La polémique sur la légitimité du chantier de la nouvelle route du littoral portée par le continuum écologiste, PCR, LPA fonde une grande part de son argumentation sur le caractère "pharaonique" dudit projet, reprenant ainsi le qualificatif qui avait été accolé en son temps aux dérapages de la route des Tamarins.
Pour mémoire, le 28 décembre 2007, le Conseil économique et social de La Réunion (CESR) s’alarmait de ce que le chantier de la route en question était passé d’un coût initial de 650 millions d’euros, "à plus de 1 milliard d’euros". Il dénonçait "la dérive du coût de l’opération (…) cette véritable explosion grève globalement la quasi-totalité des secteurs d’intervention de la collectivité"… De fait, le dépassement de l'axe routier des Tamarins s’élevait, à la veille de sa livraison, à la bagatelle de 466 millions d’euros, soit 75% du coût initial… Fait plaisant, pour Catherine Gaud, membre de l'opposition Alliance à la Région, le surcoût présumé de la NRL serait d'environ 400 millions d'euros, sur la base d'un coût initial de 1,6 milliards d’euros ; donc proportionnellement inférieur, à celui constaté sur la route des Tamarins, qu'un membre éminent de la majorité Alliance de l'époque, Pierre Vergès, qualifiait alors candidement de "mésaventure".
Selon la Région, cet effet d'une fatalité endémique s'expliquait par l’augmentation des coûts de chantier, due "pour 85 % à des causes objectives incontestables", à savoir inflation, augmentation de l’indice du BTP, ajustements sur le tracé… Restaient 15%, moins incontestables, qui découlaient "d’une augmentation des prix présentés par les entreprises".
La crédibilité financière de l'Alliance se mettant à mal d'elle-même, ou paraissant ni plus, ni moins pertinente que celle de ses successeurs, il est un domaine du coût social de la NRL qui doit être rappelé pour une parfaite édification des Réunionnais. Certes, pour reprendre la rédactrice de Challenge, "la route la plus chère de France est réunionnaise (…) Le confetti français (Ndlr : merci pour nous) au milieu de l’océan Indien va signer un chèque de 1,66 milliard d’euros pour s’offrir une nouvelle route du littoral (NRL) de… 12 kilomètres !"
Impossible de la sécuriser sérieusement
Mais il manque à cette pétaradante assertion la profondeur de champ qui pourrait lui donner son sens, que les opposants à la NRL éludent avec beaucoup de bonne volonté, et que les journalistes de l'autre côté de la mer ignorent, faute d'avoir creusé leur dossier.
En premier lieu, l'actuelle route du littoral, au relief corseté dans ses filets anti sous-marins et anti-zoizeaux, avec son canal bichique dans lequel les automobilistes serrent les fesses, et ses tétrapodes qui mollissent est définitivement condamnée.
Tout d'abord parce qu'il est impossible de la sécuriser sérieusement et que tous les 5 ans en moyenne, les usagers (60 000 au quotidien) sont soumis au risque imparable de ce que les experts géologues et le BRGM ("Évaluation de la possibilité de phénomènes d’instabilité de grande ampleur" janvier 1999), ont qualifié "d’événements exceptionnels constitués par des éboulements en grande masse".
Une réalité que Paul Vergès lui-même exprimait sans ambages en juin 2003 : "le système des filets de protection est efficace, mais il n’empêchera pas un glissement de terrain. Demain ou dans un siècle…" Moralité, une nouvelle route s'avérait nécessaire.
Mais le projet a été reporté faute de moyens suffisants…
"Le coût social des accidents corporels"
Ainsi, dans le rapport des experts Rat-Binet, rendu en mars 2004, sur la sécurisation transitoire de la falaise il était expliqué la chose suivante : "s’agissant des gains en matière de sécurité, ceux-ci peuvent être monétarisés par le coût social des accidents corporels que l’on peut raisonnablement espérer éviter par le système de protection et par la suppression de la procédure de basculement. Sur la base d’un coût social de 1 million d'euros par personne décédée, de 150 000 euros par accidenté grave et 22 000 euros par accidenté léger, l’évaluation suivante peut en être faite :
- Pose de filets : 2 blessés par an, soit 170 000 euros
- Suppression du mode basculé : 0,1 mort et 3 blessés par an, soit 350 000 euros..."
