Ces vendredi 20 et samedi 21 juin, les villes mahoraises de Ouangani et de Karabani ont été les lieux d'affrontements entre bandes rivales et "de très violentes agressions", rapporte France Mayotte Matin ce lundi 23 juin 2014. Plusieurs voitures ont été caillassées et des habitations attaquées, les familles "parlant de bandits armés qui ont tout cassé sur leur passage pendant que les occupants étaient à terre pour se protéger des coups qui pleuvaient", écrit le quotidien mahorais, évoquant une "situation particulièrement préoccupante en terme de violences" dans l'île aux parfums.
"Mayotte n’est plus que l’ombre d’elle-même, théâtre des agressions et des phénomènes de bande", souligne France Mayotte Matin, au lendemain d’un week-end marqué par de violentes agressions, conséquences de "rivalités entre jeunes et familles de Barakani et de Ouangani".
"Vendredi en fin de journée, une bande de 15 individus environ a fait irruption dans les rues de Ouangani avec la ferme intention d’en découdre. Deux scooters auront fait les frais de l’incursion durant laquelle des bagarres ont éclaté", relate le quotidien mahorais.
Le lendemain, c’était au tour de jeunes de Ouangani d’organiser des représailles, selon France Mayotte Matin. Ils s’en sont d’abord pris "aux voitures garées sur le bord de la route, fracassant les vitres d’une douzaine d’entre elles à l’aide de pierres, de bâtons et de chombos (la machette localen, ndlr)", avant de s’attaquer à des habitations, "dont les fenêtres ont littéralement explosé" et dont "les portes ont été arrachées, les voyous entrant à l’intérieur pour trouver leurs ennemis et semer la terreur".
Face à ces événements, qui font suite à d’autres violences du même type à Tsimkoura, Hamajo ou Mtsahara, France Mayotte Matin déplore le "manque d’effectifs" de la gendarmerie, incapable d’intervenir ce week-end, rappelant que le 101ème département compte un militaire pour 2 000 habitants, "soit le plus faible niveau de France et de Navarre". Et de souligner la "déception" après la visite du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve ce jeudi 19 juin, qui "n’a absolument rien annoncé pour Mayotte".
"Une colère sourde commence à monter à Mayotte, le population excédée ne supportant plus d’être prise en otage par ces violences, et ne comprenant pas pourquoi le territoire en proie à de telles exactions reste encore et toujours oublié de Paris qui ne semble rien entendre ni voir", s’inquiète France Mayotte Matin, indiquant qu’un comité de villageois s’est réuni ce dimanche soir à Ouangani "avec pour objectif de s’armer et de défendre chèrement la sécurité des habitants et ce, par tous moyens".
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L’Île aux parfums... de VIOLENCE