis à l’époque, ça a fait chier tout le monde au moins.

Vous êtes encore en relation avec lui aujourd’hui ?

Non.

Dans "Une plume libre", vous livrez vos souvenirs d’un "journaliste pas comme les autres". Comment ce journaliste envisage-t-il son avenir désormais ?

C’est très agréable de ne plus rien faire. Autrement, j’ai des propositions pour écrire d’autres livres en rapport avec la politique réunionnaise.

Quel regard portez-vous sur la politique à La Réunion aujourd’hui ?

Il n’y a plus de leader politique. On pourra dire tout ce qu’on veut sur Paul Vergès, mais il est parvenu à fédérer des gens de gauche et des gens de droite à un moment. Aujourd’hui, il n’y a plus aucun leader.

Propos recueillis par Samia Omarjee pour www.ipreunion.com

* Jacques Tillier sera en dédicace le samedi 9 mars à la librairie Gérard à Saint-Denis, de 15 heures à 17h30.

guest
8 Commentaires
Grandpipe
Grandpipe
10 ans

Positive ou négative, l'intervention de l'ex-patron du Jir n'a pas laissé indifférente. Une force, un atout, une ligne éditoriale, bref un savoir vendre de Jacques TILLER qui fait défaut aujourd'hui à la presse écrite réunionnaise. Donc mes sous restent dans ma poche chaque matin et vive la e-presse réunionnaise. réellement libre.

Bouzi
Bouzi
11 ans

Il a commencé avec du plomb dans le c... et à fini une plume dans la main. A moins que cela ne soit le contraire.

Bon vent
Bon vent
11 ans

"Aucun regret, aucun remord" dites vous M. Tillier. Vous avez raison, La Réunion non plus ne vous regrette pas, pas plus qu'elle ne regrette votre plume aussi plus aigrie qu'acide, plus perfide que pertinente, plus fielleuse que talentueuse. Alors bon vent M. Tillier et surtout oubliez nous

zounalist, depuis son mobile
zounalist, depuis son mobile
11 ans

Fallait lui rentrer dedans au pere Tillier la je vous trouve timoré vous nous avez habitué a mieux

snif
snif
11 ans

Jacouille la Fripouille

Met encore
Met encore
11 ans

Vas y Jacquou, pond le vite ce bouquin sur les moeurs politiques à La Réunion (j'en connais quelques uns qui vont commencer à trembler)

Nou lé la
Nou lé la
11 ans

Vous croyez vraiment qu'il y a eu des efforts sur la météo ? Moi je crois que même ça ils ont pas su faire.

Lazzi
Lazzi
11 ans

Sacré Monsieur Tillier, le verbe toujours aiguisé et la formule toujours aussi lapidaire