Drones civils

À la conquête du ciel réunionnais

  • Publié le 9 juin 2014 à 05:00

Ces hélicoptères miniaturisés, radiocommandés, appelés drones ou aéronefs, qui volent au-dessus de nos têtes sont en plein essor dans le milieu civil. Six opérateurs sur l'île se spécialisent dans le domaine. Ces petits engins, équipés d'un appareil photo ou d'une caméra HD intégrés, ont d'abord été utilisés par les forces armées et de sécurité. Désormais à la portée de tous, ils sont généralement utilisés à des fins professionnelles. Leurs applications peuvent être nombreuses et variées : sécurité publique, surveillance civile, événementiel, loisirs... Les drones civils sont partout. (photos D.R.)

Outils privilégiés pour les prises de vues aériennes, les drones sont le coeur d'activité de Jacky Lebon depuis 2012. Ces dispositifs qui agissent en autonomie offrent des points de vue improbables. "L'avantage des drones, c'est le coût relativement moindre, le bruit, et l'accès dans les lieux confinés", évoque-t-il.  En plein essor sur le marché, ces appareils ouvrent en effet des perspectives inédites. Grâce à ses drones, Dominique Despert, président de DronOp-Tic, intervient dans des domaines aussi variés que l'agriculture, la protection de l'environnement, la sécurité civile ou l'industrie. "Le service est disponible aux associations réunionnaises qui ont besoin d'y faire appel", explique-t-il.

Le jeudi 22 mai, sa société a présenté son drone de dernière génération du type S4 : "Ce drone est le seul qui puisse voler en autonomie selon des paramètres pré-définis et d'adapter sa trajectoire en fonction des conditions météorologiques." Les démonstrations effectuées auprès de la Cise et du parc national ont permis de détecter des fuites dans les canalisations, de faire de la prévention de feux de forêts et l'identification de pestes végétales. L'outil, d'une valeur estimée entre 50 000 et 100 000 euros, permettrait d'effectuer des relevés, photographies, observations et de la surveillance aérienne, hors de la vue et hors de la zone peuplée. L'utilisation reste réservée mais séduit de plus en plus d'amateurs vidéastes et photographes.

Plusieurs types de drones survolent les airs. À La Réunion, plus d'une centaine de personnes ont en leur possession un drone de loisir. Dès 300 euros, le grand public peut se procurer l'objet. La prolifération de ces appareils dans le ciel conduit à des réglementations strictes. Leur utilisation est soumise à un arrêté du 11 avril 2012. "Un drone de loisir peut voler jusqu'à 150 mètres. Au-delà, cela nécessite une autorisation de l'aviation civile", explique Adrien Diss, le créateur-concepteur d'Aeris-Image. Considéré comme un jouet, l'objet peut pourtant vite devenir un danger public.

Une pratique rigoureusement encadrée


Les dérives constatées en matière d'espionnage et de non-respect à la vie privée dans plusieurs pays ne semblent pourtant pas susciter trop d'inquiétudes à La Réunion. "La surveillance aux personnes, ça ne répond pas à la législation", relève Dominique Despert. "Le plus à craindre c'est qu'avec ces multitudes de drones qui volent, il peut y avoir des accidents", ajoute le fondateur d'Aeris-Image. Les professionnels soulignent les risques inhérents aux drones civils, quant à une perte de contrôle.  "Ça peut devenir vraiment dangereux, même à 150 mètres. Là-haut ils peuvent rencontrer des parapentistes, des ULM...", reprend-il.

Les procédures d'encadrement elles aussi se multiplient autour de l'usage de ces drones civils. "Tout ce qui vole est réglementé", assure Adrien Diss. Les utilisateurs de ces engins doivent en effet obtenir une licence. Les professionnels, de leur côté, doivent passer une formation similaire à celles des pilotes d'ULM et obtenir l'autorisation de faire voler un drone au-dessus de l'espace urbain.

Les drones civils n'ont pas fini de voler au-dessus de nos têtes, leurs perspectives d'avenir sont grandes. "Avec l'avancée des technologies, des armes de surveillance pourraient être utilisées pour recueillir des informations et susciter la peur", affirme Adrien Diss, évoquant un scénario digne d'un film.

Coralie Georget pour www.ipreunion.com

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1 Commentaires
Runcharl
Runcharl
6 ans

J'aimerai savoir si a la Reunion il existe une ecole de formation au pilotage professionnel des drones pour les chercheurs d'emploi de nouvelles activités merci .salutations.