Un élu de Kawéni serait mis en cause

Immigration clandestine à Mayotte : enquête sur un trafic de fausses attestations

  • Publié le 11 mars 2014 à 10:46

Dans le cadre de la lutte contre l'immigration clandestine, la police aux frontières de Mayotte enquête sur un trafic présumé de fausses attestations d'hébergement d'étrangers. Selon le journal France Mayotte, ce trafic de grande ampleur mettrait notamment en cause un adjoint de Kawéni.

Dans la lutte contre l’immigration clandestine, la police aux frontières (PAF) de Mayotte "vient sans doute de mettre la main sur un nouveau volet qui risque de faire beaucoup de bruit", écrit France Mayotte. Il s’agit un effet d’un trafic présumé de faux papiers afférents aux formalités à remplir pour les étrangers désirant se rendre sur l’île aux parfums : attestation d’hébergement accompagnée d’une attestation de prise en charge avec à la clé une attestation de retour. "Les personnes vivant sur le territoire s’engagent en somme à déclarer comme habitant chez eux des étrangers. Les mairies valident les dossiers qui sont ensuite transmis aux ambassades, notamment aux Comores, pour que celles-ci accordent un visa temporaire", explique le quotidien mahorais.

"Or, il y a quelques jours, la police aux frontières est allée frapper à la porte d’un Français ayant signé un dossier avec toutes les attestations précitées (...). Les fonctionnaires ont donc demandé où se trouvait la personne sensée être hébergée. Or, il n’y avait personne comme cela se produit si souvent. Mais le porteur d’adresse interrogé, s’il a reconnu que les papiers lui appartenaient bien, a nié en bloc avoir signé ou rempli un jour un dossier d’attestation d’hébergement. Et pour preuve, la signature qui était apposée n’était pas la sienne", raconte France Mayotte.

"Découvrant la bonne foi du supposé hébergeur, la PAF s’est donc mise en quête de trouver l’origine du problème. Et les choses n’ont pas traîné puisqu’il y a 15 jours, une perquisition a été réalisée à la mairie de Mamoudzou (...). Le sénateur-maire Abdourhamane Soilhi a même été entendu et ce, dans la plus grande discrétion à la veille d’un scrutin pour lequel il est candidat éligible", poursuit le journal.

Et selon France Mayotte, "un adjoint de Kawéni, en charge d’archiver les documents des administrés du chef-lieu aurait trouvé la combine en utilisant justement ces fameuses archives". "Pour chaque demande d’attestation d’une personne étrangère, il lui suffisait de piocher au hasard dans ses armoires et de remplir tous les papiers nécessaires en apposant l’identité, les coordonnées d’un hébergeur fictif. Le tout en imitant sa signature ou en la reproduisant grossièrement. Qui plus est, l’élu signait de sa main les documents lorsque celui-ci n’était plus habilité à le faire depuis 2010", précise le quotidien mahorais.

De son côté, le sénateur-maire a nié avoir connaissance de ce supposé trafic au sein de l’hôtel de ville, "trafic qui serait de grande ampleur au regard du nombre de personnes qui se pressaient chaque jour devant le bureau de l’élu concerné", écrit France Mayotte, indiquant également  qu’il "y aurait même eu des conversations houleuses entre la tête de la commune et l’élu pointé du doigt" et qu’il "lui aurait été demandé d’arrêter la machine infernale, visiblement sans succès".

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1 Commentaires
OVER G\'NACK
OVER G\'NACK
10 ans

Cela va devenir une spécialité des élus communaux ce genre de trafic !