Environnement

Comment le réchauffement climatique perturbe les écosystèmes marins

  • Publié le 14 août 2013 à 05:00

On découvre chaque jour de nouvelles conséquences du réchauffement climatique. Cette fois, c'est une étude publiée dans la revue "Nature Climate Change" qui démontre les migrations de certaines espèces marines vers des eaux plus fraîches, modifiant ainsi leurs périodes et lieux de reproduction. Des changements de comportement plus rapides que les scientifiques ne l'avaient prévu, les auteurs craignant à moyen terme "une reconfiguration des écosystèmes marins".

"Les causes du réchauffement sont connues, mais les conséquences peuvent être multiples", explique Michael Rard, de l’Observatoire marin de La Réunion (OMAR). "Cela peut aller jusqu’au changement de la chimie des océans. Quand la température de l’eau augmente, le pH diminue et les eaux deviennent plus acides", poursuit-il.

Tous les animaux à squelette calcaire – coraux, crustacés, tortues... – s’en trouvent dès lors grandement fragilisés. "Ce phénomène de décalcification dû à la hausse des températures entraîne ce qu’on appelle le blanchissement du corail", souligne Michael Rard. Il précise : "Toutes les petites algues vivant en symbiose avec le corail disparaisse et celui-ci ne peut plus faire la photosynthèse. On a déjà assisté à plusieurs phénomènes de ce genre à La Réunion."

L’étude publiée par la revue Nature Climate Change a été menée par une équipe internationale ayant passé au crible 1735 observations issues de 208 études traitant de 857 espèces marines. Soit une immense collecte de données, permettant d’établir que les espèces marines remontent vers les pôles, en quête de températures plus fraîches, à une vitesse beaucoup plus importante que prévu : "à une moyenne de 72 kilomètres par décennie", indiquent les auteurs, les espèces terrestres se dirigeant elles aussi vers les pôles, mais à une "moyenne de 6 kilomètres par décennie".

Les auteurs de l’étude ont également noté une perturbation dans les cycles de reproduction, qui sont anticipés de quatre jours en moyenne, et notamment de onze jours chez les poissons.

"Au niveau de La Réunion, on n’a pas vraiment observé ces phénomènes, mais dans le monde oui", confirme le scientifique de l’OMAR. "Le problème touche également les espèces terrestres qui cherchent de l’altitude ; elles se retrouvent en haut des montagnes, mais à un moment, elles ne pourront plus monter plus haut...", complète-t-il, soulignant que ces changements peuvent avoir de grandes conséquences : "La chaîne alimentaire est un équilibre dynamique, qui n’est pas figé. Donc dès qu’une espèce disparaît ou change d’endroit, c’est tout l’écosystème qui est perturbé."

www.ipreunion.com

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