Deux ans plus tard, courant février 2006, un courrier de la DDE à la Région, signé Marc Tassone, directeur départemental de l’équipement faisait état des faiblesses de la RN 1: "un risque d’effondrement d’une partie de la route du littoral non protégée par les tétrapodes n’est pas écarté (…) dans la connaissance actuelle des disponibilités financières sur l’opération de sécurisation, nous sommes dans l’incapacité de réaliser une couverture totale en filet de la route du littoral…"
Une alerte relativisée dès que rendue publique tant par la Région que par la DDE… Mais le 24 mars, 30 000 m3 de roches s'abattaient sur la route, tuant Antoinette Nelle, 41 ans, et Sébastien Acadine, 27 ans, tous deux employés des ambulances de l’Éperon. Depuis le 22 juin 1980 pareille catastrophe ne s'était plus produite. A cette époque les victimes s'appelaient Dominique Caudal (25 ans), Patrick Laborie (21 ans), Olivier Grimaud (20 ans). Entre ces deux tragédies, le sinistre décompte ne s'est jamais interrompu, au hasard des faits divers on peut citer, en 1995, le décès de Philippe Jaouen, ingénieur de la DDE, et le 17 février 1997, la mort de Thierry Campailla (27 ans)…
En avril 2007 une association de défense des usagers de la route en corniche installait une stèle à la sortie de Saint-Denis, elle portait 26 croix symboliques. Passons sur le nombre de blessés et sur les milliers d'accidents matériels passés en pertes et profits.
Le tristement célèbre séga de Michel Admette demeure d'actualité : "Moin la peur mi di a ou, moin la peur mi di a ou, pas la route en cornis... Moin la peur mor sous cap dési la route en cornis…", quand bien même il n'y a plus de "Ford Tonis".
Alors quid du coût de la NRL au regard du coût de la vie ? Un questionnement éminemment politique.
Philippe Leclaire pour www.ipreunion.com
Philippe larg pa mon beau blanc blanc
Karl et Tchoun, n'y aurait-il pas eu assez de morts pour vous convaincre de l'utilité d'un tel axe ? Tous les Réunionnais savent de quoi il retourne. Alors à moins d'être politiquement intéressé à l'échec d'un tel chantier, attendu depuis plus de 20 ans, vos récriminations paralogiques ne traduisent guère qu'une mauvaise foi peu reluisante. Et si demain, après demain, dans un jour , un mois ou un an, un effondrement de masse se produit pendant que le canal bichique est bondé de gens, immobilisés dans un embouteillage, ce jour là, joli Messieurs ou Mesdames, il faudra se regarder dans la glace. Allez donc dire aux familles de ceux qui sont morts là dessous, que leurs proches défunts comptent pour du beurre au regard de vos grandes idées, de l'extraordinaire distance que vous savez mettre entre vous et la réalité… Je doute que votre grand courage intellectuel vous permette d'aller bien loin sur ce chemin.
Alfred, bien planqué derrière ton pseudo tu te permets de m'insulter, que ne le fais tu à visage découvert, voire entre quatre yeux, que nous puissions discuter gentiment, sans faux semblant. Quand tu veux, je suis à ton service. Quant à la crédibilité, cher Alfred, un anonyme est fort mal placé pour en parler. Bises
Au secours on a relâché Phiippe Leclaire et il a envahi Imaz Press
Karl vous a démontré et vos commentaires lui donne raison que les milliards investis ne peuvent pas se justifier par le coût de la vie et que cet article ne tient pas la route, justement.
L article repose sur le nombre de morts à cause de la RL, les propos de Karl vous montrent le nombre de morts par la faute à la faim, au sous développement, etc. Le dénominateur commun est donc le coût de la vie sauf à considérer que la vie d un réunionnais vaut plus que la vie d un autre citoyen du monde.
Quand au risque, parions que nous sommes confrontés chaque jour à de plus grandes probabilités de mourir autrement qu'en passant sur la route du littoral. Le risque zéro n existe pas encore.
Philippe Leclaire, bien connu ds les milieux de la droite la plus réactionnaire, collabore à IPR ??? Il commet un papier contre l alliance et à la gloire de la région : rien de surprenant et surtout aucune crédibilité!!!
L'article est basé sur le fait que le coût humain (dommageable par ailleurs) justifierait l'investissement de plusieurs milliards dans un projet non viable. Rapporté à d'autres problèmes, engageant un coût humain, on ne peut que regretter que l'argent ne suive pas.
Prenons des chiffres réunionnais: 12 femmes tuées en 3 ans sous les coups de leur mari.
Parlons réunionnais et parlons accidents de la route: en 2009, 48 morts; en 2010, 42 morts; en 2011, 42 tués; en 2012, 45 tués. Combien ont eu lieu sur la route du littoral?
Parlons encore chiffres: le parc automobile à La Réunion connaît une croissance continue depuis des décennies et ces dernières années, pas 1km de route supplémentaire n'a été ou sera créé.
Cet article joue sur l'affect, c'est ce que l'on utilise quand on n'a pas de vrais arguments car cette route n'est pas finançable aujourd'hui, ne répond pas à des prérogatives de développement durable, est un cadeau fait à l'industrie de l'automobile et du pétrole.
Cher Karl, je comprends parfaitement ce que vous dites, toutefois avec de tels argument je resterais chez moi, je ne sortirais plus, je ne ferais plus rien car dès que je démarre mon véhicule je brûle du carburant qui va polluer la planète!!!
Votre raisonnement est complètement à côté de la plaque pour un tel sujet où le dossier de la NRL n'est aucunement du gaspillage comme pourraient nous le faire croire le Ti Roquet de St-Leu et le PCR!!!
Ce chantier est classé d'intérêt et d'utilité Public!
