De grosses lacunes relevées dans la communication de l'IRT

Tourisme : une cour des comptes finalement bien indulgente...

  • Publié le 13 février 2014 à 05:00

Ce mardi 11 février 2014, la cour des comptes a dressé une longue liste d'insuffisances et d'errements concernant le tourisme dans les DOM et particulièrement à La Réunion. Elle a toutefois épargné l'IRT (île de La Réunion Tourisme), voyant dans cet organisme censé assurer l'organisation et la promotion du tourisme sur l'île et à l'étranger "un avantage". Une opinion qui semble bien éloignée de la réalité d'une structure dont les lacunes dans la communication sont une nouvelle fois apparues au grand jour lors d'une enquête menée par Radio Festival.

La cour des comptes n’y est pas allée de main morte en dressant le bilan des politiques publiques en matière touristique à La Réunion, mettant notamment en cause le "manque de dynamisme" des autorités locales et des actions publiques jugées "inefficaces". Au point de provoquer l’ire de Didier Robert, ce dernier ayant répliqué dans un communiqué en dénonçant une "politique de casse des outre-mer".

Le président du conseil régional pourrait toutefois se montrer un peu plus reconnaissant avec l’enquête de la cour des comptes. Certes, elle pointe une fréquentation en stagnation depuis une décennie, déplore des stratégies s’inscrivant dans des "plans anciens", s’étonne d’hypothèses non réalistes - comme l’objectif des 600 000 touristes -, signale un manque de coordination entre Région et Département et relève une promotion "inadaptée aux attentes de la clientèle internationale".  Mais il y a malgré tout une chose qui trouve grâce à ses yeux : l’IRT (île de La Réunion Tourisme), soit l’organisme destiné à organiser et promouvoir le tourisme sur l’île et à l’étranger. "La Région et le Département peuvent s'appuyer sur un opérateur qui agit sur les deux leviers. C'est plutôt un avantage", a ainsi souligné Souad Le Gall, rapporteure générale de l'enquête de la cour des comptes.

C’est que celle-ci n’a pas dû avoir souvent affaire à l’IRT. Car les lacunes de l’organisme en matière de communication, déjà pointées du doigt par Imaz Press en octobre 2013, sont loin d’avoir été corrigées. Comme il y a quatre mois, une journaliste de Radio Festival a joué les touristes, ce mercredi 12 février, pour se renseigner sur les possibilités de baignade et d’activités nautiques à La Réunion. Et une fois encore le résultat est parfois surréaliste, souvent accablant.

Surréaliste parce qu’il faut passer par pas moins de trois interlocuteurs différents pour espérer obtenir une réponse à des questions aussi basiques que : Où peut-on se baigner ? Peut-on surfer ? Peut-on faire de la plongée ? Accablant car la plupart des réponses sont soit erronées, soit approximatives, soit parfois inexistantes.

Exit les lagons de Saint-Leu et de Saint-Pierre

Où peut-on se baigner à La Réunion selon l’IRT ? "À l’Ermitage-les-Bains c’est possible, c’est-à-dire à Saint-Gilles-les-Bains", répond-on d’abord. "Uniquement là-bas ?", demande la journaliste. Réponse : "Euh est-ce que vous voulez de la documentation ?"...

Un autre interlocuteur apporte malgré tout une information supplémentaire : "Il y a aussi quelques endroits surveillés par des MNS où vous avez la possibilité de faire des activités nautiques." Et où sont ces endroits ? "Attendez s’il vous plaît... Je vais prendre l’information, restez en ligne..." Et finalement : "Actuellement le surf est interdit à La Réunion et si vous souhaitez plus d’information sur l’activité je vous invite à vous rapprocher de la ligue de surf."

Mais la journaliste-touriste ne se décourage pas. Elle insiste : "Quel endroit me conseillez-vous pour avoir accès à des plages ?" Réponse : "Les plages, c’est dans l’Ouest. Le lagon se trouve dans l’Ouest entre Saint-Gilles-les-Bains et la Saline." Saint-Leu et Saint-Pierre apprécieront...

