Requins, feux de forêts, personnes disparues, crues, courants marins...

Réunion Spotter : une vigie aérienne high-tech pour détecter les risques naturels

  • Publié le 31 août 2013 à 05:00

Des ballons gonflés à l'hélium équipés de caméras pour détecter les requins, les incendies, les personnes disparues... C'est le projet " Réunion Spotter " lancé par Yannick Rosely pour améliorer la surveillance, sur mer comme sur terre, à La Réunion. Un projet ambitieux qui a déjà séduit pas mal de monde, mais auquel il manque encore quelques financements pour voir le jour.

" En ce moment, à La Réunion, on n’entend parler que d’incendies, de requins et de disparition. Je ne dis pas que notre système pourra résoudre ces trois problèmes, mais il peut apporter des solutions. " Yannick Rosely défend bien son projet. Il faut dire que " Réunion Spotter " est un système plutôt novateur et ambitieux.

" C’est un outil de détection des risques environnementaux ", résume le chef de ce projet de surveillance aérienne, retenu avec trois autres dans le programme Biotope financé par la Région, mais aussi lauréat du concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Pour mériter tous ces prix, Yannick Rosely et ses acolytes Xavier Jaillant et Hervé Bernard ont mis au point un système de surveillance des zones à risques s’articulant autour d’un ballon gonflé à l’hélium équipé de deux caméras de haute technologie : une caméra optique permettant un zoom de grande précision (x 30) et une caméra infrarouge. Le tout piloté par un logiciel de détection automatique des risques, qui peuvent être multiples : requins, mais aussi méduses, fortes houles, pollution...

" C’est un moyen supplémentaire de surveillance, complémentaire des autres comme les vigies requins, qui permet un point de vue plus haut. Cela nous donne le type de menace en temps réel, avec une capacité opérationnelle immédiate ", détaille Yannick Rosely. " Cela permet une surveillance aérienne au-dessus des spots jusqu’à une certaine profondeur, on peut par exemple repérer un requin dans un rayon d’un kilomètre ", poursuit-il.

Outre la Région et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ce projet a également séduit à l’étranger, Yannick Rosely travaillant en partenariat avec le Sud-Africain Gavin Houg, à l’origine du projet " Forest Watch " et de sa déclinaison " Shark Watch ". Il a également noué des liens avec un laboratoire de Poitiers pour développer cette technologie.

Autant d’éléments qui lui font dire : " Nous sommes prêts à démarrer. On est dans les starting-blocks ! " Reste toutefois à compléter le financement d’un projet dont le coût s’élève à 130 000 euros pour une durée de vie de cinq ans. " La Région est prête à financer 66 % du projet, reste maintenant à une mairie de prendre en charge les 34 % restant. Celle de Saint-Pierre serait intéressée. Il nous reste simplement à trouver ce site de développement pour démarrer le projet ", explique Yannick Rosely.

Et l’homme a d’autres arguments pour convaincre, puisque " Réunion Spotter " ne se limite pas à la surveillance maritime et côtière. " Nous avons également le projet d’utiliser une caméra thermique, pour mener des recherches nocturnes sur terre comme sur mer ", indique le chef de projet. Il complète : " Un des objectifs est aussi de faire avancer les recherches sur les sentiers en cas de disparition et cela pourra aussi servir pour la sécurité du Grand Raid ou pour les feux de forêt ou encore la détection des crues rapides. D’ailleurs on l’a proposé à la préfecture et à la Sécurité civile. "

Impatient de démarrer, Yannick Rosely ronge pour l’instant son frein, attendant les derniers financements qui signeraient le lancement de " Réunion Spotter ", conservant une foi absolue en son projet. " Je pense que notre cause est noble et je ne vais pas m’arrêter aux portes qui se ferment ", conclut-il.

www.ipreunion.com

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2 Commentaires
Shark
Shark
10 ans

Le système proposé par cette société Reunion Spotter est 100% américain. Aucun élément de ce produit n'est fabriqué ou assemblé à la Reunion.

Zempacto
Zempacto
10 ans

Enfin, une solution qui tient la route. Certes cela ressemble à un outil passif, mais articulé avec dans moyen au sol cela pourrait s'avérer efficace. Le Prix reste accessible. Que font les autorités ? Faisons le test. L'inaction est la pire des solutions. Si en plus s'est un système made in Réunion, c'est la cerise.