Parc national - EDF - Direction régionale des routes

Des travaux autorisés... après leur réalisation

  • Publié le 15 avril 2013 à 05:00

Le Collectif pour le maintien des activités au coeur de la Réunion (C.mac) que l'on sait opposé à la sanctuarisation du périmètre du Parc National de La Réunion, aux dépens des activités économiques traditionnelles - non dégradantes pour l'environnement - et préexistantes à la création du neuvième parc français, en 2007, dénonce par communiqué, en date du 12 avril dernier, ce qu'il estime être un exemple de "la politique du deux poids deux mesures" qui serait le fait du Parc national, les autorités de celui-ci se montrant d'une "grande sévérité à l'égard des citoyens", quand elles seraient infiniment compréhensives à l'endroit d'intervenants de poids. Et d'opposer le comportement draconien du Parc face aux "planteurs de géranium en garde à vue pour avoir replanter sur leur terrain sans autorisation", ou encore s'agissant de "M. Picard éleveur traditionnel à la Plaine des Palmistes ayant eu plusieurs amendes pour avoir construit un boukan (sic) sans autorisation", à la complaisance de ce même Parc "avec les grandes entreprises publiques et les collectivités, qui sont pourtant bien au fait du droit, mais qui omettent de demander des autorisations pour des travaux dans le coeur du parc..."

Cet argumentaire est alimenté par le site même du Parc National qui a mis en ligne, le 8 avril dernier, un courrier interne de Franck Lustenberger, traitant de dossiers de régularisation pour des travaux exécutés par EDF et la région, sur des sites appartenant à l'emprise du Parc, plus précisément des interventions sur l'implantation des citernes EDF de Sainte-Rose (voir également l'article d'ipreunion : "Sainte-Rose a failli boire de l'eau contaminée"), et des travaux d'élagage "sur la végétation indigène par la DRR sur la RN3".

Point commun à des ceux interventions, les travaux ont déjà eu lieu, sont livrés et terminés, mais "aucune autorisation n’avait été donnée sur ces opérations". Moralité, Franck Lustenberger propose à ses interlocuteurs, les décideurs du Parc, de sanctionner ces deux états de fait avec rigueur, après avoir  "demandé aux deux maîtres d’ouvrage, à titre de régularisation et dans une démarche de progrès, de formaliser les demandes administratives manquantes au dossier". La chose est ainsi formulée : "Sauf mention contraire de votre part d’ici au vendredi 19 avril 2013, il sera proposé d’émettre un avis favorable à ces deux demandes de régularisation". EDF et la Région Réunion doivent être soulagés… Pour information, le Parc National recouvre 77% du territoire réunionnais, concerne 23 des 24 communes réunionnaises.  
 
Et s'il prévoit de préserver l'endémisme propre à la nature de l'île, il se doit encore de participer au développement économique. Sur ce dernier point, en dépit de l'établissement récent d'une charte qui ne semble pas prôner la sanctuarisation de son territoire aux dépens des Réunionnais qui y sont établis, des inquiétudes se font jour dans la société civile, que le Conseil Economique Social et Environnemental Régional a su exprimer dans son dernier avis relatif à la Charte du Parc. Une préoccupation qui met en exergue l'émergence, de contraintes réglementaires supplémentaires, appliquées aux communes et donc à leurs administrés, ce qui risque de susciter un sentiment de discrimination ou d'injustice fort peu compatible avec un mouvement d'appropriation du Parc et de ses valeurs par la population.
 
C'est précisément ce sur quoi le "C.mac" met le doigt, quand bien même ce collectif est stigmatisé par certains membre du Conseil d'administration du Parc, qui en font un engin purement politicien.
 
Le 25 mars dernier, le "C.mac" qui manifestait contre la Charte du Parc, à l'occasion d'une réunion du conseil d’administration du Parc national, au siège de la DAAF, expliquait ses motivations : "Le collectif est né il y a un an pour tenter de protéger les activités traditionnelles qui existent encore dans le coeur du parc national". "Or, un an plus tard, nous sommes toujours là parce rien n’a avancé concernant l’élevage traditionnel, le commerce ambulant, ou les planteurs de géranium (…) De nombreux agriculteurs se retrouvent avec des terres agricoles qui sont classées dans le coeur du parc et qu’ils ne peuvent plus cultiver. A l’heure où on parle de la production locale et de lutte contre le chômage, ce sont des décisions qui sont en train de détruire l’emploi local". Pour le "C.mac", "la charte du parc est en train d’effacer des pans entiers de l’Histoire des Hauts dans l’indifférence généralisée (…) stigmatise les personnes qui exercent encore des activités traditionnelles, mais ne porte aucune vision pour La Réunion de demain".
 
Quant à la charte il s'agirait d'une "régression en matière de liberté" qui "pose un grand principe général d’interdiction et impose des autorisations pour tout et n’importe quoi".
 
www.ipreunion.com
 
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4 Commentaires
Pour Artela
Pour Artela
11 ans

Personne ne réclame la liberté de tout détruire. Si vous aviez vécu à l'époque du dodo sans doute auriez vous fait la même chose. Vous oubliez un petit détail c'est qu'aucune espèce n'est éternelle, même pas l'homme. Il y a et il aura toujours l'évolution naturelle. Et le parc national ne pourra rien changer. En tout il a bien une politique à deux vitesses. Trouvez vous cela normal ? c'est la simple question posée par cet article.

aterla
aterla
11 ans

Entre les opposants de principe, ceux qui ne pensent qu'à extorquer de l'argent à l'État, et ceux qui veulent tout ratiboiser, le parc est bien mal parti. De même que nous avons exterminé les dodos, tortues et autres flores et faunes, nous réclamons la liberté de tout détruire, comme l'ont fait ceux qui nous ont précédé sur notre île. Qu'importe que demain il n'y ait plus de tangue, de paille-en- queue ou d' orchidées sauvages, du moment qu'on a pu consommer tout son soul. Pauvres de nous réunionnais.

martinebonbois
martinebonbois
11 ans

preuve visible sur http://www.reunion-parcnational.fr/extranet/

marie
marie
11 ans

la justice a 2 vitesses i marche teleman bien ici que mi fé pa moin soucis pour ces grosses multinationales les autorisations falsifiées vont se faire sans probleme!!!!! l'ignorance des reunionnais pour se qui trame dans leur dos leur permet tout leur magouille grace a nos élus!!!!!! l'ile de la mafia!!!!!!