Crise et préavis de grève à l'Ecole supérieure d'art du Port

Thomas Kocek, directeur de l'ESA Réunion : "je ne céderai pas au chantage"

  • Publié le 3 septembre 2013 à 05:00

Ce dimanche 1er septembre 2013, la section Sdu-Clias-FSU de l'Ecole supérieure d'art de La Réunion diffusait un communiqué mettant en cause le directeur Thomas Kocek, évoquant "une pédagogie laissée à l'abandon" ou encore "une atmosphère irrespirable". Ce lundi, c'était au tour des représentants étudiants de critiquer les "choix destructeurs" du directeur. Frontalement visé, celui-ci répond en indiquant que son seul souci est "de défendre l'intérêt des étudiants et de l'établissement". Alors qu'un préavis de grève a été déposé pour le jour de la rentrée le 16 septembre prochain, le directeur de l'ESA Réunion jure qu'il "ne cédera pas au chantage" et accuse une partie du corps enseignant de "confondre la dictature avec la démocratie"

La rentrée promet d’être chaude à l’Ecole supérieure d’art de La Réunion. Deux semaines avant la reprise des cours au sein de l’établissement portois, des représentants des enseignants et des étudiants ont ainsi ouvertement critiqué la politique menée par le directeur Thomas Kocek.

"Aujourd’hui, l’Ecole supérieure d’art de La Réunion perd ses couleurs, elle est exsangue, vidée par sa direction actuelle", débute le communiqué de la section Sdu-Clias-FSU diffusé dimanche. "La pédagogie est totalement laissée à l’abandon. Les enseignants et le personnel administratif et technique s’essoufflent. Les étudiants sont démotivés et pris en otage dans un avion sans pilote (...). La gouvernance est inexistante et décriée de toute part", ajoute le syndicat.

De leur côté, les représentants des étudiants au conseil d’administration n’y vont pas de main morte non plus. "Voilà deux ans que la situation est asphyxiante de fragilités et l'avenir nous apparaît sans cesse incertain (...). Nous sommes dans un gouffre sans fond que s'amuse à creuser la direction", estiment-ils.

Les attaques fusent donc de toutes parts contre le directeur Thomas Kocek, en poste depuis 2011. "Il s’agit d’un dénigrement de mon parcours professionnel et de mon investissement au sein de l’école", répond celui-ci, assimilant ces critiques au "combat des anciens contre les modernes". Il s’explique : "Le projet pédagogique est refusé systématiquement. Il y a une tentative de division de l’équipe par une petite partie historique qui confond la dictature avec la démocratie. J’avais fait appel à une nouvelle équipe en 2011, ces enseignants sont repartis épuisés..."

Pour Thomas Kocek, une partie du personnel enseignant ne se serait ainsi jamais adaptée au passage de l’école au statut d’EPCC (Etablissement public de coopération culturelle) en 2011. "Cette transition a laissé beaucoup d’incompréhension dans l’esprit des gens. Certains ont eu du mal à comprendre, mais il y a surtout beaucoup de mauvaise volonté", souligne-t-il, précisant que ce changement impliquait de nouvelles règles – dans l’organisation, dans le respect du budget... – que certains, d'aprèes-lui,  auraient beaucoup de mal à accepter.

Dans leurs communiqués respectifs, enseignants et étudiants évoquent également la "mise à pied" d’un professeur. "Le directeur couronne ses innombrables frasques par des mesures de rétorsion (une mise à pied) contre un enseignant œuvrant pour l’école depuis sa création", peut-on lire notamment sous la plume de la section Sdu-Clias-FSU. "Il ne s’agit pas d’une mise à pied, mais d’une suspension de fonction à titre conservatoire, mesure qui a été adoptée par le conseil d’administration", se défend le directeur de l’ESA Réunion, rappelant que "toutes les décisions du conseil d’administration sont votées à l’unanimité". Affirmant être tenu "au devoir de réserve", il n’en dira pas plus sur le cas de cet enseignant, parlant toutefois de "faits assez graves".

Après une première manifestation silencieuse organisée le 28 mars dernier, la crise est donc de nouveau bien béante entre la direction de l’école et une partie des enseignants et des étudiants. Elle se concrétisera d’ailleurs le 16 septembre prochain, lors d’une rentrée déjà placée sous le signe d’un préavis de grève illimitée.

"Je ne céderai pas au chantage dans ce combat corporatiste", prévient quant à lui Thomas Kocek, qui regrette de voir des étudiants associés à ce mouvement. "Ces jeunes sont en pleine construction de leur avenir, et cela me fait énormément de mal de les voir incités à participer à cette grève corporatiste. Cette tribune parue dans la presse ne reflète qu’une petite partie de l’équipe qui excelle dans l’art de tirer les ficelles", estime-t-il.

www.ipreunion.com

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3 Commentaires
Mazigamo inn
Mazigamo inn
10 ans

Pour avoir suivi de près les évènements liés à l'école supérieure d'art de La Réunion je dirai que Mr Thomas Kocek se préoccupe davantage de l'image de l'école plutôt de ce qui s'y passe. Il n'a pas choisi sa nouvelle équipe enseignante pour l'année 2012-2013 selon des méthodes légales (il faut
réunir un jury pour de telles décision alors que le directeur à choisi ces enseignants de manière arbitraire). Il n'y a d'ailleurs pas besoin de se renseigner longtemps pour constater que sa nouvelle équipe enseignante manque d'expérience. Le directeur parle d'un combat des anciens contre les modernes là où il devrait parler d'une lutte des compétents contre les incompétents: comme le directeur ne semble pas vouloir admettre que ses nouveaux enseignants ne sont pas à la hauteur (ce qui dans l'école est affirmé par les techniciens les "anciens" professeurs et la grande majorité des étudiants) il préfère discréditer tous ceux qui remettent en cause les compétences de sa nouvelle équipe.
Au passage on soulignera que Mr Thomas Kocek, avant d'atterrir à La Réunion, s'était fait éjecter de la précédente école d'art où il était directeur.
En ce qui concerne "l'enseignant qui œuvre pour l'école depuis sa création", je connais son cas; cet enseignant à mené plusieurs générations d'étudiants de l'école supérieur d'art de La Réunion au diplôme avec succès, l'ensemble des étudiants ne doute pas de sa pédagogie. Le directeur compte certainement sur le flou que provoque son "devoir de réserve" pour laisser flotter une atmosphère malsaine autour des faits reproché à cet enseignant. En revanche ce qu'il ne dit pas, c'est que ce même "devoir de réserve" lui constitue une solide protection puisque c'est justement lors des conseils administratif de l'école que son incompétence est la plus flagrante. C'est alors le manque d'objectivité de certain membre du conseil qui le maintient à son poste. Le directeur prétend que les décision sont votées à l'unanimité... je me permet d'en douter fortement.
Que l'on ne se méprenne pas: sous la direction de Thomas Kocek l'École Supérieure d'Art de La Réunion est en réel danger.

genna
genna
10 ans

j'ai lu l'article je suis d'accord c'est normale que les étudiants rejoignent le corps enseignants pour faire la grève vu déjà leur avenir sont en jeu et apparamment le Directeur Thomas Kocek n'arrive pas à mettre les projets de l'école des beaux arts en place et aussi suspendre un professeur qui depuis des années il enseignait à l'école des beaux arts sans aucune faute grave alors il faudra que les étudiants et le corps enseignant demandent au Directeur Thomas Kocet sa démission c'est la seule solution si il ne démissionne pas maintenez votre grève

BAMBOKkkLAT
BAMBOKkkLAT
10 ans

modafoka , ban zozo la i pren a zot po ban kolon