Cette nouvelle journée de négociations à la SIB (Société industrielle de Bourbon), ce lundi 24 février 2014, s'est soldée par un nouvel échec. Selon les représentants du personnel, c'est la direction du groupe Colgate/Palmolive qui a rompu les discussions, tout en ne respectant pas l'ordre du jour. "Aujourd'hui, ils ont bâclé l'ordre du jour et ce n'est pas normal. Il y a entrave. Ils nous disent que c'est fini alors qu'on n'a pas avancé !", confie le délégué syndical CGTR Jocelyn Rivière, dépité et très remonté, qui annoncé l'intention des salariés de saisir la Dieccte (direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi) ce mardi. Les grévistes ont par ailleurs bloqué le portail de l'usine pour empêcher toute sortie des locaux.
"C’est désolant de dire ça, mais c’est encore un échec total. On a bien vu aujourd’hui qu’ils ne voulaient pas avancer. Je n’arrive pas à comprendre leur comportement. Nous on a mis du nôtre pour essayer de trouver une solution et sortir de ce conflit, mais de leur côté, ça bloque. Ils ne respectent même plus l’ordre du jour, ils sautent des points…" C’est un Jocelyn Rivière de nouveau dépité qui a quitté la table des négociations ce lundi en fin d’après-midi, forcé avec ses collègues du personnel de stopper les discussions sur l’initiative de la direction.
"Il nous dit c’est comme ça et puis c’est tout, c’est lui qui décide, c’est pas nous. C’est lui qui a mis un terme à la séance. Il nous demande notre avis, mais on ne peut pas donner notre avis sur un truc qui est bidon ! C’est là-dessus que ça s’est terminé…", raconte le délégué syndical, estimant "qu’il y a entrave" et que les salariés n’entent pas en rester là. "On va saisir la Dieccte dès demain et voir avec notre avocat. Et aussi faire comprendre au préfet qu’il a son rôle à jouer, et puis trouver un médiateur pour qu’on arrive à trouver des solutions pérennes", précise-t-il.
Ce lundi se poursuivaient les négociations au sujet du plan de reclassement des 33 ouvriers de la SIB, portant notamment sur la question des indemnités. "Aujourd’hui je ne veux pas m’avancer sur les chiffres parce que ça reste flou. On va attendre pour voir ce qui dit la Dieccte", indique Jocelyn Rivière.
Mais une chose est sûre, les salariés sont très remontés. Ils avaient ainsi décidé ce lundi de bloquer le portail d’entrée de l’usine pour empêcher toute sortie du site et d’incendier quelques pneus et palettes en signe de protestation. Signe aussi que la tension monte de leur côté. "Vu la situation à l’extérieur, on s’est dit qu’on devait trouver une solution aujourd’hui pour que tout le monde soit satisfait, mais il n’y a rien du tout", déplore le délégué syndical. "Depuis trois mois on est dans la bataille, mais il n’y a pas de volonté de l’autre côté. Ce n’est pas un dialogue, c’est un monologue…", se désole-t-il.
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