Interrogée ce mercredi par Antenne Réunion, la directrice de l’IRT par intérim, Arianna Loupy, a tenté de défendre la stratégie mise en place, expliquant notamment que l'IRT intervenait "dans la communication" et que les problèmes relevés par la cour des comptes concernaient surtout "l’aspect des visas et de l’aérien". Mais ce que révèle cette enquête de Radio Festival, c'est justement un déficit ahurissant de communication : non seulement les agents de l’IRT censés renseigner les touristes ne maîtrisent pas précisément la législation en vigueur concernant les activités nautiques et le risque requin, mais ils ignorent même quelles plages donnent sur le lagon et quelles plages sont surveillées par des maîtres-nageurs !

Aussi, quand la cour des comptes évoque "un indispensable sursaut", l’expression paraît plus qu’indiquée à propos de l’IRT, qui malgré un budget conséquent peine visiblement à former correctement ses agents.

Et malgré la colère de Didier Robert, il est ainsi difficile de donner tort aux ministres Victorin Lurel (Outre-mer) et Sylvia Pinel (Artisanat, commerce et tourisme), ayant déclaré ce mardi dans un communiqué commun que le tourisme en outre-mer est "aujourd’hui insuffisamment exploité", soulignant notamment "le manque de visibilité des stratégies mises en œuvre et la faiblesse de l’évaluation au regard des crédits budgétaires engagés". À l’image de la cour des comptes, on pourrait même presque les trouver indulgents.

www.ipreunion.com

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8 Commentaires
le malbar, depuis son mobile
le malbar, depuis son mobile
10 ans

Pourquoi la cour des comptes est aussi mechant avec notre grand et venere Didier c pas de ca faute regard bien a la region il y a plein de touristes lui meme il en fait partit. Je me demande madame Jacqueline est elle encore la. La Reunion le beser avec banne bougues comme ca kreol zelection i arrive rouve les zies arete vote pou banne bougue la courage kreol

MITE
MITE
10 ans

Entendu ce matin sur Radio Festival que les 80 millions d'euros consacrés par l'IRT à la promotion de l'île revenaient à 460 et quelques euros par touriste.Dans la mesure où on constate depuis plusieurs années que les mêmes mesures utilisées sont sans effet sur le volume de touristes, changeons radicalement de méthode et si on n'arrive pas à faire baisser le prix des billets d'avion, que l'IRT ou directement la Région offre 400 euros de réduction sur chaque billet d'avion acheté et ensuite on fait un bilan ...est ce que cette nouvelle mesure aura impacté ou non le volume des touristes, si on reconduit ou non.Mais au moins on aura essayé quelque chose de différent!!!

electeur
electeur
10 ans

Moi je suis chômeur et je me fou des magouilles de l'IRT qui me donne du boulot

Didier
Didier
10 ans

On ne peut pas comparer la crise du chik et la crise requin. C'est oublier l'ampleur de cette crise sanitaire... Maintenant si les salariés de l'IRT se permettent cela, c'est surement du au mode de recrutement de ces 3 dernières années... Le clientèlisme mène toujours à cela...

voyage voyage, depuis son mobile
voyage voyage, depuis son mobile
10 ans

Kreol ouv lo zye don ou pren a ou pou kouyon

cocounjour, depuis son mobile
cocounjour, depuis son mobile
10 ans

Vu sur un site d'info concurent au votre le Didier Robert legerement agressif car ce n'est pas de sa faute c'est la responsabilite de l'etat donc si j'ai bien lu votre papier les debiles qui repondent aux telephones pour renseigner les touriste c'est la faute de l'etat ,ils racontent des conneries sur leur ile c'est la responsabilite de l'etat ,ils connaissent pas leur propre pays c'est la faute de l'etat ou de verges

ocolococo, depuis son mobile
ocolococo, depuis son mobile
10 ans

Tout le tourisme pro connait l 'incompetence de l'IRT deja au temps de Barrieu c'etait la meme chose et pire encore car lui n'a pas eu la crise requin et le chik . Mais bon nous avons les iles vanille la farce Robert et son copain pascal viroleau president de ce machin que eu seul connait vive la reunion libre

snif , depuis son mobile
snif , depuis son mobile
10 ans

Il est plus facile de tourner du ki dans les salons du tourisme gestion Didier Robert vivement 2015 qui rentre chez lui au Seychelles ou en Australie ce type est un danger pour la reunion