Santé publique - Le Diclofénac dans le collimateur des rhumatologues

Gardez votre mal de dos !

  • Publié le 5 avril 2013 à 06:00

Vous êtes concernés par un mal de dos ? Faites attention si vous prenez sur de longues périodes des médicaments à base de diclofénac, à l'instar de Voltarène. La société française de rhumatologie (SFR) a lancé une mise en garde suite à la publication de différentes études internationales. Couramment prescrit, l'anti-inflammatoire pourrait augmenter les risques d'accidents cardiovasculaires.

Présent dans de nombreux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), tels Voltarène ou Flector, le diclofénac est prescrit dans le traitement au long cours de rhumatismes inflammatoires chroniques ou de certaines arthroses douloureuses et invalidantes. Et tous ou presque l’ont au moins pris pour soulager un "mal de dos", une arthrose ou lombalgie.

Mais dans un communiqué publié en début de semaine, la société française de rhumatologie tire la sonnette d’alarme. Se basant sur plusieurs "études internationales récentes", cette dernière met en garde contre une augmentation "modérée" des risques d’accidents cardiovasculaires. Des risques qui doivent également, note-t-elle, faire l’objet d’une évaluation particulière chez les patients prédisposés (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, y compris l’accident ischémique transitoire).

Sophie, la cinquantaine, souffre d’arthrose depuis 2007. Pour atténuer ses douleurs, plus ou moins fortes, elle affirme prendre du Voltarène. Et ce, en moyenne 10 à 12 jours en moyenne par mois. "J’ai essayé d’autres anti-inflammatoires mais Voltarène est le seul qui me soulage en cas de crises. ", témoigne-t-elle. 

Ayant appris cette mise en garde des rhumatologues, la quinquagénaire ne cache pas son inquiétude. "Je me vois mal me passer de cet anti-inflammatoire, surtout que je suis allergique aux médicament anti-douleurs", confie-t-elle.

Médecin rhumatologue, Éric Bouquillard explique que, comme tous les autres anti-inflammatoires non stéroïdiens, "il est préférable de ne pas prendre du diclofénac continuellement, mais plutôt sur une courte durée et à petite dose".

Selon lui, l’augmentation des accidents dus au diclofénac est loin d’être inconnue. Le médecin affirme que depuis le Vioxx, un AINS retiré du marché en 2004, il y a une "prise de conscience". "Bien toléré, ce médicament était prescrit sur de longue durée et notamment pour prévenir le cancer du côlon jusqu’à ce que des effets dangereux particulièrement sur le plan cardiovasculaire soient constatés. C’est pour cela que plusieurs études sur le sujet sont publiées depuis une dizaine d’années", indique-t-il.

De là à parler du retrait des médicaments contenant du diclonéfac, comme l’ont suggéré des chercheurs dans une étude publiée en mars 2013 dans la revue Plos Medicine, Éric Bouquillard est perplexe. "Je n’ai pas lu cette étude mais si elle montre que sur 100 patients, quatre sont décédés, il faut retirer ces produits sans hésitation. Si ce n’est que sur un million, alors non", déclare-t-il.

Le rhumatologue refuse, par ailleurs, d’être alarmiste. "C’est bien qu’il y ait des recommandations mais la médiatisation pourrait être néfaste pour certains patients susceptibles d’arrêter leur traitement. Encore une fois, les risques cardiovasculaires des AINS sont connus", poursuit-il.

Concernant d’autres alternatives au diclofénac, Éric Bouquillard propose, si nécessaire, du naproxène. "On pense qu’il aurait, comme l’aspirine, des effets protecteurs au niveau vasculaire", souligne-t-il, avant de noter, toutefois, que des études sur une utilisation prolongée n’ont pas encore été menées.

À noter que la société française de rhumatologie recommande aux patients traités par le diclofénac "de ne pas interrompre par eux-mêmes leur traitement et de se rapprocher de leur médecin".

www.ipreunion.com

 

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1 Commentaires
moilapasmal
moilapasmal
11 ans

Moi j'ai tout arrêté médicament,complément alimentaire ,je suis passée à la méthode naturelle pour les douleurs tisane de fleur de zamal et tout va bien bonne continuation