Deux salariés sont en grève de la faim depuis 4 jours

Le préfet a entendu le personnel de la SIB

  • Publié le 20 février 2014 à 08:32

Les représentants du personnel de la SIB (Société industrielle de Bourbon) se sont rendus une nouvelle fois en préfecture ce jeudi matin 20 février 2014. Organisé notamment par la députée-maire de Saint-Paul Huguette Bello, ce rendez-vous convie également les experts du dossier de l'usine appartenant au groupe Colgate/Palmolive, ainsi que Ivan Hoarau, secrétaire général de la CGTR. Le but de cette réunion délocalisée à Saint-Denis : démontrer au préfet, rapport à l'appui, que la SIB est tout à fait rentable alors que 33 emplois sont toujours menacés par la fermeture d'usine. Aujourd'hui, deux salariés entament leur quatrième jour de grève de la faim. Jocelyn Rivière, qui est resté au Port avec son collègue Jean-Jacques Ferrère, espère que "l'expert va montrer qu'aujourd'hui il n'y a aucune volonté de Colgate pour trouver une solution" Le délégué syndical CGTR à la SIB veut "faire voir au préfet que les salariés sont victimes d'une injustice."

C’est à 10h30 que les représentants du personnel de SIB sont sortis de la préfecture, accompagnés de Huguette Bello et de Ivan Hoarau. Le préfet a notamment entendu les experts-comptables qui dans leur rapport affirment que l’usine est tout à fait rentable pour le groupe Colgate/Palmolive.

La députée-maire de Saint-Paul, qui a organisé cette rencontre et rendu visite mercredi aux salariés en grève de la faim, a été choquée par le comportement de la société américaine : "Quelle considération ont ces dirigeants d’entreprise pour l’espèce humaine et les Réunionnais en particulier ? Lorsque l’on a une histoire telle que la notre, née de l’esclavage, et que l’on ose emmener des chiens devant des ouvriers inoffensifs qui protestent juste par rapport à la situation qu’ils vivent ? En tant que politique, je le dénonce, et je le condamne." Elle dénonce un "cynisme et un mépris incroyable" alors que le site de la SIB "produit, et a un chiffre d’affaires important et intéressant."

Philippe Duverger, délégué du personnel, souhaite avec cette rencontre à la préfecture "mettre tous les acteurs possibles de notre côté pour que l’on puisse débloquer cette situation, en sachant que nous avons deux grévistes à leur quatrième jour de grève." Depuis des mois, les réunions avec la direction de Colgate/Palmolive n’ont rien donné. Les dirigeants refusent les propositions des salariés, que ce soit la modernisation de l’usine ou la signature d'un contrat d'accompagnement. "Aujourd’hui, on a bien compris qu’ils veulent arrêter et cesser l’activité sur le site", commente le représentant des salariés qui ne connaissent toujours pas l’identité d’un éventuel repreneur. "Aujourd’hui, on est dans le flou total. On a demandé à monsieur le préfet de rester vigilant. Ce qui se passe à La Réunion n’est pas normal", ajoute Philippe Duverger.

Présent également à la préfecture, Ivan Hoarau s’inquiète de la situation de la SIB et des conséquences de la fermeture du site : "j’ai attiré l’attention sur le licenciement boursier qui est exercé par une société transnationale. L’économie de La Réunion est entre les mains de sociétés étrangères. On a déjà vu des licenciements de ce type, et on en aura d’autres malheureusement." Le secrétaire général de la CGTR se demande si des aides publiques seront accordées à nouveau des entreprises comme Colgate/Palmolive. "Si l’Etat ne peut répondre à cette question, il faudra revoir la loi", ajoute-t-il.

La venue de Ivan Hoarau est-elle également un moyen de s’affirmer aux salariés de la SIB, alors que le soutien de la CGTR a été jugé "un peu léger" ? "Non", botte en touche le secrétaire général du syndicat. Il précise : "Les relations sont bonnes. Il y a eu des relations un petit peu chahutées entre Jocelyn Rivière et l’union régionale ouest, mais c’est confiné et circonscrit. Et les liens qui n’ont jamais été rompus ont pris façon un peu plus vigoureuses."

Jocelyn Rivière et Jean-Jacques Ferrère sont ce mercredi à leur quatrième jour de grève de la faim. Les deux salariés ont vécu "une nuit très dure" sous la pluie, alors qu’ils campent toujours sur le site de l’usine. Le délégué syndical s’inquiète d’ailleurs pour son collègue qui l’a accompagné dans cette action : "on a fait venir les pompiers. Il a 18 de tension, ce n’est pas très réjouissant." Mercredi, Thierry Robert est parti rendre visite aux grévistes. Le député-maire de Saint-Leu est resté une demi-heure auprès des employés.

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1 Commentaires
DANORD
DANORD
10 ans

Les municipales arrivent à grand pas , BELLO au micro comme d'hab !
Au final rien de chez rien avec BELLO , du vent .