École d'ingénieurs en informatique de Saint-Denis

Rentrée sans professeurs à Supinfo

  • Publié le 4 novembre 2013 à 09:53

Les étudiants de première et deuxième année de l'école d'ingénieurs Supinfo de Saint-Denis faisaient leur rentrée ce lundi 4 novembre 2013. Une rentrée qui s'est déroulée sans professeurs, ceux-ci protestant contre les retards de paiement de leurs salaires. Quelques-uns étaient toutefois présents devant les locaux, tentant d'organiser un rassemblement pour interpeller la direction parisienne. "Nous reprendrons les cours lorsque nous serons payés", ont lancé les enseignants, dont certains n'ont pas perçu de salaire depuis près de 3 ans.

De l’extérieur, on aurait pu croire à une rentrée presque normale à l’école Supinfo de Saint-Denis. Alors qu’un collectif de professeurs avait appelé élèves, parents et collègues au rassemblement devant les locaux de la rue Jules-Auber, seuls quatre enseignants et quelques étudiants étaient présents pour manifester leur inquiétude quant à la situation actuelle de l’établissement.

A l’intérieur, les élèves de première année vivaient leur journée d’intégration, sous la houlette de la secrétaire. De leur côté, les étudiants de deuxième année avaient droit à leur premier cours de l’année, dispensé par... un autre étudiant. Car pour les professeurs, pas question de faire cours tant que les problèmes de salaires ne seront pas réglés.

"Nous sommes venus protester et faire comprendre que nous reprendrons les cours lorsque nous serons payés", confie Thomas Hulin, un des enseignants. "Le plus grave est que certains élèves touchent des aides de la Région, donc la Région paye pour une école qui ne donne pas cours...", déplore-t-il, conservant malgré tout l’espoir que la situation se règle assez rapidement : "Je pense que Paris saura nous entendre. Une fois la situation résolue avec Paris, on reprendra les cours dès qu’on pourra."

C’est la première fois que l’école Supinfo de La Réunion connaît ce genre de turpitudes. Mais les retards de salaires ne datent pas d’aujourd’hui. Certains enseignants n’ont pas été payé depuis près de 3 ans, voire davantage. Le personnel administratif comme le propriétaire des locaux ont eux aussi dû faire face à ces retards de paiement.

Dans le système Supinfo, il arrive que des étudiants de quatrième ou de cinquième année donnent des cours aux plus jeunes, sur la base de power-point envoyé depuis Paris. Mais ce n’est valable que pour quelques cours de base et l’école – qui avait jusqu’ici bonne réputation – aura très vite besoin de ses professeurs. Si l’établissement venait à fermer, c’est une centaine d’étudiants qui se retrouvera sur le carreau, obligés de partir en métropole pour poursuivre leur cursus.

"L’objectif n’est pas de fermer l’école, car il n’y a pas d’équivalent à La Réunion", souligne Thomas Hulin. "Ce que nous voulons, c’est nous faire entendre pour préserver ça", ajoute-t-il.

Jusqu’ici, les gestes de la direction parisienne du groupe Supinfo ont été plutôt timides. Des relevés d’identité bancaire ont été demandés aux professeurs et certains ont reçu "un début de facture" par e-mail. Mais la communication est toujours inexistante et les retards de paiement encore loin d’être comblés.

En attendant, l’année a malgré tout bien débuté ce lundi pour les étudiants de première et deuxième année. Mercredi, ce sera au tour de leurs aînés de troisième, quatrième et cinquième année. Mais rien ne garantit qu’ils auront droit à de vrais cours avec de vrais professeurs.

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