On est pas sur un dossier de l'aide humanitaire dont je respecte totalement car je suis moi même vice président d'une association de ce type!
Karl, les ordres de grandeur imposent, pour avoir un sens, de respecter un minimum de raison, ne serait-ce que l'équivalent d'un dénominateur commun. Ici La Réunion... Sans quoi, user de façon déréglée de tels arguments conduit à tout relativiser, soit priver de sens et de valeur toute réflexion.
Est-ce souhaitable ou s'agit-il d'une façon de botter en touche pour évacuer une réalité gênante.
Inversement, constater que sur le même petit territoire de La Réunion on parvient à constater une mortalité proportionnellement supérieure à des pays comme l'Australie ou les USA, s'agissant des attaques de requins, ne laisse pas d'interpeller. Les ordres de grandeur, justement.
Cet article pose le problème des ordres de grandeur:
Dans la même logique, que dire alors de la faim dans le monde qui fait 2 8000 morts toutes les 3h dans le monde (soit l'équivalent humain de 8 attaques du World Trade Center par jour) alors que le budget de la FAO est de 677 millions d'euros par an?
Que dire du sous-développement qui fait 600 millions de morts par an?
Les anti NRL oublient ou omettent donc de dire que les prédécesseurs de Didier Robert ont aussi envisagé une NRL mais ce fut un projet qu'ils ont toujours préféré remettre en admettant que ct inéluctable! EN PLUS DE 20 ans de mandature, pas de solutions! Si, des filets (qui ont aussi un coût, donc non étendus à la totalité de la falaise), étude de projets (chères) abandonnés, mais surtout des accidents MORTELS! Que de tergiversations pendant que des dizaines de milliers de personnes patientent chaque jour sous la roche qui menace leur vie! Aujourd'hui tout est cristallisé autour du coût (au regard de la Route des Tamarins, c'est risible...), de l'écologie, des soi-disants souhaits pharaoniques du Président de Région... Mais en 4 ans, quel boulot a été fait pour faire avancer ce projet!! Impressionnant! Et fort heureusement, rappelons que ces projets ont été étudiés à la loupe et ont l'aval de nombres de commissions d'experts. Alors, que fait-on? On fait comme les autres avant, on attend les prochains accidents mortels? Est-ce responsable? Ou bien disons-le, messieurs les opposants, nous, les usagers de cette route, ne représentons pas une assez large part de la population pour être protégés comme il faudrait??
Lod, vous êtes plein d'humour, à partir de votre hypothèse circum-insulaire on pourrait même imaginer un périphérique, et en fait de tram suspendu, un vrai train, avec de vrais wagons et du vrai fret en lieu et place des camions qui nous em… à longueur de temps. Et puis, on pourrait encore envisager le développement de l'aviation sous-marine, voire de téléphériques sous-marins - ça a existé - histoire de se déplacer en observant le milieu et sans gâcher la vue des riverains. Alors évidemment, d'aucuns auraient peur de l'eau, voire du train, ou de la vitesse, qu'il faudrait traiter médicalement, à l'aide de simulateurs de train en trois dimensions et quelques pilules roses…
Ce qui est important de retenir c'est que avec le réchauffement climatique dans quelques années la route actuelle ne sera plus exploitable.
@ Bimalt : je peux comprendre votre peur concernant un pont sur la mer mais sachez que ce type de route existe déjà dans d'autre partie du monde avec des vagues aussi houleuses!
L'idée du tunnel a déjà été étudiée, il s'avère que la roche ne supporterait pas un tel chantier et les conséquences seraient catastrophique!
La NRL reste le meilleur projet qui profitera à tous, il faut comprendre que le tram train ne 'auraient rien changé pour les transporteurs!
Jetez un coup d'oeil à mon étude de projet 2 en 1 : fini le danger des éboulis ; fini la destruction de la vue et de l'océan ; divisez le coût par 2 et rendez la desserte des villes attractives et moderne avec un pont sur la route actuelle et un train-suspendu sous son tablier :)
http://www.7lameslamer.net/nouvelle-route-du-littoral-la-837.html
Et oui c'est une dure réalité. les gens ne pensent jamais au delà du simple coût de la construction d'une nouvelle route. Il y a un coût indirect, et la vie humaine en fait partie malheureusement.
Le projet de la NRL a pris en considération ces facteurs importants.
j'ai une peur "bleue" lorsque je suis obligée d'emprunter la route du littoral, et je suis certaine d'une chose, j'aurai aussi peur, sinon plus sur ce "pont" au dessus des vagues et de l'ocean, j'aurai dans ma tête, en plus de la peur de l'eau, la pensée du risque sismique......
on a creuse un tunnel sous le mont blanc, sous la manche, à marseille... sous le vieux port,( bien sûr la distance n'est pas la même), mais..... pourquoi pas sous la montagne ? ce serait plus sécurisant, même si on sait bien que le risque 0 n'existe pas...
lorsque je passe devant la stèle, en voyant ces croix j'ai tjrs une pensée pour ces pauvres gens qui ont disparu un jour......et pour leur famille......